10 – Nankin

J20 : Nanjing

Encore une grande et superbe journée sous un soleil étincelant et par une température printanière dans cette belle ville de Nankin, aux allures provençale avec ses beaux platanes

Zhongshan Nan Lu

et l’animation de ses rues.

Vielleux

Après une nouvelle grasse matinée et un solide brunch, nous partons à l’assaut des remparts Est que nous emportons sans coup férir. Quatre kilomètres de parcs et jardins plus loin,

La Tombe des empereurs Ming

nous sommes au pied de la tombe du premier des empereurs Ming (1368 – 1644), ceux qui ont succédé aux Mongols “Yuans” de Gengis Khan  (1279-1368) jusqu’aux Qing (1644-1912).

La Tombe de HongWu (1368-1398) 1er empereur Ming

Une dizaine de favorites et quarante six dames d’honneur sont enterrées vivantes aux côtés de sa dépouille. Retour par la voie sacrée bordée d’animaux symboliques.

La Tombe de Hongwu, 1er des empereurs Ming

Nous filons ensuite au Sud de la ville voir le temple Fuzi, enseignant le confucianisme depuis 1.500 ans, puis le « Musée d’Histoire des Examens Impériaux », qui expose par le détail les examens que devaient passer les candidats à une fonction publique dans l’Empire du Milieu, depuis les Sui en 605 jusqu’à la chute des Qing en 1912. Cette sélection fondée sur la compétence fut ensuite, très tardivement, copiée par les Occidentaux :

Nombreux tableaux « vivants » en costume d’époque

et reconstitution des cellules d’examen (au 1er plan).

Après un petit tour jusqu’à l’embarcadère de la rivière Qinhuai, nous rentrons place Deji nous taper un gueuleton de 25 décembre dans un grand restaurant du centre commercial !

Mais il y aurait tant d’autres épisodes passionnants à vous raconter ! Nous rentrons épuisés tous les soirs dans notre chambre, mais sommes toujours autant d’attaque le lendemain au réveil ! Demain soir, nous serons à Shanghai, dernière étape de notre périple…

Nous vous embrassons tous très fort !

Poème de route n°20” du 25 décembre :

Beau temps sur le Jiangsü, c’est Noël à Nankin
C’est de la marche à pieds dans des parcs  et jardins
Ville ignorée des guides, on ne sait pas pourquoi.
Des immeubles de verre et des temples en bois
Un Musée de l’Histoire d’examens impériaux
Dont le bâtiment neuf est extrêmement beau
Tant dans l’architecture qu’la muséographie
Admirez les photos, mais la calligraphie
Reste énigmatique, dur, très dur le chinois !
Ce soir repas de fête au « A One  Kitchen »
Un vrai banquet chinois avec plats à la chaîne
Et là à cet instant, essais téléphoniques
Pour joindre nos enfants grâce à l’électronique.
Bon Noël à vous tous, nos très chers supporters.
Vous nous gâtez de suivre tout autour de la terre
Nos petites aventures, cette fois-ci en Chine
N’hésitez surtout pas à critiquer mes rimes.

J21 : Nanjing

Nous n’avions pas fini hier la visite de Nanjing ! Nankin, qui fut la capitale des Ming pendant les trois siècles de leur pouvoir, ce sont aujourd’hui 6,5 millions d’habitants. Il fait encore très beau, ce matin, quand nous filons vers le Nord de la ville, et Xuanwomen (la fin d’un mot en « men », dans un lieu géographique, signifie généralement « porte » ; ici, la « porte de Xuanwu », dans les remparts). Juste au-delà de la porte, le lac Xuanwu, plus de 4km², débordement du Yang Tsè Kiang tout près d’ici vers le Nord, offre plusieurs îles, reliées par des ponts et passerelles, qui permettent de paisibles promenades dans des jardins. Au loin, à l’horizon, la tour Zifeng, domine le paysage depuis 2009 du haut de ses 450 mètres.

La Zifeng tower, 450 m de haut depuis 2009. En construction, vues depuis le Musée des victimes de 1937, (Les 3 tours du Golden Eagle Tiandi – 300 m / Nanjing World Trade Center 318 m 2019)

Tout à l’heure, nous verrons dans le sud de la ville la construction des trois tours du Golden Eagle Tiandi et du Nanjing WTC, et leurs 300 m prévus d’être achevés en 2019 : quel dynamisme !

