18 – La Bolivie des Hauts Plateaux

18 - La Bolivie des Hauts Plateaux

18 – La Bolivie des Hauts Plateaux

Nous aurons passé près de trois semaines en Bolivie, et il nous semble pourtant ne l’avoir qu’entr’aperçue. Le pays ne compte pourtant qu’à peine 10 millions d’habitants, mais sa superficie est le double de celle de la France, et nous avons dû faire l’impasse complète non seulement sur toute la partie amazonienne, qui n’était pas du tout sur notre route, mais également sur le lac Titicaca, Copacabana et l’île du Soleil, qui, quant à eux, étaient bien sûr à notre programme. Les fameux ‘bloqueos’ en effet, que nous attendions plutôt du côté d’Oruro, étaient installés depuis deux semaines sur la route de La Paz au lac, puis entre Copacabana et la frontière péruvienne, histoire d’être sûrs qu’aucun touriste ne pouvait venir. Il faut dire que le motif était grave : la traversée d’un bras du lac pour atteindre Copacabana se fait actuellement sur de charmantes barges en bois ; le développement touristique exige un pont ; les piroguiers actuels n’en veulent pas, et les gens de Copacabana en veulent trois ! Les quatre grandes villes que nous avons visitées, Potosi, Sucre, Oruro et La Paz, valaient heureusement toutes le voyage, sans parler de l’incroyable site pré-inca de Tihuanaco.

Il faut avouer que nous avions une sympathie a priori assez forte pour la Bolivie du fait que nous habitons depuis cinq ans en France une avenue Simon Bolivar, El Libertador, celui qui conquit l’indépendance du pays contre le Royaume d’Espagne en 1825 et lui donna son nom ! Quelques mois plus tard, il cédait la Présidence qu’on lui avait offerte à son Général préféré, le Général Sucre, qui donnera son nom à la capitale du pays. L’autre côté très attachant de la Bolivie est que plus de la moitié de la population est purement amérindienne, et que depuis 2006, la présidence de Evo Morales a fortement incité la population à ‘rester indienne’, notamment en portant le costume traditionnel ; un vrai régal pour nos yeux, comme vous allez le voir !

Notre première étape fut l’extraordinaire ville de Potosi, située à plus de 4.000 m, au pied d’un ‘Cerro Rico’, la ‘montagne d’argent’ qui fit la fortune de l’Espagne – et de l’Europe – pendant trois siècles. L’abondance d’argent et de main d’œuvre – la ville compta plus de 150.000 habitants au XVIIIème s. – emplit cette ville, malgré l’altitude, de monastères, églises, hôtels particuliers et palais dès le XVIème siècle, mariant en un style inimitable les traditions catholiques les plus pures avec l’art mudéjar (d’origine musulmane) des architectes venus d’Espagne et l’imagination fertile des artisans amérindiens intégrant leur mythologie dans les œuvres qui leur étaient confiées. Je ne m’étendrai pas sur l’exploitation actuelle du Cerro Rico par des ouvriers boliviens regroupés en coopératives ; leurs effroyables conditions de travail sont très bien décrites dans un article récent dont je donne le lien http dans la légende d’une des photos.

Aller de Potosi à Sucre est un vrai régal… non seulement l’excellent route est sinueuse à souhait, mais elle traverse des paysages grandioses… et elle descend… elle descend jusqu’à 2.750 m ; la température y est chaude (nous sommes en zone tropicale), on y retrouve des traces d’humidité, on y hume des odeurs oubliées depuis l’Argentine, bref, on allait s’y sentir bien ! Et effectivement, Sucre a tout pour plaire : si elle a gardé le titre de capitale officielle de la Bolivie – mais sans le siège du gouvernement qui est à La Paz – elle est surtout une ville étudiante, pleine de vie et de jeunesse. Et elle a su garder un charme colonial fou, avec ses maisons d’un ou deux étages seulement, toutes badigeonnées de blanc, mettant en valeur d’admirables balcons en fer forgé ou bois recouverts de tuiles…

