6 – Joyeux Noël !

6 - de Saintes à Bordeaux

6 – de Saintes à Bordeaux

De Saintes à Bordeaux, en faisant étape à Pons (superbes tour, église romane et surtout “hôpital des pèlerins”), Mirambeau, Etauliers et Blaye (au bord de la Gironde), Philippe m’a surtout fait marcher le long de la nationale ; les trois premières étapes, d’environ 25 km chacune, auraient dépassé les 30 km si nous avions suivi le GR ou même l’itinéraire conseillé pour aller à St Jacques ; vous savez que nous sommes des habitués maintenant des nationales, presque agréables par temps sec et peu de trafic. Après Etauliers (je ne peux que vous conseiller d’aller sur le site “via michelin” si vous avez des problèmes pour nous situer géographiquement : http://www.viamichelin.fr/viamichelin/fra/tpl/hme/MaHomePage.htm), il y a une piste cyclable, puis on aperçoit la « mer » briller (en fait c’est la Gironde, mais il en faut peu à Philippe en la matière), et l’arrivée à Blaye en fin d’après midi fut superbe (visite de la forteresse de Vauban), la courte étape m’ayant même permis d’inaugurer ma boîte d’aquarelle à l’heure du pique nique dans l’herbe chaude.1035566356.JPG
Le lendemain, traversée avec le bac vers le Médoc avec ses incroyables « champs » de vignes, entrecoupés de pinèdes. Nos jambes et notre état général fatiguant quand même un peu à l’approche de Noël, nous avons terminé l’étape en stop jusque chez nos vieux amis Debelleix à Eysines (banlieue nord de Bordeaux), chez qui nous nous sommes permis de discuter jusqu’à point d’heure ; le lendemain 23, Colette nous emportait à la gare de Mérignac, d’où nous avons pris le train vers le Nord pour la Pointe de Grave, puis le bac pour Royan où nous avons passé Noël.
Philippe vous avait parlé d’une « surprise » pour la prochaine mise à jour, mais vous allez voir qu’il n’y a rien de très surprenant, au moins de sa part : l’idée, pour « reposer » nos jambes avant d’attaquer l’Espagne, c’est, à partir de Royan, de rejoindre la frontière espagnole du côté de Biarritz à … bicyclette ; il y a quelques 300 km à faire, et nous nous sommes donnés 4 jours, du dimanche 28 au mercredi 31, histoire d’attaquer le « camino frances » avec l’an neuf. 1517219750.JPG
Autant vous dire que nous n’avons plus de vélos depuis que nous sommes devenus parisiens intra muros il y a 20 ans en … 1988, et que l’idée de faire 300 km à vélo une fin de décembre, même à plat dans les Landes, m’a paru un sacré challenge ! Philippe m’a donc emmenée le 24 dans l’après midi (une bonne période pour faire ses courses !) dans des (3!) magasins de vélos à Royan, dont nous sommes déjà ressortis avec casques, gants, et, tenez-vous bien, des colants spécial cyclistes avec épaisseur de « peau de chamois » sous le fessier (genre tenues de catch), car il paraît que, dans ce genre d’exercice, on se prend à haïr sa selle très vite. J’ai censuré les photos des essayages !1739993172.JPG
Un joyeux Noël et une Bonne Année à tout le monde.
Malheureusement, on ne peut pas vous annoncer de date pour une prochaine mise à jour : ne nous oubliez pas pour autant s’il vous plaît !

5 – En descendant vers la Gironde

5 - de Poitiers à Saintes

5 – de Poitiers à Saintes

 

Nous avions les yeux braqués sur les Charentes, le pays de Véronique ; eh bien nous y voilà maintenant, pour une journée de repos bien méritée après huit (8) jours de marche sans discontinuer. Le compteur est à 547 km pour Belleville-St Savinien …

Mille excuses à tous les lecteurs passionnés de notre blog, qui doivent attendre une livraison aléatoire de la suite de nos aventures !
Heureusement, les plus initiés d’entre vous ont pu apprendre que nous étions toujours vivant de la bouche de témoins qui sont venus en voiture, de Paris, nous toucher et nous voir boire et manger comme vous tous. Si le coeur vous en dit, sachez que nous conservons nos portables personnels allumés la plus grande partie de la journée ; c’est pourquoi beaucoup de photos de Véronique la montrent à cette occupation ; elle songe même à s’équiper d’un kit main libre, nettement plus confortable pour marcher. Vous voyez qu’il y a mille façons de péleriner, et qu’elles ne sont pas toutes du moyen âge, ce blog en est la preuve.

