Eh oui, cette fois, nous repartons ‘pour de vrai’… tous les deux… loin… et avec nos motos … ! Différent de l’hiver dernier (Chapitre 4) ! Çà va décoiffer, sûr, car nous venons de célébrer nos 40 ans de… :
« ah bon, on a célébré quelque chose?
– Mais oui, chérie, c’est justement ce voyage, la célébration!
– 40 ans de mariage, déjà ? Tu es sûr ?
– Tu as vu tous les enfants et petits enfants qu’on a déjà… ??!!
– Et on ne peut pas faire comme tout le monde, tout simplement un repas dominical avec un beau gâteau ?
– l’un n’empêche pas l’autre ! Mais là, quatre ans déjà que nous sommes à la retraite, et nous n’avons plus que six ans pour finir notre tour du monde ! Il faut y aller ! En plus, l’Amérique du Sud, tu vas voir, c’est fantastique ! D’abord, tu as plein de cousins Larminat et Laxague en Argentine, à qui Betty rêvait d’aller rendre visite ! On ira déjà voir ceux qu’on a déjà croisés, mes cousins Bertrand et Françoise à Curitiba, les Stier à Buenos Aires ou Lechuza, Miguel et Isabel à Buenos Aires ou Tipiliuke, et puis ceux que Betty aurait rêvé de voir là bas, les incontournables comme Elisabeth à Bahia Blanca, au milieu de ses dix neuf enfants, les quatre sœurs au Cerro, et peut-être bien aussi l’oncle Edouard à la Despedida… après avoir fait une petite rando autour du Fitz Roy.
– Tu es sûr que c’est bien de notre âge, un truc pareil ? Tu sais bien où c’est, la Despedida ?
– Mais oui, au contraire, nous sommes pleins d’expérience ! Tu m’as montré ta maîtrise de la moto en traversant les oueds furiosos du sud marocain (Chapitre 2), les révolutions tunisiennes et égyptiennes et les dizaines de kilomètres d’autoroutes enneigées en Italie (Chapitre 3)… Et tu as marché à pied de Paris à St Jacques (Chapitre 1) ! Ensuite, pour commencer le voyage, je nous ai trouvé une croisière à bord d’un bateau ; ni téléphone, ni Internet, rien à faire pendant un mois entre Le Havre et Montevideo, si ce n’est prendre le temps de visiter – à pied ! – Dakar, Rio et Santos ! La ligne même sur laquelle mon Papa, Anthelme, était radio dans les années 30, sur le paquebot ‘Mendoza’, de la Sté Générale des Transports Maritimes.
– Tu parles d’un paquebot ! C’est un cargo qui transporte des bagnoles d’occasion !
– Oui mais, pour notre anniversaire de mariage, on y aura une grande cabine ‘armateur’, avec même des hublots !
– Tu sais que là-bas, tout le monde ne parle qu’espagnol ? Tu ne parles même pas espagnol !
– Mais si ! çà viendra ! Je suis dans Assimil depuis des mois ! çà paraît quand même plus facile que l’arabe ou le turc des derniers voyages ! Et toi, tu le parles suffisamment pour faire l’interprète !
– Bon, alors, on fait tout ce voyage pour aller voir les cousins argentins, d’accord… et on revient quand et comment ?
– Eh bien, je pensais aussi aller voir du côté du Chili… on pourrait descendre la ruta 40 par l’Argentine, traverser les Andes, et remonter sur Santiago et Valparaiso (Hardi les gars ! Vire au guindeau !), en continuant par le Nord Ouest de l’Argentine … Mendoza, Cordoba, Salta… pour aller traverser la Bolivie (les mines de Potosi, la salar de Uyuni, le lac Titicaca) et le Pérou (Cuzco, le Machu Pichu, Arequipa, Nazca…), et reprendre l’avion de Lima ou Guyaquil, en confiant cette fois à un transitaire le soin de nous ramener les motos à Paris.
– Mais çà va faire des kilomètres et des kilomètres, tout çà ! Et tu a prévu qu’on parte quand ?
– Euh…. ‘notre’ bateau nous attend autour de la mi-novembre, dans un mois, au Havre…
– Mais c’est demain, çà !
– … Brésil et les chutes d’Iguazu d’ici la fin de l’année… c’est l’été là-bas, tu sais ; ce sera mieux que l’hiver parisien !
– ???
– quelques semaines à Buenos Aires pour apprendre le tango…
– Là, tu me fais rire ! Tu n’aimes pas danser !!
– Mais si, un peu… c’est pour toi, tu as toujours rêvé d’apprendre le tango ! L’argentinidad, c’est le tango, et la yerba maté ; on pourra utiliser la bombilla de l’oncle Maurice ! Et puis découvrir la vie en estancia dans la Pampa, la Patagonie du Cerro et celle plus au sud, toujours plus au sud… Ensuite, quand en mars l’automne arrive là-bas en bas, on remontera doucement vers l’équateur par chez les Incas sur l’Altiplano. Et nous n’allons pas courir comme des fous pour essayer de tout voir ; en plus, là-bas, c’est un peu plus grand qu’autour de la Méditerranée ; peu de ruines ou de musées ; surtout des gens et des paysages sublimes : alors nous allons juste prendre le temps de voyager à notre rythme. Maintenant, tout le monde court ; les gens prennent l’avion pour aller plus vite ; et ensuite, pendant le voyage, ils sont comme en apnée ; un week-end par ci, une ou deux semaines par là ; des photos à coller au retour. Nous, c’est le temps même des déplacements et des haltes que nous allons siroter. L’air frais du matin, la poussière de la route, les pannes, la pampa à l’infini… nous avancerons, mangerons et boirons sur la route de façon aussi régulière que tous ceux qu’on aime et qui sont restés en France se lèvent, mangent, boivent, et vont au travail. Et puis nous ferons de longues haltes pour leur raconter, leur donner des images de soleil et de lumière, pour aquareller, pour prendre les rythmes et la température des différents pays, pour nous faire des amis, pour comprendre de l’intérieur les grands problèmes qui agitent les gens là bas. Tu as vu déjà tous ceux qui nous attendent ? Le temps passé à nous déplacer ne sera plus comme juste un pont plus ou moins long nous amenant vers ceux que nous voulons visiter, mais comme le meilleur même de ce que nous sommes allés chercher : c’est le même fait d’être en voyage, avec trois fois rien comme bagages, qui nous apprendra la sagesse !
– Et tu as pensé à la nostalgie qui va nous envahir ? à la distance qui nous séparera de nos enfants, de nos petits enfants, de nos frères et sœur ? du confort de notre appartement parisien ? de toutes les soirées avec les copains et cousins qui continueront à faire la fête sans nous ?
– Mais non ! Ils nous ont tous promis de nous donner des nouvelles sur le blog ! D’être en ligne sur Skype quand on aura besoin d’eux ! De nous envoyer des photos ! Tu sais bien qu’on peut compter sur eux pour nous encourager pendant tout notre voyage !
Avis aux amateurs : avant de partir, nous dirons ‘au revoir’ à tous ceux qui le pourraient,
Le Dimanche 11 novembre 2012
A partir de 13 h
Au restaurant Ô Paris 1, rue des Envierges 75020 PARIS
(à 5’ du Métro Pyrénées, ce restaurant a pris la suite de notre ‘Mer à boire’)
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1er Album : Embarquement pour l’Amérique du Sud
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