7 – Las Vegas et le Désert de Mojave

7 - Las Vegas et le Désert de Mojave

7 – Las Vegas et le Désert de Mojave

Le Désert de Mojave est un « petit » désert de 125.000 km² qui s’étend entre le « Great Basin Desert » au Nord (490.000 km²), et le « Sonoran Desert » au Sud et à l’Est (280.000 km²). Autant dire que par ici, l’ambiance est … « désertique » !! On nous explique que ces déserts se distinguent les uns des autres par leur végétation, et la caractéristique du « Mojave », où nous sommes, est que c’est celui où poussent les Joshua Trees. Il inclut la « Vallée de la Mort », située à 86 m sous le niveau de la mer. Mais nous n’irons pas voir la Vallée de la Mort ! Au contraire, nous passerons cinq jours dans l’étonnante ville de Las Vegas, deux millions d’habitants installés au milieu du plus sec des déserts nord-américains, avant de continuer vers le sud et la côte de l’océan Pacifique.

Nous avons été emballés par Las Vegas ! C’est une ville magique ! Cela faisait trois semaines que nous passions de merveille naturelle en spectacle de la nature, tous plus beaux les uns que les autres, au milieu d’immensités désertiques ; trois semaines que nous errions de « camping grounds » en « RV parks » glaciaux la nuit, avec de rares connexions Internet. Et là, brutalement, nous descendons à moins de 1.000 mètres, il fait chaud, il fait beau, notre Wifi mobile 4G remarche, il y a des magasins et restaurants partout, avec toutes les cuisines du monde, à des prix « normaux »… La civilisation, quoi ! Avec un prime l’accueil de Yves et Marilyn, chez eux, pendant cinq jours, dans une banlieue proche du « Strip » de Las Vegas ; vraiment de quoi refaire nos forces en évoquant mille souvenirs d’il ya longtemps… quelles rigolades ! Et puis enfin, il y a le « Las Vegas » pour les touristes : quelle merveille ! Une fois bien ancré en tête (merci Yves !) que toutes les richesses que nous allons voir ont été payées de la poche des joueurs du monde entier, nous entrons fièrement le premier soir sous la marquise de l’hôtel-casino « Bellagio », y laissons les clès de la voiture à un « valet » (voiturier), et entrons dans le lobby comme si nous logions à l’hôtel. Au-dessus de nos têtes, un plafond de gigantesques fleurs en verre soufflé ; un peu plus loin, un immense patio odoriférant : des millions de fleurs naturelles recouvrent des tortues, des parterres, des arbustes ; ici, une fontaine ; là des racines de palétuviers surmontées de gigantesques fleurs en soie plus vraies que nature ; plus loin : un jardin japonais, une fontaine de chocolat, un œuf de 2 m de haut en fleurs fraîches. Il paraît que toutes ces fleurs sont renouvelées chaque nuit ! Après avoir traversé d’immenses salles de jeux (slot machines, roulette, black jack, craps, baccara…), nous ressortons sur le « Strip », ces six kilomètres de « Las Vegas Avenue » où sont regroupés un grand nombre des hôtel-casinos, pour découvrir un spectacle de « Grandes Eaux » devant une Tour Eiffel de 100 m de haut, puis unne « éruption volcanique » presque aussi vraie que nature. Deux heures plus tard, Yves nous ramène « à la maison », la tête à l’envers ; il n’y a pas du tout que du jeu, à Las Vegas, il y a du divertissement en permanence. Et nous recommencerons chaque jour, en fin d’après midi et en soirée, à aller passer quelques heures du côté du Strip, chaque fois dans des hôtels différents ; et à chaque fois, c’est l’émerveillement : d’un côté, on a l’impression qu’à Las Vegas, il n’y a jamais aucun problème de budget pour réaliser les rêves les plus fous des architectes, décorateurs ou paysagistes ; d’un autre côté, tout est réalisé avec un goût, un humour, une qualité de matériaux, un soin du détail qui tranche avec l’aspect plutôt glauque des néons des slot machines installées partout. Je vous laisse le soin de découvrir une sélection de nos « best of » dans l’album de photos joint, avec notamment ces canaux de Venise au 1er étage de l’hôtel « Venetian », dont le plafond de la marquise est orné d’un pastiche du portrait du Doge Leonardo Loredan (1501-1521), peint par Giovanni Bellini (1514) !

Mais il nous faut bien reprendre la route un jour ! Nous visons San Diego, et entre nous et San Diego, il y a un dernier « National Park » à visiter, celui de « Joshua Tree », dont beaucoup nous ont dit sa beauté. Nous piquons donc droit vers le Sud à travers le désert de Mojave et passerons une de nos meilleurs nuits du voyage dans un « campground » au cœur du Park. Quel contraste avec Las Vegas, tout en étant tout aussi magique ! Demain, nous atteignons le Pacifique !!

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6 – de Bryce Canyon à Las Vegas

6 - de Bryce Canyon à Las Vegas

6 – de Bryce Canyon à Las Vegas

 

Nous n’avons parcouru que 1.400 km au cours de ces dix derniers jours, à zigzaguer d’une « marche » à l’autre de ce « Grand Escalier » géologique qui comprend les canyons de Bryce, de Zion, les Falaises « Vermillon » et le Grand Canyon. Car c’est la première fois que nous avons pris le temps de nous arrêter un peu, et même de nous promener plusieurs fois quelques heures sur des sentiers magiques ; Véronique est même quasiment à jour de son carnet d’aquarelles ! Qu’on se le dise ! Elles ont été insérées dans les albums des deux chapitres précédents, si vous avez le courage d’y retourner. Il faut dire que ce que nous avons vu ces derniers jours est enthousiasmant ; devant un truc comme l’Antelope Canyon, merveille des merveilles d’à peine 400 m de long, on éprouve un immense sentiment de gratitude pour les insondables beautés qui nous sont offertes ! On souhaiterait pouvoir y rester une journée entière, l’avoir pour soi tout seul… alors que tu es bousculé par devant et derrière, avec un “guide” qui te dit où te mettre pour prendre quelle photo, et qui t’arraches même l’appareil des mains pour la prendre lui même (sic), et tous les coins sont tellement beaux, soyeux, courbes sensuelles et mystérieuses, d’esprits cachés… que tu mitrailles, en te promettant de les méditer tranquillement plus tard ; c’est ce que nous vous proposons avec la douzaine de photos de l’Antelope Canyon incluses dans l’album ci-joint.

C’est Dolphin qui nous a servi de guide pour visiter Bryce Canyon, et qui nous a entraînés sur la piste de Cottonwood Canyon, le site de Pareah, la plage de Wahweap ou l’Antelope Canyon, du côté de Page (Arizona). Parce que nous avons pu partager pendant trois jours complets la randonnée des Orion, venus de leur lointain Ontario recharger leurs batteries après le long hiver canadien. Ce fut vraiment enthousiasmant pour nous de les côtoyer au quotidien, avec leurs jumelles Kahala et Zoe. Et de découvrir leur façon de voyager, où ils prennent plus que nous, qui en aurions pourtant plus le temps, de savourer et méditer au milieu de ces gigantesques formations naturelles. Pour nous, loin de nos bases en France, rester pendant plusieurs jours loin d’un Wifi, et donc des nouvelles de nos proches, devient vite difficile. Alors qu’eux savourent vraiment en profondeur une communion avec ces grands espaces. Et dès qu’ils eurent le dos tourné, repartis randonner pendant trois jours jusqu’au fond du Grand Canyon, nous nous sommes précipités nous mettre à l’abri d’un confortable hôtel de Page pour trier nos photos, coucher nos aquarelles sur le papier… et Skyper avec la France, Israël ou l’Argentine ! Parce que ce fut une des surprises de ce voyage : ces Etats Unis si développés et en avance technologique dans tous les domaines, n’ont une couverture téléphonique qu’extrêmement limitée dès que nous sommes loin d’une ville de moins de 10.000 habitants. Alors que dans toute station service du fin fond de la Patagonie ou du désert libyen, nous avions l’Internet, ici, nous avons perdu des heures à guetter des signaux et tenter une connexion : notre boîte Wifi mobile n’a pas fonctionné pendant deux semaines ! A croire qu’ils le font exprès, malgré leurs millions de visiteurs, pour les obliger à jouir des spectacles de la nature !

