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4 – du Texas à Santa Fe

4 - du Texas à Santa Fe

4 – du Texas à Santa Fe

2.700 kms parcourus depuis que nous vous avions quittés en Louisiane… on commence à en avoir vu, du pays ! Le Texas, d’abord, que nous avons traversé d’Est en Ouest ; l’Etat est plus grand que la France entière (700.000 km² pour 25 M d’hab), avec au moins deux climats très différents, entre celui de l’Est, du côté du Golfe du Mexique, tropical chaud et humide ; puis celui de l’Ouest, dès la banlieue de San Antonio, semi désertique malgré l’altitude qui monte vite. Nous en avons vu trois villes seulement, essentiellement parce qu’elles étaient sur notre chemin : Austin – la capitale, Lockhart – trou perdu, et San Antonio – très attachante. Partout, nous avons croisé les images que nous avions en tête à l’évocation du mot « Texas » : des cowboys, de la viande en barbecue, des puits de pétrole, des pickups, des bottes et chapeaux… Mais nous avons aussi découvert, beaucoup trop rapidement, un pays culturellement très développé (Austin aurait plus de 200 salles de concert), aux nombreux musées, et très marqué par son histoire avec le Mexique voisin.

A partir de Fort Stockton, « a nothing in the middle of nowhere », puis ensuite dans l’Etat de Nouveau Mexique (315.000 km² pour 2 M d’hab…) il nous a semblé entrer dans un autre monde : le désert d’abord, dit « de Chihuahua », qui s’étend du Mexique à la Californie et à l’Utah, sec, chaud le jour et froid la nuit, avec d’immenses ciels le jour, magiques la nuit. Le monde des Indiens ensuite, ceux du « Far West », avec toute l’épopée « western » qui lui est associé : la cavalerie, les forts, les chercheurs d’or, les canyons, les batailles, les massacres ; mais aussi le travail des missionnaires, d’acculturation, de civilisation, d’éducation, d’éradication de la « sauvagerie » ; si, sur ce plan les musées ont fait un vrai travail de mémoire, il ne nous est pas paru achevé… Le monde scientifique aussi, que nous n’attendions pas : c’est dans ce désert qu’a explosé la 1ère bombe atomique en 1945, avant celle d’Hiroshima, que des radiotélescopes fouillent notre passé astronomique, et que Richard Branson, le milliardaire de  Virgin, prépare le tourisme spatial ou que l’armée teste ses missiles : toutes les villes traversées regorgent de scientifiques (et de militaires) de tous poils, avec des moyens financiers et culturels élevés…

Le dernier aspect de ce « nouveau monde » est celui des grands spectacles de la nature, avec les grottes de Carlsbad et les Sables Blancs d’Alamogordo. Tous les guides disent qu’ils valent le voyage, et c’est effectivement le cas. Mais pour ces spectacles, rien ne vaut les photos de l’album joint, dont je ne vous ai pas assommés, et pourtant, ce n’est pas l’envie qui me manquait, mais votre patience …!

Nous avons enfin apprivoisé notre nouveau mode de vie. Après un peu trop d’hôtels et de succulents restaurants à Austin et San Antonio, nous apprécions maintenant les nuits dans notre kingsize bed, les douches dans les différents campings, les petits déjeuners du matin (ppdm) au soleil, de faire notre cuisine… et même notre premier BBQ tout à l’heure ! Nous vous écrivons de Santa Fe (70.000 hab) ; la capitale du Nouveau Mexique est située à 2.200 mètres d’altitude, et, au mois d’avril, il gèle au petit matin… Le coucher est donc un peu laborieux avec toutes les couches de vêtements qu’il faut enfiler en se contorsionnant ! Nous vous raconterons Santa Fe la prochaine fois. Nous avons pris contact avec notre fille Gaia, qui vient de l’Ontario avec sa famille visiter l’Arizona dans dix jours, et que nous avons bien l’intention d’essayer de croiser : nous vous raconterons cela aussi la prochaine fois ! Ainsi que tous les autres spectacles de la nature qu’on nous promet entre Santa Fe et Las Vegas ! Il paraît que le printemps est bien installé en France ; ici, il arrive seulement ! N’hésitez pas à nous de donner de vos nouvelles, par mail ou en laissant un commentaire sur le blog !