C’est tout le contraire qui nous attendait à Oruro, LA ville minière par excellence, adossée à une montagne de minerais couverte de puits de mines, et où Evo Morales a fait ses études secondaires ; depuis la crise financière de 2008 et la chute des cours de minerais, les coopératives ont dû diviser par cinq les salaires des mineurs… vous comprenez pourquoi nous attendions les ‘bloqueos’ plutôt ici qu’à Copacabana ! La ville est à 85% amérindienne, et ni les costumes traditionnels ni les magasins ou restaurants ne sont ici pour séduire les touristes…. nous nous sentions vraiment dans une Bolivie ‘vraie’, et dans notre élément. Nous avons eu en plus la chance d’y avoir choisi, un samedi soir, un hôtel dominant une place où se tenait une ‘Diablada’, sorte de carnaval rassemblant des centaines de personnes aux costumes plus extravagants les uns que les autres. Bref, contrairement à beaucoup d’autres voyageurs, Oruro, simple ville étape sur la route de La Paz, nous a séduits.

Je vous passe la description de La Paz, la capitale de 2,5 millions d’habitants, tout comme celle des ruines de Tihuanaco. Tout ce qu’il faut en retenir d’intéressant, qui n’est pas dans l’album ci-joint, c’est notre hallucinante arrivée à motos… plusieurs globebikers nous avaient vivement déconseillés d’aller à La Paz à cause de son trafic dément dans un relief impossible ; mais Véronique, vous le savez, adore les centre-ville, et La Paz étant la plus grande ville de Bolivie sur notre route, on allait y arriver un dimanche sans trafic, s’y poser quatre jours, nous allions bien nous débrouiller, on en avait vu d’autres ailleurs, etc… J’avais donc préparé l’itinéraire avec soin sur Google Map, Google Earth, le GPS et les cartes et plans ; mais c’était un peu comme si j’avais préparé une traversée de la Manche à la nage avec ces mêmes instruments. En effet, dès le premier coin de rue, elle n’était pas dans le bon sens ; au second virage, le GPS disait de tourner dans la rue à droite, là, maintenant, mais il n’y avait qu’un escalier plongeant dans le vide… c’est alors que l’orage menaçant ouvrit ses vannes de grêle, là, alors que la rue plongeait à pic dans ses premiers lacets aux dalles de ciment disjointes rapidement recouvertes d’un épais liquide marron. Relever un peu sa visière pour chasser la buée fait crépiter la grêle sur la figure, puis balayer le plastique qui protège le GPS en train de recalculer l’itinéraire, éviter ce bouillonnement qui semble indiquer une bouche d’égout ouverte, piler pour laisser passer ce ‘collectivo’ dont les freins semblent rendre l’âme, poser les pieds dans le courant de 5cm de boue, doubler cet autre ‘collectivo’ qui charge et décharge des clients courant sous la pluie battante… Heureusement, le GPS, notre seul lien avec le réel, nous resta fidèle et finit par nous amener devant notre hôtel, trempés mais sains et saufs. La sortie de La Paz fut presqu’aussi dantesque ; ce n’était pas un dimanche, le soleil tapait fort, et les montées à pic sont sans doute plus difficiles dans les embouteillages que les descentes sous la pluie ! Mais Véronique s’en est là encore tirée comme une pro ! Il ne nous restait plus dans la journée qu’à visiter Tihuanaco en tenue de motard, passer les frontières pour sortir de Bolivie et entrer au Pérou, et enfin arriver à Puno à la nuit tombée.

A bientôt au Pérou !

