Bonus 3: Chemin de fer en Géorgie

Bonus 3 : chemin de fer géorgien

Bonus 3 : chemin de fer géorgien

 

Quand on n’a pas de tête il faut avoir des jambes
Ou des roues, ou des rails, ou encore mieux l’ensemble
Pour aller par exemple chercher à Tbilissi
Un jour de neige intense son malheureux ordi
Que l’on a bêtement à l’hôtel oublié
Quand on vient d’arriver juste à Akhaltsikhe.
La toujours brave Honda s’apprêtait à foncer
Mais passant Borjomi la neige était tombée
Et Bernard fut prudent d’aller voir à la gare
S’il pouvait prendre un train qui partait sans retard.
Les bus étaient en rade et les taxis de même
Le train fut assailli aussitôt qu’il s’emmène
Par des jeunes étudiants, des mémés à bagages
Des quinquas fatigués, et des flics sans âge.
A ce propos un mot concernant les habits :
Tous sont vêtus de noir, les plus heureux de gris
Philippe en blouson rouge comme un diable pas sage
Fais tache de couleur dans ce morne paysage.
Nous quittâmes la gare à seize heure quarante
La neige tombait dru, la voie était en pente
Et suivait la vallée du fleuve Mtkvary
Qui passe à Khashuri, Gori et Tbilissi.
L’omnibus fit de même en s’arrêtant partout
Aux passages à niveau, près des ponts, dans des trous
Chargeant des passagers dans les wagons bondés
Qui se trouvaient debout, serrés voire entassés.
Cent cinquante kilomètres parcourus en cinq heures
Je n’vous dis pas comment ça sentait le bonheur !
Enfin – il faisait nuit depuis longtemps déjà –
Arriva Tbilissi où le train s’arrêta
La foule descendit sur les quais verglacés
C’était le terminus nous étions arrivés.
Féru de voies ferrées, j’ai filé dans l’métro
Pour regagner l’hôtel. Accueilli en héros
Pour avoir par ce temps atteint la capitale
Je fus reconnaissant de leur esprit loyal :
Ils avaient bien rangé mon ordi favori
Tout y était, et du coup j’y ai fort bien dormi.
A sept heures du matin derechef à la gare
Je reprenais le train l’esprit un peu hagard.
Cinq heures dans l’autre sens ce n’était pas le rêve
Et cinq heures c’est long quand la nuit fut si brève.
Des marchandes de beignets, de stylos, de loupiottes
Passaient et repassaient vendant leur camelote.
La neige tombait toujours et les mêmes arrêts
S’avéraient inutiles pour les rares passagers.
Les contrôleurs nombreux faisaient preuve de zèle
En vérifiant dix fois les tickets : irréel !
J’ai payé quatre Laris pour cet aller-retour
Soit un Euro cinquante, c’est un faible débours
Surtout au prix de l’heure ! Quoique si j’avais pu
Pour aller bien plus vite j’aurais pu payer plus.
Mademoiselle Honda était à Borjomi
Quand elle m’a retrouvé je crois qu’elle a souri
Elle vous racontera sous peu ses exploits mieux que bien
Elle voudrait les titrer « vaincre le nœud géorgien ».

Lien photos (cliquez sur la légende de l’image ci-dessus):

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