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3 – La Louisiane

3 - La Louisiane

3 – La Louisiane

Ça y est, nous avons quitté la Louisiane depuis deux jours, et avons pris un peu trop de temps à trier nos photos et peaufiner des aquarelles tout en avançant de RV Resorts en RV Parks vers le Texas, sous une météo devenue orageuse, puis diluvienne. Mais nous savons que vous êtes nombreux à nous accompagner par la pensée, et nous sommes efforcés chaque jour d’avancer dans notre travail de compte rendu ! Alors même que cette dernière semaine a été très dense en découvertes…

On ne peut qu’adorer la Nouvelle Orléans ! Nous y sommes restés trois jours pendant le week end pascal, il faisait plutôt beau, chaud et lourd, et les rues étaient bondées de jazz bands, de badauds, de bonimenteurs et autres chiromanciens. Nous avons déambulé sans fin de bloc en bloc dans le « Quartier Français », nous arrêtant pour une bière, un beignet, une praline, ou, plus consistants, un « fried alligator » ou un « louisiana cochon », ou cherchant l’ombre et la fraîcheur d’un musée. Samedi saint, puis dimanche de Pâques, il y eut des « parades » dans les petites rues, les dernières de ce carême 2015. Jamais au cours de nos précédents voyages nous n’avions rencontré autant de joie débridée, de bonne humeur, de simplicité… et de musique ! La scène de cette ville extraordinaire n’est pas « touristisée », en ce sens qu’elle drague une faune du monde entier, qui vient ici pour se montrer et non pas amuser des touristes.

Nous avons ensuite remonté le cours du Mississipi pour visiter quelques « plantations » de Louisiane. Ce sont de belles demeures du XIXème siècle, qui étaient le siège administratif en même temps que l’habitation de générations de planteurs américains ou créoles. Elles sont, encore aujourd’hui, entourées de cases d’esclaves, de cuisines et d’ateliers qui rendaient ces plantations tout à fait autonomes. La plupart ont laissé des archives précises, qui font revivre une économie fondée sur l’esclavage. La plantation « Laura » a en plus la chance d’avoir une chronique de sa vie quotidienne, écrite par une arrière petite fille de la fondatrice : ces dynasties de colons étaient courageux, âpres au gain, et de grands bâtisseurs ! C’est tout le monde de « Autant en emporte le vent » que nous avons sous les yeux !

La basse vallée du Mississipi, c’est aussi le « pays cajun », où des générations de Cadiens transmettent encore aujourd’hui à leurs enfants les beautés de la langue française, avec un art de vivre (poésie, cuisine, culture…) qui se distingue de la culture créole. A Lafayette, un village cajun a été reconstitué pour transmettre cet héritage.

Nous avons enfin complété, à l’occasion de nos séjours dans de nouveaux « RV Parks ou Resorts », l’image des gens qui les fréquentent. Il y a certes les couples de retraités dont c’est la seule habitation : quel spectacle que ces pépés mémés se baladant en golfcarts dans cet immense Resort de plus de 300 emplacements, glacière dans le « coffre », musique d’ambiance, juste pour regarder comment sont équipés les mobile homes des autres. Notre camper van fait sensation ; on vient voir comment nous y faisons la cuisine ; et les enfants des familles habitant à demeure ici adorent Speedy Gonzales, le Coyotte et Duffy Duck ! Nous avons aussi fréquenté de tout petits Parks, à l’équipement ultra sommaire, où habitent des retraités moins fortunés, ou bien des célibataires travaillant dans l’usine d’à côté. Nous n’imaginions pas ces gens vivant avec femme et enfants dans leur mobile home, qui déménagent au gré du travail qu’ils ont trouvé ; avec Maman qui fait l’école…

