8 – Sous les neiges de la cordillere cantabrique

8 - de Bayonne à Vitoria

8 – de Bayonne à Vitoria

“Si le temps se maintient”, ecrivait Philippe dans son dernier message, dans lequel il parlait aussi des “inquietantes Pyrenees a l’horizon”.
Eh bien nous y voila ! Cela fait le 3eme jour que nous regardons tomber la neige a Vitoria, capitale du pays basque español, situee a 500 metres d’altitude, et que la temperature refuse de repasser au-dessus du zero. Philippe avait toujours dit et repete qu’il refuserait de marcher dans la neige (il est vrai qu’avec ses chaussures basses imposees par sa broche qui depasse …) ; et en velo, il se rend compte que c’est encore plus impossible compte tenu de l’etat des bords des routes. Alors, pour le moment, on y attend le degel !
Quant aux “inquietantes Pyrenees”, si vous savez qu’en fait, on les a contournees par l’Ouest, elles s’appellent ici la “cordillere cantabrique” ; vu d’Irun, on remonte la vallee de l’Oria, tres etroite et industrialisee, par laquelle passent la riviere, le train Irun-Madrid et l’autoroute, sans laisser de place a rien d’autre, a part des usines et des hlm ; c’est a dire que pour nous, les velos, comme aucun panneau ne semblait nous interdire l’autoroute, Philippe s’y est lance ; et moi de le suivre, betement, comme d’habitude, en legere montee, a pres de 20 Km/h ; et nous voila froles par les semis remorques et les voitures limitees, quant a elles, a 110 Km/h. Au bout de quelques kilometres, alors que la pente se durcit et que nous n’avons pas du tout envie de mettre pied a terre, une sortie providentielle nous offre une vraie piste cyclable. L’histoire se repetera deux fois jusqu’a Beasain, 160 metres d’altitude.
Quand nous arrivons a Beasain ou nous avons prevu de dormir, il bruine. Et la meteo annonce la neige. Et demain, Philippe a prevu que nous franchissions le “Puerto de Etxegarate” (le tuñel de San Adrian ?) qui nous monte a 650 metres en 10 kms, pour dormir a Altsasu (600 m), puis a Vitoria, (530 m), 45 kms plus loin. Et la veille, estomac et intestins de Philippe ont joue le degel de la Berezina ; bref, je n’ai guere de mal a convaincre Philippe d’aller nous refugier en train a Vitoria le soir meme !
Vitoria est encore a deux petites journees de velo du “camino frances”, et a environ 100 km de Burgos. C’est une ville de 230.000 habitants qui ne manque pas de ressources; nous y sommes arrives juste pour la fete de l·Epiphanie du 6 janvier, qui non seulement est feriee ici, mais qui est la fète ou l’on s’offre des cadeaux comme chez nous a Noel. J’ai drolement envie de craquer sur toutes les rabajas (soldes) qui viennent de commencer, mais Philippe ne veut rien entendre pour mettre quoi que ce soit de plus dans son sac.
Nous en profitons quand meme tous les deux pour nous refaire une vraie sante, avec des nuits de 11 a 12 h. Philippe se prend pour Nicolas Bouvier coince par la neige a Tabriz (pour ceux qui ont lu l’incontournable bible des voyageurs, “L’usage du monde”) et parait ravi de la situation ; il parait que c’est la vraie vie de nomade qui commence, que de devoir attendre. Le matin, nous regardons la meteo dans les journaux locaux qu’il faut que je traduise a Philippe ; et le soir a la television. Pour l’instant, s’il faut bouger, ce sera en train !
Vivement que le soleil revienne !

7 thoughts on “8 – Sous les neiges de la cordillere cantabrique”

  1. après la Bidassoa, la Bérézina. Si ça continue, vous allez pouvoir passer au patin à glace pour les derniers 500 km sur la banquise, au large de la côte. N’oubliez pas de re-bifurquer vers la côte avant de passer par inadvertance le Cap Finistère. Et par là, plus de cybercafés pour donner des nouvelles …
    Bonne chance !
    Jean-Paul

  2. magnifique, chers cousins ! je vous souhaite un rapide dégel afin que vous ouissiez vous aventurer un peu plus loin vers Saint-Jacques.

    un jour, à votre retour à Paris, on cemmentera tout cela, en particulier votre virée en vélo sur la côte landaise, dont la vie ne paraît pas avoir beaucoup changé depuis le temps lointain où j’étais censé m’occuper à y développer un tourisme déjà “durable”.

    en attendant, merci d’inclure dans vos prières Christophe et Stéphanie qui viennent de perdre la mère de Stef dans des circonstances difficiles. Elle est enterrée aujourd’hui même dans le village ardéchois de son mari qu’elle rejoint après près de 28 ans de veuvage.

    Betty et moi vous embrassons en vous souhaitant, un peu tard mais très affecteueusement, une bonne année,

    bernard

  3. Merci pour ces nouvelles, nous vous croyions engloutis dans un igloo!!
    En espérant que la météo s’améliore, que vous puissiez rejoindre le camino au plus vite et ne plus circuler parmi les camions et voitures lancés à 110 km/h ou plus.
    Bon rétablissement à la Berezina de Philippe et gros baisers familiaux à vous deux Odile

  4. tous mes voeux a vous 2 et a votre famille pour 2009 et bravo pour votre avancée
    le temps pour moi de fetes en famille et de quelques jours de glisse a avoriaz et vous voila en espagne !!!
    faites le retour de saint jacques à pied que j’ai le temps de vous rejoindre !!!
    bon courage et soyez prudents !!
    amicalement
    luc

  5. Tous nos voeux vous accompagnent durant votre “marche”.
    Vous progressez à la vitesse de la lumière. J’espère qu’avec le sud vous allez trouver un peu de chaleur. Vous êtes beaucoup trop loin pour aller prendre l’apéro avec vous !
    Ne vous inquiettez pas, nous le prenons ce soir à votre santé chez les Lageix.
    Amitiés
    Christiane et Eric

  6. Bravo même si les derniers kilomètres ont été confortables et …rapides.
    Nous avons hâte de vous retrouver en pleine forme avec mille anecdotes à nous raconter.
    Vive les copains!
    Amitiés
    Brigitte et Bernard

  7. Heureusement qu’il est sur toutes les photos, je me demande si vous avez seulement eu un seul regard pour ce modèle exemplaire de conversion d’énergie potentielle en énergie cinétique avec conservation de l’énergie mécanique, bien entendu, connu de tous les bons élèves de Physique: LE BOTAFUMEIRO!
    1,60m de haut, 54 kg, la taille fine mais le cul large, il parcourt tout le transept sur 25 mètres d’envergure, monte à 20 m de hauteur au-dessus des têtes et fait des pointes à 68 km/h.
    Actionné par huit moines (à voir sur UTube), il encense la cathédrale depuis plus de 150 ans et n’est jamais tombé: miracle de Compostelle.

    Hélas il faut rentrer à Belleville, pour mieux repartir, n’est-ce pas?

    Nous vous y attendons. Comme le temps a passé vite: c’est la rela tivité d’Einstein, on vit plus longtemps quand on voyage: un pied dans l’éternité.

    Je vous embrasse très affectueusement.

    Brigitte

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