10 – Le Yellowstone et les Black Hills

10 - Yellowstone et les Black Hills

10 – Yellowstone et les Black Hills

Sur cette étape de 3.000 km sont situés le parc national du Yellowstone, le site de la bataille de Little Big Horn et les Black Hills. Nous aurons passé 4 jours dans le premier, et 2 jours dans les Black Hills : ce sont les deux seuls lieux touristiques sur cette distance, et également les deux seuls accidents de terrain au milieu des immenses plaines ! Mais c’est un peu compliqué de raconter l’histoire de cette région en roulant d’Ouest en Est, alors qu’elle s’est déroulée historiquement d’Est en Ouest :

Yellowstone est le tout premier « parc » du monde, créé dès 1872 pour préserver la région d’une « exploitation mercantile, et la vouer à la satisfaction du peuple ». Cela ne faisait que deux ans qu’une exploration systématique de la région du parc avait été menée, alors que depuis le début du XIXème siècle, des chasseurs, explorateurs et prospecteurs Européens revenaient régulièrement avec des récits peu crédibles de « feu et de soufre », « d’eaux bouillantes, bouillonnantes et jaillissantes, d’arbres pétrifiés », « de montagnes de glace et de pierres jaunes ». Elucubrations et foutaises d’affabulateurs ! Je ne vous en dis pas plus, tout est dans l’album ci-joint ! Epoustouflant !

Ensuite, c’est en 1874 que le général Custer, héros de la Guerre de Sécession (1861-65), mène une expédition « d’exploration » dans les Black Hills ‑ qui, par le Traité de Laramié de 1868, avaient été données « à perpétuité » aux Sioux Lakota ‑, laquelle expédition y découvre de l’or, et déclenche une « ruée » de prospecteurs. Afin d’éviter les conflits entre prospecteurs et Indiens, le gouvernement tente de racheter les Black Hills aux Indiens, qui refusent. Ils sont alors expulsés par Custer loin à l’Ouest des Black Hills. Deux ans plus tard, le 25 juin 1876… loin à l’Ouest des Black Hills… le même Custer tente de surprendre une coalition de Sioux et Cheyennes réunis avec leurs familles sur les bords de la rivière « Little Big Horn ». Mais il y a aussi des Arapahos, des Comanches, des Black Feet, des Crows… les Indiens sont beaucoup plus nombreux que prévus, et c’est le 7ème régiment de cavalerie de Custer qui se fait massacrer, son chef au milieu d’eux. Nous avons donc également fait un crochet par Little Big Horn, lieu de cette victoire historique d’une coalition de tribus indiennes contre l’armée américaine. C’était pour nous un moyen de tenter de comprendre à quoi pouvaient ressembler ces régions il y a 150 ans, avec leurs prairies à l’infini, parcourues par des dizaines de millions de bisons, dont vivaient les « Indiens des plaines », Cheyennes, Sioux, Arapahos, Comanches, Black Feet, Crows, Iowas, Omahas, Pawnees… avant que  les Européens, et notamment le célèbre « Buffalo Bill » exterminent les bisons de la plaine. Toutes ces tribus se faisaient la guerre entre elles, les Sioux ayant notamment chassés les Cheyennes de leurs territoires ancestraux dans les Black Hills. Mais, à partir des années 1860, les disputes entre les tribus laissent la place à une union pour lutter contre l’ennemi commun, le Blanc venu de l’Est, avec ses fusils, son crucifix et son « Destin manifeste » (« C’est notre destin manifeste de nous déployer sur le continent confié par la Providence pour le libre développement de notre grandissante multitude. » – John O’Sullivan 1845) . Les « guerres indiennes » se termineront en 1890 ‑ après le massacre de Wounded Knee perpétré par le 7ème de cavalerie ‑, par une reddition complète des tribus, depuis lors reléguées dans des « réserves » ; la seule grande victoire indienne de Little Big Horn a un goût amer.