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2 – En Floride

2 - En Floride

2 – En Floride

 

Eh bien nous y voilà, dans notre grand « road trip » américain ! Le guidage vocal de notre GPS ne cesse de nous dire de continuer sur « Florida turnpike », c’est quoi, çà « turnpike », le nom d’une célébrité locale ? une sorte de périphérique, de « causeway », « d’express way » ? Surtout qu’il y a des panneaux « toll », qui veulent dire « péage ». Hier, j’ai téléphoné à notre loueur pour lui demander comment on réglait les péages « toll by plate » et il m’a dit de ne pas m’inquiéter ; d’ailleurs, dans toute la littérature remise, on ne parle que du péage du Golden Gate à San Francisco, et nous n’y sommes pas encore ! Je finis quand même par demander à Véronique de regarder le dictionnaire de son portable… « turnpike », c’est « route à péage » !… il est vrai que là, ce ne sont plus des « toll by plate » mais des voies de péage qui barrent l’autoroute : « Sunpass prepaid tolls » ou « Cash lanes », et que j’emprunte sans vergogne les voies du « Sunpass ». Peut-être que je ferais bien de commencer à payer des péages ! Ou d’éviter les routes payantes. Dès le lendemain, de Cape Canaveral, nous tentons de rallier Orlando et Lake City en évitant les péages… près de 7 heures d’autoroutes à six ou huit voies coupées tous les kilomètres de feux tricolores ; seule consolation, la « Florida turnpike » que nous avons évitée est paralysée par un accident sur 40 km… Heureusement, dès que nous sommes sortis de la Floride touristique, nous découvrons de superbes autoroutes gratuites, roulantes, bordées d’une belle végétation printanière.

L’autre découverte de la semaine, c’est bien sur le « van », notre « camping car » ; ici, cela s’appelle un 19’ RV (Recreational Vehicle d’une longueur de dix neufs pieds), voire un « camper van » – « Is your van a camper ? » nous demande-t-on, un peu étonnés qu’on puisse dormir dans un truc si petit ! En fait, il est bien pratique de pouvoir le garer dans n’importe quel parking d’immeuble ; tous les RV que nous rencontrons remorquent une voiture ! Le premier soir, nous ne savons où nous garer pour dormir ; nous prenons la direction du nord, espérant trouver des congénères ; mais la nuit tombe, c’est toujours la ville, il n’y a d’autres RV nulle part ; nous finissons par trouver un grand parking municipal gratuit entre deux hôtels, au bord de la plage ; nous faisons notre première cuisine pour dîner sans nous faire chasser… et nos besoins entre deux portières… nous sommes maintenant équipés d’un pot à couvercle ! Toutes fenêtres fermées (il y a des moustiques !), rideaux tirés, nous dormons plutôt bien, sans être dérangés ; mais nous décampons dès les premières lumières du jour ! Direction le parc des Everglades, à une centaine de kilomètres au sud.

S’il n’y a ni toilettes ni douche dans le van, nous y avons le Wifi ! Une petite boîte 3G plus petite qu’un paquet de cigarettes, à 50$, sans abonnement, nous a déjà permis d’avoir de longues conversations sur Skype pendant les kilomètres d’autoroute, de relever vos mails et vos commentaires sur le blog, de suivre l’actualité… et surtout de nous renseigner sur les mille choses qui nous entourent, mieux qu’un guide ne le ferait. Et la petite boîte s’emporte partout

Vous verrez la Floride que nous avons vue sur les photos ci-jointes dans l’album. Cet état nous a paru très urbanisé et très « touristisé ». Notre premier Parc National, celui des Everglades, a tenu ses promesses. La découverte des « Keys » fut un trop bref enchantement. La visite du Centre Spatial vaut le voyage. Quant à celle de Walt Disney, nous y avons failli : nous voulions au moins voir le magic Kingdom de loin pour le photographier avec notre beau van, mais on s’est retrouvé au parking du parc “Epcot” – “le plus éducatif et le moins successfull des parcs” dixit wikipedia – on a économisé les 200$ d’entrée mais pas les 20$ de parking!