Nous reprenons le métro pour l’Ouest de la ville, où se situe d’abord le mémorial des 300.000 victimes du massacre de 1937. En cette année là, les Japonais (ceux-même du méchant Mitsuhirato !) ont attaqué la Chine, prennent Shanghaï, et se dirigent vers Nankin, derrière les remparts de laquelle Républicains et Communistes chinois, réconciliés contre l’ennemi commun, se sont retranchés. Les Japonais prennent la ville en quelques jours, et, si l’on peut dire, se vengent sur la population de la ville de la résistance rencontrée à Shanghaï. L’empereur Hiro Hito lui-même, et le Prince Asaka qui commandait les troupes japonaises, avaient accepté la proposition du général Matsui de ne pas respecter les lois de la guerre dans le traitement des prisonniers chinois. Pendant six semaines entre décembre 1937 et février 1938, les soldats japonais violent, brûlent, torturent et massacrent sans frein ; ils organisent même des concours du meilleur officier décapiteur de têtes (record à battre de 150). Le mémorial est bâti sur un modèle rappelant le Yad Vashem à Jérusalem.

Juste à côté, un merveilleux musée célèbre les brocarts « yunjin » de Nankin, fabriqués ici depuis la fin des Song (XIIIème s.) selon les mêmes méthodes : de fins fils d’or et d’argent sont insérés dans le tissage par navette. Les productions de Nanjing iront essentiellement aux vêtements de la famille impériale. Elles continuent encore aujourd’hui.

Les thèmes des brocarts ont toujours une signification importante, par le symbole, le jeu de mot, ou la combinaison d’autres éléments.

Inépuisables, nous fonçons ensuite à nouveau vers l’Est, où nous étions hier, pour parcourir le parc Wuchaomen, sorte de jardin du Luxembourg où les retraités pratiquent le diabolo, le badmington, ou, s’assemblant autour des tables, le mahjong ou les cartes. S’y trouvent également quelques restes du Palais impérial des Ming (Minggugong), rasé dans les années 1860 car les révoltés Taiping, que les Qing mirent 15 années à réduire, y avaient installé leur QG. On a un peu de mal à retrouver le plan du Palais, qui aurait servi ultérieurement de modèle à la construction de la Cité Interdite à Pékin !

Et à quelques pas de là, après avoir grignoté au soleil quelques provisions dans nos sacs et des beignets dans la rue, nous nous engouffrons dans LE musée de Nankin, gratuit pour tous, surchauffé, qui couvre toute l’histoire de Nankin et du Jiangsu depuis les dinosaures jusqu’à nos jours.

Prince habillé de jade cousu de fils d’argent (Han de l’Est : 2ème s. EC)

Au sous-sol du Musée, une « concession étrangère » – 1844/1946 – est reconstituée, avec bars, poste, tripots, restaurant, voitures d’époque – ici une Ford – et même un opéra chinois dont la représentation commençait quand nous y sommes arrivés ! Nous avons eu du mal à tenir notre engagement de retrouver les Champanhet à l’heure dite devant la sortie !

Dans le métro

Ecolière dans le métro, révisant ses cahiers ; ses pages d’écritures sont émaillées du rouge correctif de sa professeure !

Deux heures de Bullet Train, et nous arrivons à la gare de Shanghaï/ Hongqiao, où un chauffeur nous attend ! Quel luxe !

On vous embrasse très fort !

Poème de route n° 21 :

Quitter Nankin, dernière étape en train rapide
Après trois beaux musées sous un ciel torride
Tous les trois en courant, ce voyage est trop court !
Mémorial  de trente sept en souvenir du jour
Où les troupes japonaises ont massacré la foule
300 000 morts dit-on, têtes civiles qui roulent
Dans les fossés, décapités par la troupe
Un musée qui fait peur sur la folie d’un groupe.
Ensuite du brillant, le musée de la soie
Ou plutôt du brocard expliqué cette fois
Aux béotiens en soie, un musée peu connu
Qui expose des méthodes et des œuvres bien vues.
Pour finir, en beauté, le Musée de Nankin
Un genre Louvre chinois, même en venant matin
On ne peut pas tout voir tant il y a de choix
Entre objets historiques et peintures sur soie
Ou à l’encre de Chine, et de la création :
Poteries, céramique, et bijoux très mignons.
Bref un très grand musée qui mérite visite
En prenant tout son temps et non en courant vite.
Après l’Hôtel Central, ses 5 étoiles en strass,
Nous sommes devenus snobs : train en première classe.
Car chez les Rouges chinois on ne mélange pas
Les voitures populaires et l’élite qui va.
Trois heures pour Shanghai, notre dernière étape
Dans ces rapides chinois ponctuels, sans épate
Les cheminots chinois font très bien leur boulot
Bien mieux que les Français, qui sont des rigolos. 
Bernard

 

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