 

Je vous rappelle qu’en ouvrant l’album Picasa joint en cliquant sur la légende de la photo en tête d’article, c’est parfois Google+ qui s’ouvre au lieu de Picasa Web, lequel ne permet notamment pas de lire les abondantes légendes dont j’illustre chaque photo. Il faut alors, dès l’ouverture, repérer en haut et au milieu de l’écran un bandeau jaune où il est écrit « Cliquer ICI pour revenir à Picasa ». (Attention, le message ne s’affiche pas très longtemps ; si vous ne le voyez pas, revenir en arrière d’une étape !). Il faut alors cliquer sur « ICI », et, miracle, tout l’album s’affiche sous forme de vignettes. Cliquer ensuite sur ‘Diaporama’ ; le Diaporama se lance alors avec la première photo…. puis faire comme le diaporama le propose : appuyer sur la touche F11 du clavier pour passer en ‘plein écran’… sur la touche Pause, et faire défiler soi-même ses photos à son rythme avec les flèches de direction du clavier.

Bonne lecture !

 

 

17 – En Bolivie : le Sud Lipez et le Salar de Uyuni

17 - En Bolivie : le Sud Lipez et le Salar de Uyuni

17 – En Bolivie : le Sud Lipez et le Salar de Uyuni

Dès notre arrivée après le coucher du soleil dans un modeste hôtel de la banlieue de notre première ville bolivienne, Tupiza, la patronne, Célia, nous ‘vend’ habilement un tour du Sud Lipez. Nous avions déjà consulté plusieurs agences de La Paz ou Uyuni par email, et Célia paraissait tellement sympathique que nous avons conclu tout de suite : dès le lendemain matin à 8h30, après avoir laissé nos motos dans leur garage et mis tous nos sacs et valises dans le Toyota, nous nous asseyions à l’arrière du 4×4 Landcruiser ‘Los Salares’ ; à l’avant, David, le chauffeur, et Elvis, le cuisinier ; retour à Tupiza prévu au soir du 4ème jour. Dépaysement garanti : au lieu de la vision panoramique et du grand air que nous avons au guidon de nos motos, vers l’avant, le pare-brise est encombré de multiples pare-soleil, gris-gris et autres colifichets tricotés ; sur les côtés, des vitres fumées, à ouverture électrique qui s’avéreront ne fonctionner que difficilement avant 11 h le matin, le temps que la température dégèle les rouages… de toutes façons, les pistes sont tellement poussiéreuses qu’il vaut mieux maintenir les vitres fermées si on ne veut pas être asphyxié !

Plusieurs personnes nous avaient recommandé ce tour de quatre jours, et il faut reconnaître qu’il restera un des ‘clous’ de notre voyage. Dès la première nuit, nous dormions à 4.200 m d’altitude dans le petit village de San Antonio de Lipez ; et, pendant les trois jours suivants, nous n’avons cessé de rester sur l’Altiplano, entre 3.600 et 5.000 mètres. Nous n’avons pas du tout souffert du froid, contrairement à ce qui nous avait été promis, la température n’étant jamais descendue en-dessous de +5°C ; en revanche, la pauvre Véronique avait attrapé quatre jours plus tôt une rhinopharyngite lui bloquant les sinus, et son adaptation à l’altitude – malgré toutes les précautions prises – fut laborieuse… pendant une quinzaine d’heures comprenant la première nuit, assortie de diarrhée, vomissements et terribles maux de tête malgré la mastication assidue de feuilles de coca achetées sur le marché de Villazon, dès l’entrée en Bolivie, j’ai bien cru qu’il nous faudrait redescendre. Mais nous avions déjà tous les deux gravi les monts Kenya (4.985 m) et Kililmandjaro (5.960 m) et connaissions les symptômes vraiment alarmants de l’inadaptation à l’altitude ; dès le second jour vers 11h, Véronique se remettait à parler autrement que par gémissements et pouvait commencer à profiter du spectacle féérique et ininterrompu.