Demain, nous sommes à la Nouvelle Orléans pour le week end pascal !

On vous embrasse

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1 –Du Turkestan à l’Amérique… !

Cela fait deux années que Philippe bûche sur notre prochain voyage… et dix années qu’il en rêve ! Le 21 mars 2015 – c’est décidé depuis notre retour d’Amérique du Sud il y a deux ans – nous partons, « enfin ! » dit-il, à motos sur la « Route de la Soie », quel programme ! Déjà, il y a quatre ans, il m’avait emmenée jusque sur les bords de la mer Caspienne, en Iran (Chap 4), en reconnaissance, disait-il, du voyage que nous ferions ensemble, depuis Paris, quand il aurait appris un peu plus de turc et de persan ; le turc parce que presque tout le « Turkestan » parle des langues turques, et le farsi non seulement pour l’Iran, mais aussi le Tadjikistan… et, pour plus tard, les langues du nord de l’Inde. Depuis, j’ai vérifié au printemps dernier qu’il se débrouillait pas si mal en turc (nous parcourions le tour de la mer de Marmara, et il a eu la flemme d’en faire un blog), il a passé des semaines à bûcher son farsi – « là, on est en pays familier, c’est une langue indoeuropéenne » ! ‑, et il a même appris un peu de russe « pour le retour par la Russie ». « Moins de » 20.000 km aller/retour ; du goudron « presque » partout. Cela fait donc au moins deux ans que je le vois rêver sur les provinces du sud est de la Turquie (Antep, Urfa, Mardin…), sur le triangle magique Ispahan/Shiraz/Yazd, sur la vallée du Ferghana, Samarcande, Boukhara et Khiva. Il est plongé dans des biographies de Gengis Khan, Tamerlan et Babur, il rêve de cavaliers kirghizes galopant devant les cimes enneigées du Pamir, il veut me faire dormir dans des yourtes de la steppe kazakhe, il m’emmène dix fois aux musées Guimet et Cernuschi à Paris, et même à l’Ermitage d’Amsterdam… Et quand il patauge dans l’itinéraire de retour par la Haute Volga, sur les traces de la Horde d’Or du côté de Kazan et Nijni Novgorod, il songe à nous faire aller jusqu’en Chine à Xian par Kashgar, Urumqi et Turfan, à la recherche de la vallée aux mille bouddhas, et l’armée des soldats enterrés de l’empereur Qin. Bon, mais moi, je ne veux pas partir plus de quatre mois, et 20.000 km à motos en quatre mois… « presque » tout du goudron, qu’il dit, je le connais… Alors il invente un nouveau copain, que j’ai à peine vu, qui nous accompagnerait en 4×4, et prendrait le guidon quand je serais fatiguée… oui, c’est ça, et nous les femmes, on reste scotchées dans la voiture pendant que les hommes font les marioles ? Bref, tout ça, je ne le sens pas trop… j’attends patiemment que ça coince…

Et puis là-dessus, voilà qu’au printemps, les Russes se fâchent avec l’Europe à propos de la Crimée, puis de l’Ukraine ; nous sommes au bord de la guerre ouverte avec eux, nous dit-on… Et, trois mois plus tard, l’Etat Islamique, une des factions du conflit syrien, conquiert la moitié de l’Irak ; puis on apprend quelques semaines plus tard que l’Etat Islamique, malgré ses atrocités, est soutenu par la Turquie, pourtant membre de l’OTAN, et que le « Califat » a des « cellules » partout dans le pays, pour les nécessités logistiques de la guerre (armes et djihadistes contre pétrole, organes et antiquités). Je ne parle même pas de l’idée d’aller pratiquer le farsi à Ispahan, en passant à quelques kilomètres de là ou les Iraniens fabriquent leur bombe atomique ! Non mais il est complètement fou de vouloir m’emmener me balader par là bas, vous ne trouvez pas ? « Ça va s’arranger » il dit… Mais moi, 2015 arrive, et je vois bien que le porte hélicoptère Mistral est toujours à St Nazaire, que la Turquie refuse toujours de laisser la « coalition » se servir de ses bases pour lutter contre l’Etat Islamique, et que les Iraniens n’ont toujours pas renoncé à faire leur bombe… J’ai déjà connu les « printemps arabes » il y a quatre ans, merci, j’ai déjà donné. Et je n’ai pas du tout, mais alors là pas du tout, envie de devenir célèbre avec une blouse orange dans le désert ! J’essaie de le distraire de son projet en le poussant à respecter la promesse que nous avions faite à notre copine Renée d’aller la voir en Israël (Chap 6), mais, c’est sûr, trois petites semaines, même si ce fut passionnant, ce n’est pas LE voyage au long cours dont il rêve.