Ces huit derniers jours nous ont donné une météo certes clémente par rapport à celle qu’ont pu subir nos copélerins de la route du Puy en Velay (y en a-t-il d’encore plus fous que nous ?), mais souvent grise, froide et surtout sans lumière; sauf au départ de Lusignan, après une belle averse de neige !

Une des bonnes nouvelles, c’est que, contrairement à vous autres lecteurs de toute l’hémisphère Nord, nos jours ont cessé de raccourcir depuis que nous avons passé Chartres et pris la route du Sud, c’est à dire depuis déjà trois semaines ; nous parcourons même tellement rapidement (!) cette route que chaque deux jours, nous gagnons une à deux minutes de jour, descendant plus vite vers le Sud que les jours ne raccourcissent ; nous sommes donc certains de toujours trouver le jour en arrivant à l’étape tant qu’il n’est pas 17h45 ! Voilà une des utilités d’un GPS “sans carte”, en plus de savoir exactement les distances parcourues, les temps de marche, ou bien la trace laissée dans l’heure passée si l’on s’est perdu.

Alors que les “altitudes” sont extrêmement modestes, nous avons parfaitement eu conscience de monter, après Poitiers, pour franchir le “seuil du Poitou” (175 m !), puis de redescendre vers le bassin d’Aquitaine (10 m à St Savinien!), en passant de pays d’élevage à de la grande culture, puis du bocage ; et c’est en entrant dans le département de Charente Maritime, après ceux de Vienne et Deux Sèvres, que nous avons découvert, enfin, un superbe “chemin de St Jacques” qui ne nécessite de sortir la carte que si on veut le quitter pour le raccourcir ; mais il paraît qu’il cesse aussitôt sortis de ce département. C’est alors aussi que nous avons repéré les premiers pins parasols, par lesquels les familles protestantes se signalaient du temps des dragonnades, ainsi que leurs cimetières privés, ceux des paroisses leur étant refusés.

Entre Tours, Chatellerault, Poitiers et Ligugé, dont un grand oncle Basset a été prieur, nous avons longtemps marché parallélement au TGV, ouragan de bruit et lumière emportant des gens manifestement pressés : c’est la halte chez les bénédictins de Ligugé qui nous a fait toucher du doigt à quel point nous étions passés, comme eux, de l’autre côté d’une “clôture” invisible : l’effet pélerin commence à se faire sentir !

Demain, nous continuons notre marche vers Bordeaux, que nous pensons atteindre mardi 23, date à laquelle nous prenons des “vacances de Noël” avec nos enfants à Royan, que nous rejoindrons par le train, dans une maison prêtée par nos neveux Grégoire et Sophie Balmont. Notre prochaine mise à jour du blog devrait donc avoir lieu après Noël. La suite du programme vers St Jacques est une surprise.

Nous souhaitons donc un joyeux Noël à tous nos lecteurs en n’oubliant pas de méditer sur cet incompréhensible mystère d’un dieu venu se faire homme avec nous.

4 – à Poitiers

4 - de Tours à Poitiers

4 – de Tours à Poitiers

 

Juste un petit mot ce soir pour vous dire que nous venons de passer à Poitiers les 400 kms depuis Paris ; malgré cela, les pieds, jambes et tête vont bien ; nous commençons à avoir les yeux braqués sur les Charentes, et, au-delà de la Gironde, vers les Pyrénnées.

L’expérience la plus mémorable de la semaine fut bien sûr celle du 4 décembre, où il s’est mis à pleuvoir pendant notre petit déjeuner; nous avons pour la 1ère fois quitté l’hôtel avec nos ponchos (et les encouragements du fils à Papa de service : « ils ont prévu de la pluie toute la journée »), et comme d’habitude, avec le choix entre la route ou le GR, entre la distance la plus courte ou la tranquillité.
Comme il pleuvait déjà et que le vent se levait, nous avons rapidement décidé que plus vite nous serions au prochain hôtel, mieux ce serait, et avons donc décidé la route, en l’espèce une « D910 », qui n’est autre que la célèbre « Nationale 10 », route de Paris à Bordeaux datant du XVIIIème siècle, déclassée en Départementale depuis que ce n’est plus la nation qui l’entretient, mais le département. Cette route a trois voies; quand vous roulez en voiture dans une direction ou l’autre, vous passez de deux voies (où vous pouvez dépasser), à une voie (où vous ne pouvez pas); quand vous êtes piéton, vous marchez « à contre sens » pour être sûr de voir le danger qui vient; quand les voitures à contre sens n’ont qu’une voie, elles ne peuvent guère s’écarter de vous en vous croisant; si en plus il pleut, et que le vent souffle de votre droite, ce sont des déluges d’embruns mêlés de boues, huiles et autres fumets qui vous arrosent à chaque passage (cf. photos). L’ambiance était très “face Nord”, mais le soleil a fini par revenir dès 13h, au moment où un vrai restaurant nous tendait les bras : tout a une saveur inoubliable quand vous le dégustez pieds nus, à côté de vos chaussures remplies de serviettes de toilettes pour les éponger.