Après avoir donc visité le Grand Canyon par un temps glacial, et le Canyon de Zion sous une pluie digne des Alpes au mois de novembre, spectacle étonnant dans ces déserts les plus secs des Etats Unis, nous avons piqué vers le sud-ouest, vers le désert des Mojaves et Las Vegas. Véritable oasis de deux millions d’habitants (sur les 2,8 que compte le Nevada, pour 280.000 km²), la ville était surtout pour nous celle où habitaient nos cousins Yves et Marilyn, chez qui nous savions pouvoir nous reposer vraiment. Et, après quatre jours complets passés chez eux, nous nous sentons d’attaque pour continuer vers l’ouest, puis remonter la côte Pacifique jusqu’à Vancouver, où nous devrions arriver vers la fin du mois.

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5 – de Santa Fe à Bryce Canyon

5 - de Santa Fe à Bryce Canyon

5 – de Santa Fe à Bryce Canyon

 

Au cours de ces dix derniers jours, nous avons découvert les plus beaux sites du Sud de l’Utah, comme les buttes de « Monument Valley » ou bien les ponts naturels de « Arches », dont vous allez voir les spectaculaires formations dans l’album ci-joint. Ces spectacles de la nature sont aussi saisissants que les plus beaux sites croisés lors de nos précédents voyages ; si, en de multiples occasions, certains d’entre eux nous ont rappelé des paysages déjà rencontrés en France, au Maroc, en Turquie ou dans les Andes, ici dans l’Ouest américain, leurs dimensions sont sans commune mesure ; il faut des dizaines de kilomètres pour les parcourir, et des centaines de kilomètres pour passer de l’un à l’autre ; et ces centaines de kilomètres offrent toujours des paysages peut être moins spectaculaires, mais aussi étonnants. Ils sont parcourus dans des déserts très peu peuplés, chauds le jour, et glaciaux la nuit, parsemés de minuscules villages, extrêmement isolés, aux décors très authentiquement « Far West ». Les gens ici pratiquent essentiellement l’élevage bovin : d’où des pâturages, des clôtures, des corrals, des entrées de ranches… La plupart de ces petits villages possèdent une station service et un « General Store », dans lequel on trouve de tout, des bottes et du matériel de camping, de la viande séchée, des piles électriques, de la viande… mais peu de laitages et pas de yaourts… ! La vie sociale n’y semble pas facile ; elle semble tourner autour de la paroisse… et du bingo, auquel nous avons été conviés une fois, et qui se tient souvent… à la paroisse !

Si le combat de l’Armée et des colons contre les Indiens nomades (Navajos, Cheyennes, Sioux, etc…) est bien connu en Europe par la saga des « westerns », nous ignorions tout, avant de venir, d’un peuple indien sédentaire que les Espagnols baptisèrent « Pueblos ». Ces Pueblos, appellation qui regroupe quatre groupes ethniques et linguistiques différents, répartis en une trentaine de villages, ne sont plus guère qu’environ 60.000 pour tous les Etats Unis, essentiellement regroupés entre le Nouveau Mexique et l’Utah. Depuis toujours, ils habitent des villages fixes, sont pratiquement exclusivement agriculteurs (maïs, haricots, courges), et cohabitent avec leurs voisins Indiens nomades, qui venaient souvent les piller. Ils sont aujourd’hui totalement christianisés, tout en conservant beaucoup de traditions animistes. Nous vous en parlons un peu plus dans les photos ci-jointes. Les « Pueblos » semblent être les descendants des extraordinaires « Anasazis », présents dans la région entre les années 600 et 1350 de l’Ere Chrétienne, que nous vous présentons également.

L’Utah est un désert de 220.000 km² habité d’à peine 350.000 habitants… si l’on exclut sa capitale, Salt Lake City, qui regroupe près de 90 % de la population de l’Etat. Les Pueblos y sont donc beaucoup plus présents que les chiffres pourraient le laisser penser. La tribu indienne nomade la mieux implantée dans l’Utah est celle des Utes ; malgré le bon accueil qu’ils avaient toujours fait aux Européens au XIXème s. – ils les ont même aidés à éliminer leurs concurrents Navajos – ils ont été persécutés à leur tour et ne sont plus aujourd’hui qu’environ 7.000, à la tête d’un trésor obtenu en justice devant les tribunaux américains dans les années 1980.

Nous finissons notre 5ème semaine de voyage, ce qui veut dire que nous en avons effectué le tiers, ayant parcouru 7.500 km à raison de la moyenne raisonnable de 220 km par jour. Et nous sommes toujours placés devant l’éternel compromis à trouver entre notre appétit de découvrir de nouveaux espaces, et le souhait de nous poser pour vivre une vie « normale » dans ces cadres enchanteurs, afin de passer du temps à explorer les pistes d’un canyon, y découvrir les fermiers qui l’habitent, répondre à notre courrier, nous mettre en état d’écrire une page de blog ou de composer une page d’aquarelle.

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4 – du Texas à Santa Fe

4 - du Texas à Santa Fe

4 – du Texas à Santa Fe

2.700 kms parcourus depuis que nous vous avions quittés en Louisiane… on commence à en avoir vu, du pays ! Le Texas, d’abord, que nous avons traversé d’Est en Ouest ; l’Etat est plus grand que la France entière (700.000 km² pour 25 M d’hab), avec au moins deux climats très différents, entre celui de l’Est, du côté du Golfe du Mexique, tropical chaud et humide ; puis celui de l’Ouest, dès la banlieue de San Antonio, semi désertique malgré l’altitude qui monte vite. Nous en avons vu trois villes seulement, essentiellement parce qu’elles étaient sur notre chemin : Austin – la capitale, Lockhart – trou perdu, et San Antonio – très attachante. Partout, nous avons croisé les images que nous avions en tête à l’évocation du mot « Texas » : des cowboys, de la viande en barbecue, des puits de pétrole, des pickups, des bottes et chapeaux… Mais nous avons aussi découvert, beaucoup trop rapidement, un pays culturellement très développé (Austin aurait plus de 200 salles de concert), aux nombreux musées, et très marqué par son histoire avec le Mexique voisin.

A partir de Fort Stockton, « a nothing in the middle of nowhere », puis ensuite dans l’Etat de Nouveau Mexique (315.000 km² pour 2 M d’hab…) il nous a semblé entrer dans un autre monde : le désert d’abord, dit « de Chihuahua », qui s’étend du Mexique à la Californie et à l’Utah, sec, chaud le jour et froid la nuit, avec d’immenses ciels le jour, magiques la nuit. Le monde des Indiens ensuite, ceux du « Far West », avec toute l’épopée « western » qui lui est associé : la cavalerie, les forts, les chercheurs d’or, les canyons, les batailles, les massacres ; mais aussi le travail des missionnaires, d’acculturation, de civilisation, d’éducation, d’éradication de la « sauvagerie » ; si, sur ce plan les musées ont fait un vrai travail de mémoire, il ne nous est pas paru achevé… Le monde scientifique aussi, que nous n’attendions pas : c’est dans ce désert qu’a explosé la 1ère bombe atomique en 1945, avant celle d’Hiroshima, que des radiotélescopes fouillent notre passé astronomique, et que Richard Branson, le milliardaire de  Virgin, prépare le tourisme spatial ou que l’armée teste ses missiles : toutes les villes traversées regorgent de scientifiques (et de militaires) de tous poils, avec des moyens financiers et culturels élevés…

Le dernier aspect de ce « nouveau monde » est celui des grands spectacles de la nature, avec les grottes de Carlsbad et les Sables Blancs d’Alamogordo. Tous les guides disent qu’ils valent le voyage, et c’est effectivement le cas. Mais pour ces spectacles, rien ne vaut les photos de l’album joint, dont je ne vous ai pas assommés, et pourtant, ce n’est pas l’envie qui me manquait, mais votre patience …!