Et puis tout fini par s’arranger ! Il renonce à son voyage – tout au moins pour le moment… ‑, et donc… ensuite… je trouve à louer notre appartement parisien pour six mois, dès le 1er mars, c’est dans un mois !!! Et puis, taquine, je lui demande : « Alors, on va où ? Dis donc, ça fait bientôt deux ans que nous ne sommes pas partis ! ». Et c’est là qu’il me sort « l’Amérique du Nord » ! « Quatre mois » (il a intégré que c’est mon maximum), « cela ne devrait pas être trop difficile d’organiser quelque chose par là bas, on parle déjà la langue, on va partir pour la Floride, il fait chaud là bas, et remonter doucement avec le printemps ; il ne devrait pas y avoir de problème de visas, on ira visiter Béchir et Cathy à Washington, et nos petits enfants dans l’Ontario, et les Bridgman à Vancouver, et nos cousins californiens ; cela ne devrait pas dépasser de beaucoup les 20.000 km » – « Mais on y va comment ? » – « Ben, en avion ! » – « Non, je veux dire, on voyage comment là bas ? » – « Ben, à motos » – « Euh, tu es sûr que je suis capable de faire 20.000 km à motos en quatre mois ? ». Il regarde alors le prix du transport de deux motos par avion de Paris à Miami, ouh la la, c’est presque aussi cher que Lima (Chapitre 5). Il essaie ensuite de voir si on ne pourrait pas acheter une voiture, pour la revendre avant de repartir… Mais il découvre que depuis quelques années, aux Etats Unis comme au Canada, si on peut acheter un véhicule, on ne peut pas l’assurer sans posséder le permis de conduire de l’état dans lequel on l’immatricule… Finalement, il me propose de louer un camping car… Nos copains Revenaz (on les a rencontrés à Puerto San Julian, ceux là, dans les fins fonds de la Patagonie, à motos eux aussi) ont longtemps vécu aux US, et me convainquent de faire l’essai. On découvre ensuite que pour partir plus de trois mois, il nous faut un vrai « visa » américain, car les escapades au Canada ne font pas repartir de zéro le décompte des jours passés dans le pays. Après « l’ESTA », nous voilà donc à remplir des formulaires invraisemblables, où il faut expliquer que (sic !), non, nous ne venons pas aux Etats Unis dans l’intention de faire du proxénétisme, ni de commettre des attentats, ni de pratiquer l’espionnage, et que, non plus, nous n’avons jamais participé nulle part à des campagnes de stérilisation forcée… Nous passons avec succès l’examen au Consulat parisien ; il était aussi tendu que pour une plaidoirie, avec cinquante pages de justificatifs démontrant nos moyens financiers de subvenir à notre voyage et notre « non intention » de nous établir frauduleusement dans leur pays !

Et c’est parti ! Nos billets d’avion sont pour le 23 mars prochain, retour le 8 juillet. Nous avons décroché l’exposition de Gaia (http://www.artbygaia.com/) le 28 février, installé notre locataire Inas chez nous le 1er mars, et filé en Charente avec nos motos le 2 mars, chargées de tout ce dont nous pourrions avoir besoin pour le voyage. L’itinéraire devrait ressembler à quelque chose comme ça :

Projet d'itinéraire
Projet d’itinéraire

Et en cliquant sur : “Album Préparatifs Amérique” vous aurez une idée du « camping car » qui remplacera nos motos (snif !) : il va falloir l’apprivoiser !