Cette province du Sud Lipez, tout au sud de la Bolivie, borde la Puna argentine et l’Atacama chilien ; elle est totalement désertique : San Pablo, son chef lieu, abrite 220 habitants, et toute la province de 22.000 km² n’a que 5.100 habitants, soit une densité de population de 0,23 hab/km², douze fois inférieure à celle de la Patagonie… L’Est de la province, par où nous sommes entrés, est une steppe désertique, érodée de quebradas, entre 3.700 et 4.400 m. Le Sud, le long de la frontière argentine, entre 4.500 et 5.000 m, est parsemé d’anciens volcans (Lipiez, Uturuncu), de lacs, de salines et de sources thermales. L’Ouest, le long de la frontière chilienne, est le prolongement du désert chilien de l’Atacama : la grande sécheresse n’a pas empêché la formation de toute un chapelet de lacs aux couleurs toutes plus étonnantes les unes que les autres, dans lesquels se reflètent les neiges éternelles des volcans de la frontière ; l’altitude s’apaise en remontant vers le nord et les salars de Chiguana et Uyuni, ce dernier étant le plus vaste du monde. Au Nord de la province, on retrouve le climat semi désertique de l’Altiplano avec quelques villages et plantations, notamment de quinoa. On rencontre des lamas et des vigognes dans presque toute la région, toutes sortes de flamands – roses, blancs, de la Puna… – dans tous les lacs. Et les pistes y sont assez mauvaises, surtout dans l’Est… : notre vitesse moyenne tournait autour de 35 km/h ; sachant que nous avons parcouru 1.010 km, nous avons donc passé près de 30 heures à l’arrière de notre Toyota !

A côté des exceptionnels spectacles de la nature que vous allez voir dans l’album ci-joint, celui des populations qui ont vécu ou vivent encore par ici interpelle les Occidentaux que nous sommes. La région est riche de multiples minerais, notamment d’argent, d’or, de cuivre, de platine. Depuis le XVIème siècle, des mines ont été ouvertes un peu partout, souvent à des altitudes ‘invivables’ ; lorsque les filons de minerai ont été épuisés, ou lorsque, plus récemment, les cours se sont effondrés, les villages créées à côté des mines ont été abandonnés, plus ou moins vite. C’est-à-dire qu’on ne cesse de croiser : soit des villages abandonnés et complètement en ruine ; soit des villages encore vivants, occupant quelques maisons au milieu de ruines, et tentant de maintenir à titre privé un reste d’exploitation minière dans les conditions qu’on imagine, loin de tout, avec quelques troupeaux de moutons et de lamas ; soit des villages requinqués par l’arrivée du tourisme, avec quelques constructions récentes. Malgré quelques panneaux solaires, 99% de la population n’a pas accès à l’électricité ; en revanche, des instituteurs d’élite maintiennent en vie partout des écoles primaires, voire secondaires. Quant à nous, les touristes voyeurs, nos logements ont toujours été extrêmement sommaires, que cela soit dans les villages ou les usines à touristes. Ce tour fut donc assez sportif au total ; et une superbe introduction à la découverte de la Bolivie, où, dit-on, ‘tout est possible, mais rien n’est jamais sûr’ ! Comme vous allez le voir, nous allons expérimenter cette devise bolivienne plus au nord… mais ce sera pour la prochaine fois !

Je vous rappelle qu’en ouvrant l’album Picasa joint en cliquant sur la légende de la photo en tête d’article, c’est parfois Google+ qui s’ouvre au lieu de Picasa Web, lequel ne permet notamment pas de lire les abondantes légendes dont j’illustre chaque photo. Il faut alors, dès l’ouverture, repérer en haut et au milieu de l’écran un bandeau jaune où il est écrit « Cliquer ICI pour revenir à Picasa ». (Attention, le message ne s’affiche pas très longtemps ; si vous ne le voyez pas, revenir en arrière d’une étape !). Il faut alors cliquer sur « ICI », et, miracle, tout l’album s’affiche sous forme de vignettes. Cliquer ensuite sur ‘Diaporama’ ; le Diaporama se lance alors avec la première photo…. puis faire comme le diaporama le propose : appuyer sur la touche F11 du clavier pour passer en ‘plein écran’… sur la touche Pause, et faire défiler soi-même ses photos à son rythme avec les flèches de direction du clavier.

Bonne lecture !