Nous avons enfin apprivoisé notre nouveau mode de vie. Après un peu trop d’hôtels et de succulents restaurants à Austin et San Antonio, nous apprécions maintenant les nuits dans notre kingsize bed, les douches dans les différents campings, les petits déjeuners du matin (ppdm) au soleil, de faire notre cuisine… et même notre premier BBQ tout à l’heure ! Nous vous écrivons de Santa Fe (70.000 hab) ; la capitale du Nouveau Mexique est située à 2.200 mètres d’altitude, et, au mois d’avril, il gèle au petit matin… Le coucher est donc un peu laborieux avec toutes les couches de vêtements qu’il faut enfiler en se contorsionnant ! Nous vous raconterons Santa Fe la prochaine fois. Nous avons pris contact avec notre fille Gaia, qui vient de l’Ontario avec sa famille visiter l’Arizona dans dix jours, et que nous avons bien l’intention d’essayer de croiser : nous vous raconterons cela aussi la prochaine fois ! Ainsi que tous les autres spectacles de la nature qu’on nous promet entre Santa Fe et Las Vegas ! Il paraît que le printemps est bien installé en France ; ici, il arrive seulement ! N’hésitez pas à nous de donner de vos nouvelles, par mail ou en laissant un commentaire sur le blog !

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3 – La Louisiane

3 - La Louisiane

3 – La Louisiane

Ça y est, nous avons quitté la Louisiane depuis deux jours, et avons pris un peu trop de temps à trier nos photos et peaufiner des aquarelles tout en avançant de RV Resorts en RV Parks vers le Texas, sous une météo devenue orageuse, puis diluvienne. Mais nous savons que vous êtes nombreux à nous accompagner par la pensée, et nous sommes efforcés chaque jour d’avancer dans notre travail de compte rendu ! Alors même que cette dernière semaine a été très dense en découvertes…

On ne peut qu’adorer la Nouvelle Orléans ! Nous y sommes restés trois jours pendant le week end pascal, il faisait plutôt beau, chaud et lourd, et les rues étaient bondées de jazz bands, de badauds, de bonimenteurs et autres chiromanciens. Nous avons déambulé sans fin de bloc en bloc dans le « Quartier Français », nous arrêtant pour une bière, un beignet, une praline, ou, plus consistants, un « fried alligator » ou un « louisiana cochon », ou cherchant l’ombre et la fraîcheur d’un musée. Samedi saint, puis dimanche de Pâques, il y eut des « parades » dans les petites rues, les dernières de ce carême 2015. Jamais au cours de nos précédents voyages nous n’avions rencontré autant de joie débridée, de bonne humeur, de simplicité… et de musique ! La scène de cette ville extraordinaire n’est pas « touristisée », en ce sens qu’elle drague une faune du monde entier, qui vient ici pour se montrer et non pas amuser des touristes.

Nous avons ensuite remonté le cours du Mississipi pour visiter quelques « plantations » de Louisiane. Ce sont de belles demeures du XIXème siècle, qui étaient le siège administratif en même temps que l’habitation de générations de planteurs américains ou créoles. Elles sont, encore aujourd’hui, entourées de cases d’esclaves, de cuisines et d’ateliers qui rendaient ces plantations tout à fait autonomes. La plupart ont laissé des archives précises, qui font revivre une économie fondée sur l’esclavage. La plantation « Laura » a en plus la chance d’avoir une chronique de sa vie quotidienne, écrite par une arrière petite fille de la fondatrice : ces dynasties de colons étaient courageux, âpres au gain, et de grands bâtisseurs ! C’est tout le monde de « Autant en emporte le vent » que nous avons sous les yeux !

La basse vallée du Mississipi, c’est aussi le « pays cajun », où des générations de Cadiens transmettent encore aujourd’hui à leurs enfants les beautés de la langue française, avec un art de vivre (poésie, cuisine, culture…) qui se distingue de la culture créole. A Lafayette, un village cajun a été reconstitué pour transmettre cet héritage.

Nous avons enfin complété, à l’occasion de nos séjours dans de nouveaux « RV Parks ou Resorts », l’image des gens qui les fréquentent. Il y a certes les couples de retraités dont c’est la seule habitation : quel spectacle que ces pépés mémés se baladant en golfcarts dans cet immense Resort de plus de 300 emplacements, glacière dans le « coffre », musique d’ambiance, juste pour regarder comment sont équipés les mobile homes des autres. Notre camper van fait sensation ; on vient voir comment nous y faisons la cuisine ; et les enfants des familles habitant à demeure ici adorent Speedy Gonzales, le Coyotte et Duffy Duck ! Nous avons aussi fréquenté de tout petits Parks, à l’équipement ultra sommaire, où habitent des retraités moins fortunés, ou bien des célibataires travaillant dans l’usine d’à côté. Nous n’imaginions pas ces gens vivant avec femme et enfants dans leur mobile home, qui déménagent au gré du travail qu’ils ont trouvé ; avec Maman qui fait l’école…

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2 – En Floride

2 - En Floride

2 – En Floride

 

Eh bien nous y voilà, dans notre grand « road trip » américain ! Le guidage vocal de notre GPS ne cesse de nous dire de continuer sur « Florida turnpike », c’est quoi, çà « turnpike », le nom d’une célébrité locale ? une sorte de périphérique, de « causeway », « d’express way » ? Surtout qu’il y a des panneaux « toll », qui veulent dire « péage ». Hier, j’ai téléphoné à notre loueur pour lui demander comment on réglait les péages « toll by plate » et il m’a dit de ne pas m’inquiéter ; d’ailleurs, dans toute la littérature remise, on ne parle que du péage du Golden Gate à San Francisco, et nous n’y sommes pas encore ! Je finis quand même par demander à Véronique de regarder le dictionnaire de son portable… « turnpike », c’est « route à péage » !… il est vrai que là, ce ne sont plus des « toll by plate » mais des voies de péage qui barrent l’autoroute : « Sunpass prepaid tolls » ou « Cash lanes », et que j’emprunte sans vergogne les voies du « Sunpass ». Peut-être que je ferais bien de commencer à payer des péages ! Ou d’éviter les routes payantes. Dès le lendemain, de Cape Canaveral, nous tentons de rallier Orlando et Lake City en évitant les péages… près de 7 heures d’autoroutes à six ou huit voies coupées tous les kilomètres de feux tricolores ; seule consolation, la « Florida turnpike » que nous avons évitée est paralysée par un accident sur 40 km… Heureusement, dès que nous sommes sortis de la Floride touristique, nous découvrons de superbes autoroutes gratuites, roulantes, bordées d’une belle végétation printanière.