A très bientôt… d’Amérique !

 

 

20 – De Lima à Paris

20 - Retour à Paris

20 – Retour à Paris

Eh bien nous voilà de retour à Paris, sains et saufs après notre grande évasion de six mois et 20.000 km à motos. Enfants et petits enfants nous ont fait la fête ; ils ont mûri et grandi pendant trop longtemps sans nous ! Nous sommes en bonne santé, et nos motos, en tout aussi bonne santé, ont fini par nous rejoindre à Paris, également par avion. Cela paraît simple ? Cette fin de voyage aura pourtant été la plus laborieuse de tout notre parcours !

Lima, d’abord, est de loin la ville la moins sympathique que nous ayons visitée… Métropole de 9 millions d’habitants, la « ville des Rois » n’a pas gardé beaucoup de traces, et encore moins de charme, de son glorieux passé de capitale de la Vice Royauté du Pérou. Pizarro l’avait choisie pour sa proximité – toute relative ! – avec l’Espagne, loin des Cordillères et de l’Altiplano, là où vous pouviez sauter dans un galion pour l’Espagne, ou en recevoir les nouvelles ‘fraîches’. Mais le climat de ce bord de mer est malsain ; l’océan Pacifique y est glacial et, comme à Valparaiso, la ville n’est pas tournée vers la mer. De plus, c’est encore le désert littoral : il ne pleut jamais à Lima (moins de 2cm par an), ce qui fait que la ville – longtemps la capitale du guano – jamais nettoyée par la pluie, est sale, et en permanence recouverte d’un « smog » provoqué par la différence de température entre l’océan et le désert.

Et c’est dans cette ville que nous sommes restés bloqués 12 jours, découvrant les arcanes mystérieux des procédures d’exportation, apparemment durcies par la DEA (l’administration américaine qui lutte contre le trafic de drogue) omniprésente ici ; le Président Evo Morales, l’avait expulsée de Bolivie en 2011 ; au Pérou, après quatre jours de procédures pour mettre nos motos dans un container maritime, il apparut que nous ne pourrions pas les y conduire nous-mêmes, d’où des frais (d’emballage, de manutention…) tels que la solution avion redevenait compétitive. Mais il apparut qu’elle exigeait que nous produisions notre billet d’avion avant de pouvoir commencer les formalités douanières… Confiants dans notre transitaire, et épuisés par dix jours de démarches, nous avons enfreint la règle que nous nous étions fixés de ne pas abandonner nos motos sans leur titre de transport. Et çà n’a pas loupé ; dès notre arrivée à Paris, la douane péruvienne nous cherchait des poux sur le contenu de nos déclarations à l’entrée au Pérou, trois semaines plus tôt, à la frontière bolivienne. Pas à pas, sans nous énerver, nous avons pu gérer le problème à distance… et trois semaines après notre retour, nous étions invités à aller chercher nos motos à Roissy, où la douane française sait aussi bien qu’au Pérou mettre nos nerfs à l’épreuve en exigeant que nous coupions les cheveux en quatre… Plus de précisions sur Lima comme sur le transport de nos motos et leur coût dans l’album de photos joint !

Un mois tout juste que nous sommes revenus à Paris… que l’atterrissage est long et difficile ! Nous sommes moulus dans nos corps et dans nos têtes ! Nous avons vraiment vécu que le mot anglais ‘travel’ est de la même racine que le mot français ‘travail’ ! Et ce n’est qu’au retour que nous prenons conscience que partir six mois sur la route, c’est vraiment ‘décoller’ du quotidien : on s’en affranchit en effet comme on ‘décolle’ en avion ; dès que notre cargo a largué ses amarres du port du Havre pour prendre la direction du Golfe de Gascogne et de l’Afrique, et que nous prenons possession de notre cabine pour trois ou quatre semaines, nous nous trouvons face à un immense ‘espace-temps’, devant nous. Et tout ce et ceux que nous laissons derrière nous s’éloignent dans un autre monde, toujours aussi réel et vivant certes, mais de la même nature que les banlieues, embouteillages et villes que nous voyons diminuer rapidement alors que l’avion prend de la hauteur à travers les nuages, pour nous retrouver dans un ciel infini et immaculé.