Beaucoup plus récemment, les Black Hills sont redevenues célèbres parce que c’est là, sur le « Mont Rushmore », qu’ont été sculptées les têtes de quatre têtes de présidents américains. Ce qu’on sait moins, c’est qu’elles représentent des présidents qui ont notamment luttés contre les Indiens, et qu’elles ont été sculptées sur des lieux sacrés pour les Indiens. Sur place, il n’y a encore aucun « travail de mémoire », si ce n’est la tentative de sculpter la tête du chef Indien Crazy Horse sur une montagne voisine… Mais tout espoir n’est pas perdu… cela ne fait que dix ans maintenant que les Indiens « célèbrent » Little Big Horn aux côtés de l’armée américaine.

Toutes les photos de notre équipée de Yellowstone et des Black Hills sont sur :

https://picasaweb.google.com/113501550221338298900/10YellowstoneEtLesBlackHills?authuser=0&feat=directlink

9 – Le Nord Ouest

9 - Le Nord Ouest

9 – Le Nord Ouest

 

Après Key West en Floride et San Diego en Californie, nous avons atteint il y a quelques jours le 3ème coin de notre tour de l’Amérique en la remontant jusqu’à l’île de Vancouver Island, au Canada, où nous attendaient les fidèles amis avec qui nous avions escaladé le Kilimandjaro en 1987… il y a bientôt trente ans ! Et c’est tout là haut dans ce Nord Ouest que nous avons retrouvé un vrai soleil de saison… parce que la traversée de l’Oregon et du Washington (env. 1.500 km) s’est faite sous un ciel uniformément gris, avec peu de vent et quelques violents orages ; de quoi nous consoler d’avoir choisi de ne pas les visiter plus à fond ! Et l’arrivée du ferry à Victoria, la capitale de la Colombie Britannique fut tout aussi désespérante : quand il n’y a pas de lumière, c’est la déprime pour les aquarellistes et photographes ! Etions-nous déjà sous les ciels de l’Arctique ? A une latitude équivalente à celle du nord de la France ? Eh bien pas du tout ! C’était le printemps à Courtenay, sous les neiges du Mt Washington, tout proche : apéros dehors, déjeuner dehors, ciels étoilés, ballades en kayak et bateau… il a même été difficile de trouver le temps de vous poster le chapitre « Las Vegas » ! Et le beau temps a continué pendant notre traversée de la « Sunshine Coast », la bien nommée, parmi les estuaires et presqu’îles du continent situés au nord de Vancouver : trois ferries successifs avec des airs de croisière, tout simplement magique !

Finalement, nous avons décidé de revenir vers l’Est en passant par les Etats Unis et non pas par les Rocheuses canadiennes ; et nous voilà, dès la banlieue de Vancouver, devant un poste frontière américain. En débarquant du ferry à Victoria, déjà, la douane canadienne nous avait mesquinement « saisi » nos quelques œufs « américains » et Véronique avait cru malin de cacher dans le fond du coffre ceux que nous venions d’acheter, en y ajoutant, pour faire bonne mesure, notre plante verte, le « live oak » ramassé dans une plantation de Louisiane. Et le douanier de nous demander, après avoir visé nos passeports, si nous avons des fruits et légumes… oui, oui, nous en avons… direction le bureau, là bas… où un fonctionnaire inquisiteur nous demande, sur le ton jubilatoire de celui qui sait être tombé sur des trafiquants, ce que nous faisions au Canada, combien nous avons de devises, nous les fait toutes sortir, en note les montants, nous demande si nous avons du tabac, de l’alcool, des fruits, des légumes, du poulet, des œufs – non, pas d’oeufs – … et décide de fouiller le van !! Pendant 20’, Véronique est au bord de l’évanouissement (« çà y est, ils fouillent à droite sous les poubelles ! »), et, pendant que je prends l’air dégagé, elle m’annonce qu’ils ont un grand sac dans lequel ils entassent tous les produits interdits que nous avons. Et les voilà revenant avec un grand sac ! Nous saurons la prochaine fois qu’il ne faut pas faire le plein de courses juste avant un passage de frontière !