L’autre découverte de la semaine, c’est bien sur le « van », notre « camping car » ; ici, cela s’appelle un 19’ RV (Recreational Vehicle d’une longueur de dix neufs pieds), voire un « camper van » – « Is your van a camper ? » nous demande-t-on, un peu étonnés qu’on puisse dormir dans un truc si petit ! En fait, il est bien pratique de pouvoir le garer dans n’importe quel parking d’immeuble ; tous les RV que nous rencontrons remorquent une voiture ! Le premier soir, nous ne savons où nous garer pour dormir ; nous prenons la direction du nord, espérant trouver des congénères ; mais la nuit tombe, c’est toujours la ville, il n’y a d’autres RV nulle part ; nous finissons par trouver un grand parking municipal gratuit entre deux hôtels, au bord de la plage ; nous faisons notre première cuisine pour dîner sans nous faire chasser… et nos besoins entre deux portières… nous sommes maintenant équipés d’un pot à couvercle ! Toutes fenêtres fermées (il y a des moustiques !), rideaux tirés, nous dormons plutôt bien, sans être dérangés ; mais nous décampons dès les premières lumières du jour ! Direction le parc des Everglades, à une centaine de kilomètres au sud.

S’il n’y a ni toilettes ni douche dans le van, nous y avons le Wifi ! Une petite boîte 3G plus petite qu’un paquet de cigarettes, à 50$, sans abonnement, nous a déjà permis d’avoir de longues conversations sur Skype pendant les kilomètres d’autoroute, de relever vos mails et vos commentaires sur le blog, de suivre l’actualité… et surtout de nous renseigner sur les mille choses qui nous entourent, mieux qu’un guide ne le ferait. Et la petite boîte s’emporte partout

Vous verrez la Floride que nous avons vue sur les photos ci-jointes dans l’album. Cet état nous a paru très urbanisé et très « touristisé ». Notre premier Parc National, celui des Everglades, a tenu ses promesses. La découverte des « Keys » fut un trop bref enchantement. La visite du Centre Spatial vaut le voyage. Quant à celle de Walt Disney, nous y avons failli : nous voulions au moins voir le magic Kingdom de loin pour le photographier avec notre beau van, mais on s’est retrouvé au parking du parc “Epcot” – “le plus éducatif et le moins successfull des parcs” dixit wikipedia – on a économisé les 200$ d’entrée mais pas les 20$ de parking!

Demain, nous sommes à la Nouvelle Orléans pour le week end pascal !

On vous embrasse

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1 –Du Turkestan à l’Amérique… !

Cela fait deux années que Philippe bûche sur notre prochain voyage… et dix années qu’il en rêve ! Le 21 mars 2015 – c’est décidé depuis notre retour d’Amérique du Sud il y a deux ans – nous partons, « enfin ! » dit-il, à motos sur la « Route de la Soie », quel programme ! Déjà, il y a quatre ans, il m’avait emmenée jusque sur les bords de la mer Caspienne, en Iran (Chap 4), en reconnaissance, disait-il, du voyage que nous ferions ensemble, depuis Paris, quand il aurait appris un peu plus de turc et de persan ; le turc parce que presque tout le « Turkestan » parle des langues turques, et le farsi non seulement pour l’Iran, mais aussi le Tadjikistan… et, pour plus tard, les langues du nord de l’Inde. Depuis, j’ai vérifié au printemps dernier qu’il se débrouillait pas si mal en turc (nous parcourions le tour de la mer de Marmara, et il a eu la flemme d’en faire un blog), il a passé des semaines à bûcher son farsi – « là, on est en pays familier, c’est une langue indoeuropéenne » ! ‑, et il a même appris un peu de russe « pour le retour par la Russie ». « Moins de » 20.000 km aller/retour ; du goudron « presque » partout. Cela fait donc au moins deux ans que je le vois rêver sur les provinces du sud est de la Turquie (Antep, Urfa, Mardin…), sur le triangle magique Ispahan/Shiraz/Yazd, sur la vallée du Ferghana, Samarcande, Boukhara et Khiva. Il est plongé dans des biographies de Gengis Khan, Tamerlan et Babur, il rêve de cavaliers kirghizes galopant devant les cimes enneigées du Pamir, il veut me faire dormir dans des yourtes de la steppe kazakhe, il m’emmène dix fois aux musées Guimet et Cernuschi à Paris, et même à l’Ermitage d’Amsterdam… Et quand il patauge dans l’itinéraire de retour par la Haute Volga, sur les traces de la Horde d’Or du côté de Kazan et Nijni Novgorod, il songe à nous faire aller jusqu’en Chine à Xian par Kashgar, Urumqi et Turfan, à la recherche de la vallée aux mille bouddhas, et l’armée des soldats enterrés de l’empereur Qin. Bon, mais moi, je ne veux pas partir plus de quatre mois, et 20.000 km à motos en quatre mois… « presque » tout du goudron, qu’il dit, je le connais… Alors il invente un nouveau copain, que j’ai à peine vu, qui nous accompagnerait en 4×4, et prendrait le guidon quand je serais fatiguée… oui, c’est ça, et nous les femmes, on reste scotchées dans la voiture pendant que les hommes font les marioles ? Bref, tout ça, je ne le sens pas trop… j’attends patiemment que ça coince…

Et puis là-dessus, voilà qu’au printemps, les Russes se fâchent avec l’Europe à propos de la Crimée, puis de l’Ukraine ; nous sommes au bord de la guerre ouverte avec eux, nous dit-on… Et, trois mois plus tard, l’Etat Islamique, une des factions du conflit syrien, conquiert la moitié de l’Irak ; puis on apprend quelques semaines plus tard que l’Etat Islamique, malgré ses atrocités, est soutenu par la Turquie, pourtant membre de l’OTAN, et que le « Califat » a des « cellules » partout dans le pays, pour les nécessités logistiques de la guerre (armes et djihadistes contre pétrole, organes et antiquités). Je ne parle même pas de l’idée d’aller pratiquer le farsi à Ispahan, en passant à quelques kilomètres de là ou les Iraniens fabriquent leur bombe atomique ! Non mais il est complètement fou de vouloir m’emmener me balader par là bas, vous ne trouvez pas ? « Ça va s’arranger » il dit… Mais moi, 2015 arrive, et je vois bien que le porte hélicoptère Mistral est toujours à St Nazaire, que la Turquie refuse toujours de laisser la « coalition » se servir de ses bases pour lutter contre l’Etat Islamique, et que les Iraniens n’ont toujours pas renoncé à faire leur bombe… J’ai déjà connu les « printemps arabes » il y a quatre ans, merci, j’ai déjà donné. Et je n’ai pas du tout, mais alors là pas du tout, envie de devenir célèbre avec une blouse orange dans le désert ! J’essaie de le distraire de son projet en le poussant à respecter la promesse que nous avions faite à notre copine Renée d’aller la voir en Israël (Chap 6), mais, c’est sûr, trois petites semaines, même si ce fut passionnant, ce n’est pas LE voyage au long cours dont il rêve.