16 – L’Argentine du Nord Ouest

 

16 - L'Argentine du Nord Ouest

16 – L’Argentine du Nord Ouest

 

 

 

Avec l’Argentine du Nord Ouest, nous achevons une première partie de notre périple en Amérique du Sud, celle qui consistait à rendre visite à nos cousins argentins et à découvrir les merveilles que la Nature avait placé chez eux. Mais dans le Nord Ouest de l’Argentine, s’il y a aussi ET des cousins, ET des merveilles de la nature… il y a EN PLUS que nous entrons dans un domaine géographique et historique différent, qui s’étend jusque tout au nord de l’Amérique du Sud.

Pour la géographie, on monte ! Depuis le détroit de Magellan, les Andes, c’était pratiquement une seule chaîne de montagnes, de plus en plus haute en allant vers le Nord, des 3.000 m des Payne aux presque 7.000 m de l’Aconcagua. A partir de maintenant, la Cordillère se multiplie : Occidentale, Centrale, Orientale… sans parler de multiples noms locaux ; entre toutes ces cordillères, qui culminent entre 5 et 6.500 m, se trouvent des plateaux, avec de gigantesques lacs et de gigantesques salines : il s’agit de l’Altiplano. Et comme le ‘courant de Humbolt’ – vous savez ? ce courant glacé qui remonte de l’Antarctique tout le long des côtes de l’Amérique du Sud, et qui disparaît, certaines années, sous son concurrent ‘El Niño’, et çà déclenche des catastrophes ? – donc, comme le courant (froid) de Humbolt – Alexander de Humbolt 1769 – 1859 : çà, c’était un vrai savant qui savait de quoi il parlait ! – eh bien disais-je, comme ce courant froid provoque de la sécheresse tout au long de cette côte (désert de l’Atacama, du Lipez, etc…), ce ne sont pas sur la côte mais à l’intérieur, sur l’Altiplano, à 3.600 m d’altitude en moyenne, que se sont développées depuis deux ou trois mille ans d’étonnantes civilisations.

Et c’est dès le Nord Ouest de l’Argentine que nous rencontrons l’Altiplano comme les premières traces de l’Empire Inca, détruit – avec 180 hommes et 37 chevaux – par le conquistador Pizarro au XVIème siècle. Une petit page d’histoire donc, qui nous servira jusqu’à la fin du voyage !

Après que Pizarro eut conquis l’Empire Inca en 1532, il restait à l’organiser. Dés 1542, Charles Quint crée la Vice Royauté du Pérou. Elle s’étend alors théoriquement de Panama jusqu’à la Patagonie, et du Pacifique jusqu’à l’Atlantique, et est subdivisée en ‘Audiences’, dont l’une est celle de ‘Buenos Aires’. Parallèlement, en 1561, une charte royale impose que tout le trafic transatlantique entre Séville et l’Amérique se fera exclusivement par une flotte semestrielle de galions : aucun navire ne pouvait quitter Buenos Aires à destination de l’Espagne, et tout le commerce devait passer par l’Altiplano, les Cordillères, Lima et l’isthme de Panama. C’est alors que furent fondées, tout au long de ce trajet, les grandes villes étapes que nous avons traversées dans notre ‘Argentine du Nord Ouest’ : Mendoza fut fondée dès 1561, Tucuman en 1565, Cordoba en 1573, et Salta en 1582.

Compte tenu des distances et des communications extrêmement lentes à travers les Andes, où les cols sont souvent bloqués par la neige en hiver, le système n’était pas très opérationnel ! Et lorsqu’en outre, en 1776, les Portugais, alliés aux Anglais, s’emparent du port de Colonia sur le Rio de la Plata (ce sont pourtant eux qui l’avaient fondé un siècle plus tôt… mais le Pape l’avait rendu aux Espagnols, cf. Chap. 7 ‘En Uruguay’), Charles III d’Espagne se décide à transforme l’Audience de Buenos Aires en Vice Royauté du Rio de la Plata. Celle-ci couvrait vers le Nord toute l’actuelle Bolivie : fin de la charte de 1561 ; c’est donc depuis la fin du XVIIIème siècle au moins – contrebandiers et tolérance avaient adouci les rigueurs de la Charte – que l’Argentine pourra se développer normalement.