Et très vite, nous retombons dans les grisailles humides des grandes forêts de l’Etat de Washington (« les Alpes américaines »), puis dans celles du Montana, qui, peu à peu, laissent la place à d’immenses prairies vallonnées. Notre objectif pour le moment est le Parc National des Glaciers, à cheval sur la frontière US-Canada, mais nous n’y passerons qu’une demi journée : nous sommes trop tôt en saison, les routes y sont encore coupées par la neige ! Nous filons alors immédiatement vers le sud et notre dernier parc national, le célèbre Yellowstone, créé dès 1872 sur près de 10.000 km², dans la caldera d’un ancien volcan qui continue à vomir boues, geysers et fumerolles. Nous nous y sommes régalés, mais ce sera pour le prochain chapitre ! Nous atteindrons demain le lac Michigan et la civilisation, lundi Chicago, notre Wifi4G portatif a pu à nouveau se connecter, alors n’hésitez pas à tenter de nous joindre sur Skype !

Toutes les photos de notre équipée dans le Nord Ouest sont sur :

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8 – La Côte de Californie

8 - Côte Californienne

8 – Côte Californienne

 

Cela nous a été un peu dur d’avoir à renoncer à visiter la Vallée de la mort, le parc des séquoias ou celui de Yosemite, mais c’était devoir renoncer à au moins traverser les grandes et célèbres villes de la côte californienne. Comme souvent, et même avec un espace de temps apparemment immense, il nous faut accepter l’idée de ne pas tout voir ! Les séquoias et le Yosemite sont dans la sierra Nevada, sur le chemin de San Francisco… Quid alors de la baie de San Diego, de Hollywood, de la célèbre route n°1 qui longe au plus près la côte et passe par le mythique Big Sur ? Après le coin Sud Est des Etats Unis de Key West, allons donc voir le coin Sud Ouest de San Diego ! Et puis, pour être honnête, nous en avions un peu assez des « scenic view » and « beautiful landscape » et autres « canyons », depuis un mois que nous étions entrés au Nouveau Mexique ! Nous nous sommes dits qu’un peu de « ville » nous ferait mieux découvrir l’Amérique et les Américains…Et nous avons été servis ! Peu de temps après avoir quitté notre campground sauvage du Joshua Tree Park, nous étions à la recherche d’un « RV Park » pour stationner dans les Santa Rosa Mountains, pas trop loin de San Diego ; et Dieu sait s’il y en a dans cette région ! Le premier dans lequel nous entrons est superbe, mais le gérant nous explique gentiment que non, un 19’ camper van fait désordre chez lui, qui n’accepte rien en-dessous de 50’… Allez voir pas loin, à 10 miles au Nord (ce n’est pas notre route…), ils acceptent des gens comme vous… Mais plus loin, alors que nous faisons la queue dans notre van entre des mastodontes de 100’, une employée vient directement nous voir 🙂 , s’extasie sur notre déco extérieure 🙂  :), et nous explique que < 50’, il faut aller voir 20 miles plus loin au Nord 🙁 , je sais qu’ils acceptent des 19’… Vingt miles plus au nord, c’est un superbe RV Park, tout goudronné, dans l’enceinte d’un casino, et ils acceptent de nous prendre 🙂 … en liste d’attente 🙁 , ou sinon, vous avez le parking de la station service, juste là 🙁 , non, vous ne pouvez pas utiliser nos douches ou toilettes si vous n’êtes pas enregistrés chez nous 🙁 🙁 . Nous finirons dans un motel de banlieue, avec dîner au Chinois du coin ! Finis les campgrounds dans une nature grandiose !

Touristes pressés, nous prenons un bateau mouche pour visiter la Baie de San Diego, montons jusqu’à l’Observatoire Griffith de Los Angeles pour apercevoir le panneau Hollywood, « visitons » San Francisco en bus « Hop on Hop off », et parcourons ces kilomètres infinis de petites routes serpentant le long du Pacifique, avec d’excellentes surprises comme la Morro Bay, Santa Barbara, ou bien ces milliers d’éléphants de mer vautrés sur une plage de Big Sur. Mais que dire de ces trois immenses villes parcourues si vite ? Sinon qu’après avoir été échaudés par l’accueil des Californiens dans les RV des Santa Rosa Mountains, nous avons une furieuse envie de venir passer quelques semaines autour de la baie de San Francisco ! Quel site magique que cette ville ! Et quelle animation dans ses rues !

Venez vite découvrir des paysages de la Côte Californienne en cliquant sur :

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