Et puis tout fini par s’arranger ! Il renonce à son voyage – tout au moins pour le moment… ‑, et donc… ensuite… je trouve à louer notre appartement parisien pour six mois, dès le 1er mars, c’est dans un mois !!! Et puis, taquine, je lui demande : « Alors, on va où ? Dis donc, ça fait bientôt deux ans que nous ne sommes pas partis ! ». Et c’est là qu’il me sort « l’Amérique du Nord » ! « Quatre mois » (il a intégré que c’est mon maximum), « cela ne devrait pas être trop difficile d’organiser quelque chose par là bas, on parle déjà la langue, on va partir pour la Floride, il fait chaud là bas, et remonter doucement avec le printemps ; il ne devrait pas y avoir de problème de visas, on ira visiter Béchir et Cathy à Washington, et nos petits enfants dans l’Ontario, et les Bridgman à Vancouver, et nos cousins californiens ; cela ne devrait pas dépasser de beaucoup les 20.000 km » – « Mais on y va comment ? » – « Ben, en avion ! » – « Non, je veux dire, on voyage comment là bas ? » – « Ben, à motos » – « Euh, tu es sûr que je suis capable de faire 20.000 km à motos en quatre mois ? ». Il regarde alors le prix du transport de deux motos par avion de Paris à Miami, ouh la la, c’est presque aussi cher que Lima (Chapitre 5). Il essaie ensuite de voir si on ne pourrait pas acheter une voiture, pour la revendre avant de repartir… Mais il découvre que depuis quelques années, aux Etats Unis comme au Canada, si on peut acheter un véhicule, on ne peut pas l’assurer sans posséder le permis de conduire de l’état dans lequel on l’immatricule… Finalement, il me propose de louer un camping car… Nos copains Revenaz (on les a rencontrés à Puerto San Julian, ceux là, dans les fins fonds de la Patagonie, à motos eux aussi) ont longtemps vécu aux US, et me convainquent de faire l’essai. On découvre ensuite que pour partir plus de trois mois, il nous faut un vrai « visa » américain, car les escapades au Canada ne font pas repartir de zéro le décompte des jours passés dans le pays. Après « l’ESTA », nous voilà donc à remplir des formulaires invraisemblables, où il faut expliquer que (sic !), non, nous ne venons pas aux Etats Unis dans l’intention de faire du proxénétisme, ni de commettre des attentats, ni de pratiquer l’espionnage, et que, non plus, nous n’avons jamais participé nulle part à des campagnes de stérilisation forcée… Nous passons avec succès l’examen au Consulat parisien ; il était aussi tendu que pour une plaidoirie, avec cinquante pages de justificatifs démontrant nos moyens financiers de subvenir à notre voyage et notre « non intention » de nous établir frauduleusement dans leur pays !

Et c’est parti ! Nos billets d’avion sont pour le 23 mars prochain, retour le 8 juillet. Nous avons décroché l’exposition de Gaia (http://www.artbygaia.com/) le 28 février, installé notre locataire Inas chez nous le 1er mars, et filé en Charente avec nos motos le 2 mars, chargées de tout ce dont nous pourrions avoir besoin pour le voyage. L’itinéraire devrait ressembler à quelque chose comme ça :

Projet d'itinéraire
Projet d’itinéraire

Et en cliquant sur : “Album Préparatifs Amérique” vous aurez une idée du « camping car » qui remplacera nos motos (snif !) : il va falloir l’apprivoiser !

A très bientôt… d’Amérique !

 

 

18 – Petite chronologie des Juifs en Palestine

AGE DE BRONZE
Vers – 3300 : les Cananéens
Vers – 1850 : Abraham en Canaan, Loth – Isaac, Jacob, Joseph en Egypte
Vers – 1250 : Moïse – Exode – Conquête de Josué

AGE DE FER
Vers – 1000 : Saül, David, Salomon, le 1er Temple. Deux royaumes : Israël au Nord, Juda au Sud
Vers – 722 :   Chute du royaume d’Israël devant l’Assyrien Sargon
Vers – 587 :   Chute du royaume de Juda devant le Babylonien Nabuchodonosor– Destruction du 1er Temple – Déportation à Babylone

LES PERSES
Vers – 538 :   Edit de libération par le Perse Cyrus.
Vers – 516 :   Les sacrifices reprennent dans le 2èmeTemple, de Zorobabel.

LES GRECS HELLENISTIQUES
Vers – 332 :   La Palestine sous souveraineté grecque
Vers – 250 :   Traduction de la Bible en grec par les Septantes à Alexandrie
Vers – 175 :   Révolte des Maccabées contre les Grecs séleucides
Vers – 163 :   Dynastie juive des Hasmonéens

LES ROMAINS
Vers – 63 :    Prise de Jérusalem par le Romain Pompée
Vers – 37 :     Hérode prend le pouvoir. En -20, début des travaux d’agrandissement du Temple.
Vers – 4 :        Naissance de Jésus
Vers + 30 :     Crucifixion de Jésus
Vers + 66 :     Révolte juive
Vers + 70 :     Prise de Jérusalem par Titus, Destruction du 2ème Temple, de Hérode.
Vers + 73 :     Chute de Masada
Vers + 115 :   Révolte juive « des exilés », dans tout l’Empire (> un million de morts ?)
Vers + 132 :   Révolte juive de Judée (de « BarKokhba » : 500.000 morts ?)

LES BYZANTINS
Vers + 330 :   Ste Hélène fait construire des églises à Bethleem et Jérusalem
Vers + 614 :   Conquête de Jérusalem par les Perses Sassanides
Vers + 628 :   Reconquête de Jérusalem par les Byzantins

LES MUSULMANS
Vers + 638 :   Conquête de Jérusalem par les Arabes
Vers + 1071 : Conquête par les Turcs Seldjoukides

LES CROISES
Vers + 1099 : Conquête par les Croisés
Vers + 1187 : Saladin reprend Jérusalem aux Croisés (Bataille de Hattin)

LES MUSULMANS
Vers + 1291 : Les Mamelouks reprennent St Jean d’Acre aux Croisés
Vers + 1517 : Les Ottomans prennent la Palestine aux Mamelouks
Vers + 1535 : Suleiman le Magnifique restaure les remparts de Jérusalem et le Dôme du Rocher – Il y a 205.000 hab en Palestine au recensement de 1553.
Vers + 1799 : Siège infructueux de St Jean d’Acre par Napoléon – Il y a 275.000 hab en Palestine en 1800, dont 24.000 Juifs (9%).
Vers + 1869 : Inauguration du canal de Suez
Vers + 1897 : Congrès sioniste de Bâle organisé par Théodore Hertzl. Il y a 47.000 Juifs en Palestine en 1895 (10%).

LES ANGLAIS
02/11/1917 :  Déclaration Balfour : les Anglais favoriseront un foyer national juif en Palestine. 690.000 hab en Palestine en 1915, dont 83.000 Juifs (12%).
09/12/1917 :   le Général Allenby entre dans Jérusalem après avoir chassé les Ottomans
Vers + 1920 : La SDN donne mandat aux Britanniques sur la Palestine. Il y a 175.000 Juifs en Palestine en 1931 (17%) et 370.000 en 1936 (27%).
29/11/1947 :  Plan de partage de la Palestine par l’ONU – Début de la guerre civile. Il y a 1.764.520 hab. en Palestine en 1945, dont 553.600 Juifs (31%).

ISRAËL
14/05/1948 : déclaration d’Indépendance d’Israël par Ben Gurion.
Mai 48 – Juin 49 :  Guerre d’Indépendance – Al Nakba (« la catastrophe ») pour les Palestiniens.
Oct 1956 :        Guerre « du Canal de Suez ».
Juin 1967 :        Guerre « des Six Jours ». Il y a 2,776,300 hab en Israël en 1967, dont 2,383,600 Juifs(86%).
Oct 1973 :        Guerre « du Kippour »
Mars 1978 :   Opération « Litani » au Liban, à la suite d’un attentat de l’OLP (36 civils tués)
26/3/1979 :   Traité de paix Israël/Egypte à Camp David
Jun-Oct 1982 : Opération « Paix en Galilée » : Israël occupe le Liban jusqu’à Beyrouth
1988-1993 :   1ère Intifada (env. 1.300 morts, dont160 Israéliens)
13/09/1993 : Accords d’Oslo Rabin/Arafat
25/02/1994 : Massacre israélien au Tombeau des Patriarches à Hébron
26/10/1994 : Traité de paix Israël/Jordanie à Wadi Araba
4/11/1995 :    Assassinat de Yitzhak Rabin par un extrémiste juif.
Mai 2000 :    Israël évacue le Liban en totalité.
Nov 2004 :    Décès de Yasser Arafat, remplacé par Mahmoud Abbas
2000-2005 : 2ème Intifada (4.183 morts, dont 1.062 Israéliens)
Sept 2005 :    Evacuation de la totalité de la Bande de Gaza. Il y a 6,990,700 hab. en Israël en 2005, dont 5,313,800 Juifs (76%).
Jan 2009 :     Opération « Plomb durci » contre Gaza
Mai 2010 :     Attaque d’une flottille turque humanitaire en Méditerranée
Nov 2012 :     Opération « Pilier de Défense »contre Gaza
Nov 2012 :     L’AG de l’ONU vote le statut d’Etat observateur non membre pour la Palestine. Il y a 8,018,000 hab. en Israël en2013, dont 6,042,000 Juifs (75%).
Juil-Aout 2014 : « Opération Bordure Protectrice » contreGaza.