Pendant une durée de six mois, c’est le calme, le recul, et l’éloignement des soucis terrestres ; les nuages, miasmes, et activités de tous ceux qu’on aime nous deviennent quelque part ‘terre à terre’, restent collés au sol, et on regarde vers les cieux, vers d’autres cieux et de nouveaux horizons. Notre vie n’en reste pas moins difficile, pleine de stress, d’inconnu, de ‘travail’ et d’obstacles à surmonter ; un peu comme Jonathan, vous connaissez ? Livingston, le Goéland… Il y a les goélands qui volent derrière les chalutiers et s’assemblent sur les plages, et ceux qui, jours et nuits, s’esquintent à voler… seulement pour voler, toujours plus haut et plus loin !

Au retour dans notre petit appartement parisien, il nous faut donc réapprendre à vivre ‘normalement’, et là aussi, c’est laborieux ! Il y a une pile de courrier, il faut remplir plein de ‘déclarations’ qui nous relancent sous peine de ‘perte de droits’, retrouver des relevés, des chiffres, des tableaux, des mots de passe, des adresses ; il faut changer les cartouches d’encre de l’imprimante, payer des factures, acheter des enveloppes, des timbres ; participer avec nos voisins à la décision de changer ou pas le système d’interphone… Il y a aussi les faire part : de naissance, de mariage, de décès ; le monde a vécu intensément sans nous ! Et nous reprenons contact peu à peu avec la réalité.

Il nous faut nous réinsérer dans des rythmes, des habitudes : le café du lundi, la piscine du mercredi, le brunch familial du week end, un abonnement théâtre, mille activités qui doivent remplir un agenda … Faute de nous déplacer dans l’espace, c’est le temps qu’il convient maintenant de rythmer par des balises… Et puis, de déjeuners de copines en dîners d’amis, d’une expo ici à une conférence là, cette vie bien remplie de sédentaire citadin ‑ à construire avec mille tentations d’autant plus exigeantes que nous en avons été privé longtemps ‑ apparaît paradoxalement beaucoup plus éclatée ou dispersée qu’un avenir inscrit sur une carte à découvrir en vrai. « ‘Ailleurs’ est un mot plus beau que ‘demain’ » disait Paul Morand.

Heureusement, nous avons des souvenirs plein la tête, et une multitude de nouveaux amis. Et puis, il reste du boulot avant de classer notre aventure : d’abord réparer le blog, brutalement saboté il y a six mois par WordPress (çà y est, c’est fait, vous pouvez accéder à tous nos voyages précédents de manière inégalée !), préparer les albums papier, remercier les cousins argentins pour leur accueil et tous ceux qui nous ont soutenus pendant notre aventure, reprendre contact avec tous ceux qu’on a croisés sur la route et… préparer les voyages suivants !

Nous espérons à bientôt pour un nouveau périple !

12 – Cabinet de curiosités

Au cours de ces 600 km à pied et 500 km à vélo, nous avons fait quelques rencontres pittoresques, difficilement traduisibles autrement qu’en photos : pour l’Album, cliquez sur la légende de la petite photo (de la photo ci-dessous, pas celle de la colonne ‘Albums’ !).

Et pour vous rendre directement à la première page du blog (la plus ancienne), cliquez – cette fois dans la colonne ‘Chapitres’ – sur la légende de l’Album “1 – Appel au voyage”.

Bonne lecture !