L’autre temps fort de la semaine fut la journée d’hier dimanche, où nos cousins Bruno et Béatrice de Laage sont venus d’Angers marcher avec nous toute la journée sur la voie romaine entre Chatellerault et Poitiers, par un magnifique grand beau temps froid.

Demain soir, nous dormirons chez les moines de Ligugé, avant de nous orienter vers le Sud Ouest.

Nous vous embrassons tous.

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3 – Sur la Loire !

3 - de Chartres à Tours

3 – de Chartres à Tours

 

Eh bien nous voili voilà aux bords de la Loire !
Qui l’eût cru il y a deux semaines ? Dix jours déjà que nous ne vous avons rien dit de nos pérégrinations.
En deux mots, il faut retenir que :
– vos messages sur le blog ou directement par email nous font chaud au cœur, même si nous avons l’impression d’avoir traversé un véritable « désert Internet ». A Chateaudun, en octobre dernier, un blog disserte sur les éventuels avantages d’avoir un cybercafé pour la ville ; et la mediathèque n’est ouverte que 4 jours par semaine, sur abonnement annuel, avec l’internet sous contrôle d’un maître. Heureusement, l’hôtel St Georges à Vendôme avait équipé sa réception d’une connexion, et Véronique avait tapé dans l’œil de M. Bergougnoux, le propriétaire (qui a fait une partie du camino … à cheval) = nous avons pu consulter nos mails.
– la marche à pied est un vrai plaisir si les jambes et pieds suivent ; la metéo n’a pas encore été un problème ; il peut faire froid quand on s’arrête, mais en général … on marche … et avec plaisir tant la route est belle et les rencontres sont variées, toujours à l’affût d’une nouvelle photo ! la difficulté, que nous espérons passagère, c’est que nos pieds ne se font pas oublier tout le temps, et qu’il faut parfois les fouetter à l’aspirine ou au doliprane pour qu’ils se taisent ; et ce même en l’absence d’ampoules ou tendinites. il paraît que cela disparaît après la 3ème semaine, ce qui nous permettrait d’améliorer encore nos moyennes, passées de 19 km/j entre Paris à Chartres à 22,5 km/j entre Chartres et Tours. La journée reste infiniment plus facile si on peut trouver un café ouvert entre 12 et 16 heures pour un plat du jour, voire seulement une boisson chaude ; sinon, on se dit que c’est normal que cela fasse mal aux pieds (Phil), ou mal à l’estomac (Véro), d’avoir l’estomac dans les talons.
– L’itinéraire a été presque chaque jour un vrai problème si on refuse de dépasser les 30 km dans la journée, ainsi que d’emprunter les Nationale 10 ou équivalents. En effet, on a en général de choix entre suivre le GR et se rajouter 30 à 40 % de kilomètres ; ou d’emprunter un « grand axe », comme la route entre Chartres et Illiers, avec beaucoup de trafic. C’est pourquoi, faute de solution de couchage entre Château Renault et Tours, nous avons dû demander à un taxi de venir nous chercher à mi chemin à Chançay, nous emmener à l’hôtel, puis nous ramener le lendemain matin à Chançay, au milieu des vignes de Vouvray, mais sous une pluie battante, un dimanche matin, sous laquelle profusaient joggeurs, cyclistes, vététistes, quadistes et autres citadins : nous approchions d’une grande ville !
– après avoir traversé les 75, 92, 91 et 78 relativement urbanisés, il faut reconnaître que des citadins comme nous ont l’impression de découvrir, de l’intérieur, un autre pays en parcourant les campagnes des 28, 41 et 37 : « l’Echo d’Eure et Loire » ou « La Nouvelle République » pour toute source d’information gratuite ; un « thé au lait » à 16 h à Saint Ouen (banlieue Nord Est de Vendôme) est servi à Véronique par le 1er café trouvé ouvert de toute la journée avec une soucoupe, une tasse, et une théière avec dedans du lait chaud dans lequel trempe un sachet de thé (Ben quoi, un thé au lait ?), le tout sur fond de NRJ à fond à la télé. J’ai cru que Véronique allait pleurer ; moi, j’avais ma Suze !
Nous repartons demain matin vers Chatellerault et Poitiers, où nous devrions prendre une nouvelle journée de repos dans une semaine.
Amicalement à tous

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