CARTES & GRAPHIQUES

1916-1920

Entre 1916 et 1922, trois propositions sont faites : en rouge, la ligne”Picot-Spykes” qui serait sous administration internationale. En pointillés bleu, ce que la Conférence Sioniste a proposé à la Conférence de Paris en 1919. En bleu continu, les limites du Mandat Britannique (1923-1948).

1947

En blanc, les surfaces proposées à Israël dans le plan de partage de la Palestine par l’AG de l’ONU en nov 1947. Jérusalem est sous contrôle international. Deux points de croisement extra-territoriaux sous contrôle international assurent la continuité des territoires juifs et palestiniens.

1947

En bleu :les surfaces dont les Juifs sont d’ores et déjà propriétaires en 1947, dans la Palestine sous mandat britannique.

Dans le plan de partage de l’ONU de 1947, si l’Etat “Arabe” était arabe à 99%, l’Etat Juif n’avait qu’une faible majorité de 55%, pour 45% d’Arabes.
Il est toujours resté une communauté juive en Palestine sous les empires romain, byzantin ou ottoman. Mi-XIXème, les Ottomans cèdent volontiers des terres aus Juifs. La véritable immigration ne commence, démographiquement, que dans les années 1920. Au moment de la découverte de la Shoah par le monde, en 1945, les Juifs représentent déjà 1/3 de la population de Palestine.

1948-1967

Situation entre 1948 et 1967, après la guerre d’indépendance (la Nakhba, la Catastrophe, pour les Palestiniens). La rive droite du Jourdain est annexée par la Jordanie, et Gaza par l’Egypte, sur les lignes de l’armistice de 1949. Il n’y a plus d’Etat Arabe, ou Palestinien ; ceux qui ont fui sont cantonnés dans des camps de réfugiés dans les pays voisins… jusqu’à ce jour.

1967-1982

En 1967, les Israéliens conquièrent le Golan, la Cisjordanie, Gaza et le Sinaï. En 1973, les Egyptiens franchissent le Canal de Suez. Après deux jours de déroute, les Israéliens reprennent le dessus, franchissent le Canal, et foncent vers Le Caire. Au Nord, ils progressent vers Damas. Ils conserveront la Péninsule du Sinaï, et notamment son pétrole, jusqu’en 1982, après le traité de paix Sadate/Begin à Camp David en 1978.

2013

En vert, en 2013, vingt ans après les accords d’Oslo de 1993, la peau de chagrin des zones A administrées par les Palestiniens.

LES DIFFÉRENTES ZONES DANS LES TERRITOIRES PALESTINIENS OCCUPÉS

Le 28 septembre 1995, l’Accord intérimaire israélo-palestinien sur la Cisjordanie et la Bande de Gaza est signé. Il prévoit la dissolution de l’Administration Civile israélienne (AC) et le retrait du gouvernement militaire israélien, avec un calendrier pour la passation des pouvoirs et des responsabilités à l’Autorité palestinienne intérimaire autonome. Il précise aussi les modalités de participation aux élections des Palestiniens de Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de la Bande de Gaza, et prévoit que le scrutin se déroule sous observation internationale.
L’un des points marquants de l’accord est la division de la Cisjordanie en trois zones, qui se trouvent chacune, à des degrés divers, sous la responsabilité des autorités israéliennes et palestiniennes :

  • La zone A comprend les sept grandes villes palestiniennes de Cisjordanie, à savoir Jénine, Qalqiliya, Tulkarem, Naplouse, Ramallah, Bethléem et Hébron, où il incombe à l’Autorité Palestinienne d’assurer la sécurité et l’administration. La zone A couvre 20 % de la Cisjordanie et comprend 55% de sa population. Dans les faits, l’armée israélienne se donne le droit d’intervenir en zone A.
  • La zone B comprend la plupart des autres localités palestiniennes, à l’exception de certains camps de réfugiés et villages. L’Autorité Palestinienne y a, en théorie, la responsabilité civile et Israël conserve une responsabilité prépondérante pour les questions de sécurité. La zone B comprend 28 % du territoire de la Cisjordanie et 41% de sa population.
  • La zone C est sous contrôle total d’Israël pour la sécurité et l’administration. La zone C représente la plus grande portion des terres de la Cisjordanie (52%). Et c’est la seule zone possédant une continuité territoriale en Cisjordanie, encerclant et divisant les zones A et B. De plus, la zone C constitue la plus grande part des terres fertiles et de ressources de Cisjordanie. Elle contient également l’intégralité des routes menant aux colonies israéliennes, les zones tampons (près des colonies, du Mur, des routes, des zones stratégiques et d’Israël) et quasiment toute la Vallée du Jourdain, de Jérusalem-Est et du désert. Toutes les frontières sont situées en Zone C, où les Israéliens bénéficient toujours du contrôle total.

Les zones A et B sont elles-mêmes divisées en 469 zones distinctes (respectivement 171 et298). La majorité d’entre elles faisant moins de deux km², et séparées les unes des autres par la zone C, contrôlée par Israël. Alors que la vaste majorité desPalestiniens (83,5% d’entre eux) vit en zones A et B, les terres vacantes disponibles pour construire les infrastructures nécessaires à la croissance de la population et aux opportunités d’investissement sont situées dans la plus grosse partie de la Cisjordanie, à savoir en zone C. 150 000 Palestiniens y vivent aujourd’hui, dont 65% de réfugiés, contre 300 000 colons israéliens répartis dans 135 colonies.
70% de la zone C sont inconstructibles pour des raisons militaires et 28% sont déjà construits ; ne restent donc qu’1 à 2% disponibles pour de nouvelles constructions. Un système de planification impose des demandes de permis deconstruire quasi systématiquement rejetées. Les constructions non autorisées font l’objet de démolitions. Il est facile de conclure que les deux zones, A etB, représentant 36% de la superficie de la Cisjordanie, sont déjà congestionnées et que la seule zone disponible restante pour les Palestiniens pour un État viable est située dans ce qui constitue aujourd’hui la zone C. Par conséquent, protéger l’accès et les droits des Palestiniens en zone C est d’une extrême importance pour l’établissement d’un État palestinien viable.
Aujourd’hui, la zone C est dépouillée de zones définies par l’armée israélienne comme la « zone tampon » (la « Seam zone », en anglais), qui constitue environ 13% de la superficie totale de la Cisjordanie. De plus, quelques 1580 km² (28% de la superficie totale de la Cisjordanie) le long des terres à l’Est de la Cisjordanie sont sous le contrôle total de l’armée. 51% de cette zone est considérée comme une zone militaire fermée depuis 1967, à cause des réserves naturelles, des mines, des colonies et des bases militaires. Au vu de ces évolutions, la zone C a été réduite, selon la définition adoptée par Israël, à 1143 km2, soit un tiers seulement des 61% de la superficie totale de la Cisjordanie. Les Israéliens considèrent cette large zone comme unezone négociable lors des négociations sur le statut final. (http://www.plateforme-palestine.org/Les-differentes-zones-dans-les,3533)