Revenons à nos cousins !

–        Mendoza : n’avons rien vu ; non seulement aucun cousin d’importance n’y habite, mais nous n’y avons passé qu’une très courte nuit en redescendant des Andes ! Et pourtant, que n’avons-nous pas manqué ! Notamment des vignobles des meilleurs cépages importés par les Franciscains depuis 1561 ! Qu’on se le dise, les Argentins savent tellement bien faire du vin (5ème producteur mondial) qu’ils se le gardent pour eux : ils n’exporteraient que moins de 5 % de leur excellente production.

–        Cordoba : là, depuis le passage de nos neveux Marion et Manu en 2007, nous savions avoir droit à un accueil garanti. Certes, entre temps, les nièces avaient grandi, s’étaient mariées, et avaient des enfants, mais l’accueil n’en est pas moins resté à la hauteur de la tradition d’hospitalité de la famille Laxague. Cette ville de 1,5 Million d’hab, adossée à une Sierra de 2.000 m de haut, a grandi à partir d’une douane interposée dans le commerce entre le Rio de la Plata et le Pérou colonial. C’est aujourd’hui la ‘capitale culturelle de l’Amérique du Sud’.

–        Tucuman : sympathique étape d’un soir, dont les abords en plantations de cannes à sucre nous ont rappelé notre vie insulaire dans l’Océan Indien.

–        Salta : nous croyions, avant de partir de France, que Juan et Panki Laxague seraient nos contacts dans la province de Missiones. Mais Juan est à la retraite ! Heureusement, Christina a pris toutes les retraites, Juan a dû continuer de travailler quelques années, et il cultive une immense plantation de ‘calafates’ (une sorte de myrtille) à côté de Salta…. où il a maintenu, lui aussi, la tradition d’hospitalité des Laxague !

Route de Mendoza à la frontière bolivienne non pas sans histoire donc, mais en tous cas sans incident. Après Salta, nos motos sont montées jusqu’à 4.170 mètres voir les Salinas Grandes (3.500m), histoire de commencer à habituer nos organismes à l’altitude en montant et en redescendant. Et en quittant Tilcara (2.460 m) pour La Quiaca (où se trouve la frontière bolivienne, à 3.440 m), nous avons passé sur La Puna un col à 3.800 m, avant de redescendre à nouveau dormir à Tupiza (2.950 m), notre première étape bolivienne, en traversant notre premier vrai orage depuis le mois de … janvier. Cela ne nous empêchera pas de souffrir de l’altitude les jours et nuits suivants passés entre 3.600 et 5.000 mètres… mais nous vous raconterons pourquoi cela valait vraiment le coup au prochain chapitre !

En attendant, nous disons ‘Au revoir’ à l’Argentine et aux Argentins, et encore mille mercis pour votre accueil : vous savez que nous avons mis nos roues sur les routes de 19 de vos 23 provinces ? Nous espérons que les chapitres suivants vous donneront envie de venir visiter les Altiplanos boliviens et péruviens !

Je vous rappelle qu’en ouvrant l’album Picasa joint en cliquant sur la légende de la photo en tête d’article, c’est parfois Google+ qui s’ouvre au lieu de Picasa Web, lequel ne permet notamment pas de lire les abondantes légendes dont j’illustre chaque photo. Il faut alors, dès l’ouverture, repérer en haut et au milieu de l’écran un bandeau jaune où il est écrit « Cliquer ICI pour revenir à Picasa ». (Attention, le message ne s’affiche pas très longtemps ; si vous ne le voyez pas, revenir en arrière d’une étape !). Il faut alors cliquer sur « ICI », et, miracle, tout l’album s’affiche sous forme de vignettes. Cliquer ensuite sur ‘Diaporama’ ; le Diaporama se lance alors avec la première photo…. puis faire comme le diaporama le propose : appuyer sur la touche F11 du clavier pour passer en ‘plein écran’… sur la touche Pause, et faire défiler soi-même ses photos à son rythme avec les flèches de direction du clavier.

Bonne lecture !