10 – La Turquie de l’Ouest entre Antiquité et modernité : d’Ankara à Ephèse

10 - La Turquie de l'Ouest

10 – La Turquie de l’Ouest

Etonnante Turquie ! En quittant les ‘gecekondular’ d’Ankara (ces bidonvilles qui l’ont envahie jusqu’en son centre historique) sous une pluie battante, puis sous une tempête de neige sur l’autoroute d’Istanbul, nous avions l’impression d’être entrés dans la Turquie que nous avions en tête avant d’y être jamais venus, c’est-à-dire une Turquie sale et sous développée. Toujours sur cette autoroute moderne, le soleil revenu, nous nous arrêtons dans une station faire le plein avec un petit tour aux toilettes… et là… surprise inouïe… au-dessus de chaque urinoir… un écran de télévision branché sur une chaîne turque d’infos en continu ! Décidément, la Turquie s’était modernisée ! Et deux heures plus tard, en descendant vers Iznik (l’ancienne Nicée, celle du concile) alors que le soleil déclinait, nous retrouvions, au pied des collines couronnées de neige fraîche, des feuilles d’automne, des oliveraies en pleine récolte, et des lumières tout ce qu’il y a de plus méditerranéennes qui ne devaient plus nous quitter jusqu’en Grèce, avec les champs dorés hachurés de sombres cyprès, les bateaux de pêche colorés sur l’eau miroitante, les platanes (orientalis) et les vignobles à perte de vue.
Nous touchions du doigt que les Turcs en effet, depuis bientôt mille ans qu’ils se sont introduits en Anatolie, se sont appropriés tous les ingrédients de la culture grecque, de sa philosophie jusqu’à ses modes de vie – rappelez-vous que c’est par l’Islam que notre Moyen Age chrétien a connu les textes des grands philosophes grecs. En entrant sur les antiques terres de l’Ionie et du Royaume de Pergame bientôt devenues romaines, c’est bien sûr les restes grandioses de cette période que nous venions, comme tant de touristes, découvrir : vous verrez dans l’album ci-joint à quoi ressemblent aujourd’hui les grandes villes qu’étaient Ephèse, Smyrne ou Pergame. Mais, après six semaines passées en Turquie, c’est bien en terre turque que nous visitions ces ruines majestueuses qui sont la plupart du temps situées à proximité immédiates de merveilles de l’art ottoman. C’est pour cette raison que nous avons symboliquement retenu en page de garde de notre album de photos ces jeunes filles turques d’un village voisin venues s’amuser à danser dans le théâtre hellénistique de l’Asclépéion de Pergame : elles étaient à l’évidence chez elles !
Pour la première fois depuis le début de notre voyage, nous entrions dans une zone de grand tourisme. L’avantage évident est que chaque jour, nous avons du mal à choisir les monuments que nous allons visiter ; ils sont tous plus prometteurs les uns que les autres, sans parler de leurs complémentarités historiques ou artistiques. Un des inconvénients, surtout quand il fait beau temps, c’est le temps qu’il faut ensuite chaque soir pour trier toutes les photos… L’autre inconvénient, bien plus grave pour le type de voyage que nous avons entrepris, c’est que le contact avec les Turcs est bien plus difficile ; dans ces lieux touristiques, nous sommes… des touristes, plus que des ‘voyageurs’ au long cours ; les gens ne vous arrêtent plus dans la rue pour vous demander ce qu’on fait ici ; dans les hôtels ou les restaurants, le soir, il y a souvent d’autres touristes, etc… Nous regrettons le temps où nous partagions notre quotidien avec des VRP ou des ingénieurs en mission, avec tous les contacts humains et la découverte du pays ‘réel’ que cela représentait !
Il reste que nous avons ici aussi découvert la modernité et le dynamisme de ce pays. La Turquie n’a pas que des écrans de télévision dans ses toilettes ! Pour entrer dans les villes de Bursa (2 millions d’hab), ou Izmir (3 millions d’hab), il faut traverser d’immenses banlieues industrielles ou d’habitations, la plupart du temps propres, verdoyantes et pimpantes – rien à voir avec celles de Tabriz, Erevan, Tbilissi ou bien… Ankara ! Les transports en commun fonctionnent bien, les rues sont très propres pratiquement partout, les autoroutes sont presque aux normes françaises, les routes sont toujours excellentes et bien signalisées (ici comme dans l’est du pays, il y a des travaux routiers partout, où les routes à deux voies passent à 4, et les routes à 2×2 voies sont doublées d’autoroutes), et, sept jours sur sept, jusque tard dans la nuit, commerces et restaurants des centre ville sont ouverts. La Turquie ne semble guère avoir de problèmes syndicaux ; elle est juste ‘un peu beaucoup’ sur le pied de guerre avec la question kurde, sans que la nuisance n’atteigne celle que nous supportons en France avec la crainte des attentats islamistes.
Vous trouverez donc, en cliquant sur l’image ci-dessous, un album de photos qui vous emmène des fabricants séculaires des célèbres céramiques d’Iznik aux ruelles du bazar d’Izmir en passant par les mausolées ottomans et les caravansérails de Bursa ou le spectacle des cargos remontant le détroit des Dardanelles, sans oublier bien sûr les grands sites antiques de la région côtière comme Troie, Pergame, Ephèse, et bien d’autres dont vous n’aviez jamais entendu parler. Bonne lecture !

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