Mon avis “à chaud” au retour

Je suis convaincu que les Etats Unis n’ont pas les moyens de régler la question israélo-arabe. Et qu’aucune « opinion internationale » n’est en mesure de peser sur les décisions du gouvernement israélien. Les Israéliens n’en font qu’à leur tête. On a tendance à oublier qu’il s’agit d’une vraie démocratie ; et la majorité du corps électoral s’en fiche des Palestiniens ; au cours des décennies passées, les pays Arabes n’ont cessé de vouloir la disparition d’Israël ; en se fichant également du sort des Palestiniens. Les Israéliens estiment donc qu’ils jouissent légitimement d’un droit de conquête. Evidemment, c’est une position parfaitement « autiste » : leur situation de force militaire ne règlera jamais l’intégration des Palestiniens dans une solution pacifique. Quant auxrapports entre le Hamas et le Fatah, les Israéliens s’en fichent également : tout ce qui peut diviser leurs adversaires leur profite (cf. comment ils alimentent la guerre civile syrienne, un peu comme Poutine le fait en Ukraine : il s’agit d’entretenir une instabilité) ; et si Israël est une vraie démocratie, on ne peut pas en dire autant du fonctionnement des organes politiques palestiniens. Alors : l’impasse ? Je pense que la solution réside dans le corps électoral israélien : il faut qu’il prenne conscience de l’injustice faite aux Palestiniens. Les Juifs du monde entier sont très fiers, et conscients, de l’apport de leur religion au monde entier ; ils ont certes maintenant une Terre, mais qui leur a été promise et accordée envertu d’une Loi. « Etre Juif, c’est un Juif + une Terre + une Loi ; un Juif + une Terre sans Loi, c’est être un Peuple comme les autres ». Jepense donc que les décisions des parlements européens qui votent la demande de reconnaissance de l’Etat Palestinien vont dans la bonne direction. Et si un véritable boycott international, du genre de celui qui avait été mis en place contre l’apartheid sud africain, pouvait être mis en place, cela pourrait aider le corps électoral israélien à prendre conscience que son devoir moral est de chercher une solution pérenne avec les Palestiniens. La crise ouverte il y a 15 jours avec le projet de modification de la loi fondamentale aborde les vraies questions ; mais le retour des « pacifistes » au pouvoir est très loin d’être acquis !
Le fond du problème, c’est qu’une partie des Palestiniens (notamment le Hamas) refuse le principe même d’un état israélien en Palestine. Il en résulte beaucoup d’insécurité pour les Israéliens, qui ont organisé leur cohabitation avec les Palestiniens sur des principes sécuritaires. Ces principes sécuritaires génèrent beaucoup d’injustice. Les Israéliens ne changeront pa sces principes sécuritaires tant qu’il restera des Palestiniens prêts à tuer un Juif du seul fait qu’il est Juif. Et comme, depuis le temps, ils ne croient pas que cela puisse jamais arriver, une majorité d’entre eux ne voit d’avenir qu’en « libérant les Territoires de l’occupation palestinienne » ; cela génère encore plus d’injustice et de violences de part et d’autre.

17 – L’Esplanade des Mosquées et le Musée d’Israël.

2 décembre 2014

2 décembre 2014

 

 

 

 

 

 

Feu d’artifice aujourd’hui ! D’abord, une lumière de rêve pour visiter l’Esplanade des Mosquées. Nous avons pris le bus arabe à l’heure où les travailleurs vont en centre ville ; bondé, il n’y a plus de places assises, et, quand nous y montons, tous les regards nous scrutent, pendant un temps qui nous paraît trop long, pour savoir si nous sommes des provocateurs ou quoi ? Et puis, après quelques minutes, quelques sourires et paroles rassurantes…

L’Esplanade des Mosquées

Nous arrivons Porte de Jaffa, les premiers rayons du soleil éclairent les créneaux de la Tour de David ; et nous descendons vers le Mur, puis, après un contrôle de sécurité, escaladons la longue rampe couverte qui débouche tout à coup sur l’Esplanade. La lumière est parfaite ; nous sommes les seuls touristes, mais il y a déjà du monde… beaucoup de monde, des dizaines de petits groupes d’hommes ou femmes musulmans occupent les lieux, prêts à se déchaîner en « Allahou Akbar » dès qu’un visiteur semble avoir une tenue juive orthodoxe ou fait mine de prier. Je ne vous en dis pas plus, tout est dans les photos : à la fois magique et terrifiant, un très grand moment !

Le Mont Sion

Nous remontons ensuite vers le Mont Sion, par le quartier juif de la Vieille Ville encore endormie ; la plupart des boutiques sont encore fermées, et nous ne croisons que quelques personnes pressées. Porte de Sion, nous croisons les premiers touristes en train de descendre de leurs bus. Et ce grand père racontant des histoires à ses petits enfants ! Quelques pas plus loin, nous sommes devant une maison du XIVème s., maintes fois reconstruite sur les fondations, dit-on, d’une synagogue du 1er siècle ; il s’agit d’un lieu saint appelé « Cénacle » par les Chrétiens, une mosquée pour les Musulmans, et le « Tombeau de David » pour les Juifs. Le Cénacle, c’est là que Jésus a institué la Cène et que la Pentecôte a eu lieu ; les Musulmans ont récupéré les lieux après la prise de Jérusalem (1187), et les ont aménagés en mosquée ; quand à David, cela ne fait que depuis la même époque qu’on le dit enterré ici, alors qu’il est décédé il y a trois mille ans. Ces trois lieux saints des trois religions de Jérusalem s’empilent ici, apparemment en toute quiétude… mais ni les Musulmans ni les Chrétiens n’ont le droit d’y prier, sauf deux messes par an pour ceux-ci, alors que les Juifs ont un libre accès à la synagogue du rez-de-chaussée qui englobe le tombeau de David… Juste à côté, des bénédictins allemands ont obtenu du Sultan un terrain, puis construit, au début du XXème s., une gigantesque église, dite de la « Dormition ». Quel nom bizarre ! La Dormition, c’est la mort de la vierge Marie ; comme elle était très sainte (notamment parce qu’elle a été enceinte du Fils de Dieu : « Theo-tokos », celle qui a porté Dieu), on pense que son corps n’a pas pu se décomposer (incorruptible), mais reste intact jusqu’à la résurrection : elle « dort ». En 1950, après toutes les apparitions de la Vierge à partir de la mi-XlXème s., les Catholiques ont proclamé en plus le dogme de l’Assomption : Marie a été enlevée, corps et âme, au ciel, comme l’avaient été Hénoch ou Elie. Nous redescendons sur terre pour rejoindre en tramway le Musée d’Israël, quatre kilomètres plus à l’ouest.

Le Musée d’Israël

Le Musée d’Israël, c’est le Louvre local, qui a attiré à lui des œuvres tellement atypiques que certaines d’entre elles ont été installées à ses côtés. Il y a d’abord, à l’extérieur, une belle maquette de Jérusalem vers 60 EC, à la veille de la destruction du 2ème Temple, au 1/50ème (2cm/m). Elle est mise à jour au fur et à mesure des découvertes archéologiques ; on a par exemple modifié la taille des marches de l’escalier sud du Temple, pour leur donner la forme nécessaire à une déambulation « déférente » (cf. Chap 15).

C’est à proximité du musée qu’a également été dressé un temple aux manuscrits bibliques (Qumran, Codex de Damas). Ce « Sanctuaire du Livre » détient les célèbres rouleaux de la Mer Morte, découverts dans 4 grottes du désert de Judée entre 1947 et 1956 à Qumran. Datés du 3ème s. BC au 1er s.EC, ils sont antérieurs de plusieurs siècles aux plus anciens manuscrits connus alors. On y trouve notamment le Livre d’Isaïe au complet, rouleau de 7,30 mètres de long, datant du 2ème s. BC… c’est bien sûr, et de loin, le plus ancien exemplaire du livre ; et les savants travaillent toujours à reconstituer un puzzle de dizaines de milliers de fragments provenant de 870 manuscrits… Vous verrez sur les photos comment le toit du bâtiment évoque une des urnes dans lesquelles les documents ont été retrouvés, et son intérieur prend la forme d’un rouleau de la Torah. Le Sanctuaire du Livre est un des poumons de la vie des Juifs en Israël ; il est situé géographiquement à égale distance du Mur du Temple et du Yad Vashem ! Nous flânons ensuite dans le magnifique Musée à proprement parler : Israël est installé dans une région charnière, entre Afrique et Asie, Egypte et Syrie, Méditerranée et Mer Rouge, dans le « Croissant Fertile », et évidemment, un beaucoup d’Histoire a laissé de nombreuses traces, magnifiquement mises en valeur par d’excellents muséographes et archéologues !

Ne manquez pas notre dernière journée à Jérusalem ! C’est en cliquant sur :

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Le lendemain, notre dernier jour à Jérusalem, nous faisons une provision de soleil sur la terrasse, nous rechargeons les batteries, nous mettons à jour nos notes, Véronique aquarellise… Pour le coucher du soleil, nous retournons sur la « promenade Goldman » écouter l’appel à la prière du muezzin et des Clarisses, devant le panorama magique de Jérusalem qui allume ses feux pour la nuit. Puis le taxi viendra nous chercher à 6h30 pour nous ramener dans nos frimas parisiens. Nous nous y consolerons en peaufinant notre blog, et espérons vous présenter rapidement le carnet de voyage de Véronique…

Bonne Année à tous !

16 – La Via Dolorosa et le Yad Vashem

01 décembre 2014

01 décembre 2014

 

 

 

Aujourd’hui, nous avons subi deux épreuves, avec d’une part le parcours de la « Via Dolorosa » jusque et y compris la visite du St Sépulcre, et d’autre part la visite de l’incontournable mémorial de la Shoah, le « Yad Vashem » (litt : « Mémoire – le Nom »).

La Via Dolorosa et le Saint Sépulcre

La « Via Dolorosa » (le Chemin Douloureux »), c’est le « Chemin de Croix » des origines ; c’est le trajet qu’est supposé avoir suivi le Christ, portant la croix de son supplice, juste avant la fête de la Pâque juive ‑ très probablement le 14 du mois de Nisan de l’année 30 EC ‑ depuis sa condamnation à mort dans la forteresse Antonia, jusqu’au lieu de son exécution au Golgotha, le lieu des crucifixions à l’extérieur des murailles. De tous temps, et notamment depuis la restauration des Lieux Saints faite sur place par Sainte Hélène dans les années 313 et suivantes (date de la conversion au christianisme de son fils, l’Empereur Constantin), des pèlerins, à l’image d’Egérie (382), viennent mettre leurs pas dans ceux du Christ : on se réunit dans la basilique du Martyrium, on visite les endroits dont parlent les évangiles, etc… Mais ce sont les Franciscains qui « inventent » le chemin de croix au début du XIVe, d’abord en Terre Sainte ; des répliques de ce chemin de Croix de Jérusalem sont ensuite importées en Europe dans les églises des Franciscains.

Au XIVème s., le sultan est un Mamelouk égyptien ; en 1333, il accepte les Franciscains comme « gardiens des Lieux Saints » de la chrétienté, et notamment du Saint Sépulcre. Deux siècles plus tard (1534), c’est aux Grecs-Orthodoxes de Constantinople/Istanbul que les Ottomans confient cette charge, avant que les Latins ne l’emportent à nouveau par des « Capitulations » au XVIIème. La question de « La Garde des Lieux Saints » ne cessera ensuite d’agiter les nations chrétiennes, opposant surtout la France catholique et la Russie orthodoxe ; elle sera l’une des causes immédiates de la Guerre de Crimée (1853-1856 : 450.000 morts). A partir de 1922, cette garde est assumée par les Anglais. En 1950, l’Assemblée Générale de l’ONU décide « l’internationalisation » des Lieux Saints, mais la décision ne pourra jamais s’appliquer sur le terrain ; depuis 1948, les Jordaniens ont succédé aux Anglais ; les Israéliens leur succèdent avec la conquête de 1967. Vous verrez dans l’album de photos ci-joint que cette « Garde des Lieux Saints » n’est pas une responsabilité de tout repos !

Le Yad Vashem

Nous traversons ensuite la ville pour nous rendre en tramway au Mont Hertzl, où se trouve le « Yad Vashem ». Le Mont Hertzl porte le nom de Théodore Hertzl, journaliste austro-hongrois qui, en 1897, au cœur de l’Affaire Dreyfus, fonde le mouvement sioniste : il faut trouver des fonds pour acheter des terres en Palestine afin d’y constituer un Etat Juif. Décédé en 1904, Hertzl est enterré ici depuis 1949. La population juive dans la Palestine ottomane était de l’ordre de 50.000 habitants en 1895, pour 500.000 musulmans (10 %) ; l’immigration n’y décollera guère avant le Mandat Britannique d’après la 1ère guerre mondiale : si, en 1924, la population juive est la même qu’en 1914 (80.000), elle atteint 600.000 en 1945 à la veille de la guerre d’indépendance, pour 1.100.000 musulmans (45 %) : ces quelques chiffres pour souligner que le projet sioniste, et sa mise en œuvre en Palestine, date de bien avant la Shoah.

Le « Yad Vashem » est le mémorial israélien de la Shoah ; il s’est beaucoup développé depuis la dernière fois que nous l’avions visité, il y a vingt ans. Outre « l’allée des Justes », le « hall des noms » et le « mémorial des enfants », il y a maintenant une dizaine de salles d’exposition dans un « Prisme », qui rassemblent des objets, maquettes, photos, vidéos, fac-simile d’affiches ou tracts, etc… pour expliquer la montée de la persécution nazie depuis 1933 (1/ Le monde d’antan 2/ D’égaux à réprouvés 3/ Les débuts terribles 4/ Entre murs et barbelés), la mise en œuvre de l’extermination (5/ Massacres en masse 6/ La Solution Finale 7/ Résistance et Sauvetages 8/ Les derniers Juifs), puis les conséquences de sa révélation au monde (9/ Le retour à la vie 10/ Les survivants) ; la dernière salle semble maladroite en ce qu’elle évoque la création de l’Etat d’Israël comme un fruit logique de la Shoah. Le mémorial des enfants est toujours aussi poignant : des bougies se reflètent à l’infini dans un noir espace de millions d’étoiles, pendant qu’une voix venue d’ailleurs égrène les noms, âges et pays d’origine des 1,5 millions d’enfants assassinés.

Toutes les photos de cet improbable mais incontournable cocktail sont sur :

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Aïe, aïe, aïe ! Plus que deux jours à passer ici ! On panique ! Le beau soleil est revenu, il fait 18/20° dans la  journée, avec de belles lumières !!! Pouvez-vous nous préparer quelque chose de sympa pour notre  retour ?? On vous embrasse !

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