12 - Cabinet de curiosités

12 – Cabinet de curiosités

 

 

 

 

19 – Le Pérou, du Titicaca à Lima

19 - Le Pérou, du Titicaca à Lima

19 – Le Pérou, du Titicaca à Lima

 

Le Pérou est un grand pays (30 M d’habitants, 1,3 M km², plus de deux fois la France) s’étendant à cheval sur les Andes culminant à près de 7.000 m, s’étendant sur plus de 2.000 km du nord au sud, et 1.000 km d’est en ouest, de la forêt amazonienne jusqu’aux déserts longeant la côte de l’Océan Pacifique. Nous y sommes entrés par le sud-est, en suivant les rives du lac Titicaca (3.800 m), et avons parcouru d’abord tout l’Altiplano péruvien jusqu’à Cuzco (500.000 hab), l’ancienne capitale inca, dont son conquérant espagnol, Pizarro, rapportera à son roi Charles 1er, juste après la conquête de la ville en 1533 : , « C’est une ville si belle, qui possède de si élégants édifices qu’elle serait remarquable en Espagne même » ; cela ne l’empêcha pas de la piller et surtout de la détruire ; seul son plan en damier (hippodamien !) et ses fondations ont survécus. Le seul problème du lac Titicaca et de Cuzco, c’est l’altitude ; car, honnêtement, nous ne nous serons jamais vraiment habitués à séjourner si longtemps si haut ! Et pourtant, nous aurons passé un bon mois sur l’Altiplano, avec plusieurs pointes jusqu’à 5.000 m… les motos, elles, se sont montrées à peine un peu poussives, en tous cas beaucoup moins que nous, avec nos mâchouillements de feuilles de coca !

Nous avons pu malgré tout sillonner pendant huit jours la région de Cuzco à pied, en taxi, en car, en train ou à moto ; les paysages et les gens y sont très beaux et accueillants, et on comprend que les conquistadors s’y soient sentis chez eux. Il y a de nombreux musées où s’exposent les pièces récoltées sur les sites incas, et nous revenons pleins d’admiration pour cette civilisation. Elle ne connaissait certes ni la roue ni l’écriture, remplacées par les lamas et le « quipu » (voir album) ; elle a pourtant réussi à dominer intelligemment une multitude de peuples par un système de réciprocité très moderne : vous payez des impôts parce que l’Inca vous construit des routes, des terrasses, des systèmes d’irrigation, et vous indique aussi quand le Ciel veut que vous semiez et récoltiez. Le clou de notre visite chez les Incas fut la découverte, magique, de leur cité sacrée, le Machu Picchu, au lever du soleil, en compagnie, comme vous le verrez, d’un alpaga très photogénique.

En dehors des trésors d’architecture espagnole coloniale, c’était aussi l’occasion de découvrir que les Incas n’étaient jamais que la dernière en date des civilisations ‘précolombiennes’ (= datant d’avant Christophe Colomb), celle qu’avaient liquidée les conquistadors. Mais les Incas n’avaient « d’empire » que depuis moins de deux siècles ; autour d’eux, et avant eux, depuis plus de 4.000 ans, d’autres civilisations s’étaient épanouies sur les mêmes lieux ; nous avons évoqué celle du Tiwanaku en Bolivie ; nous avons découvert dans les musées péruviens d’extraordinaires pièces provenant des Salinar, des Chimù, des Chancay, ou des Mochica. Et nous avons découvert sur place les Nazca, qui ont prospéré entre l’an 1 et l’an 800, en y laissant notamment d’innombrables, gigantesques et mystérieuses « lignes » à la surface du désert côtier. Du lac Titicaca à Cuzco, puis en descendant vers la côte Pacifique, il nous a fallu franchir une demie douzaine de cols à plus de 4.000 m séparés par de profondes vallées nous faisant redescendre chaque fois à moins de 2.000 m : un régal pour des motards, sur des routes presque excellentes partout. Nous arrivions en plus à la fin de l’été et de la saison des pluies, et, contrairement à ce que je craignais, malgré l’altitude, nous n’avons pas eu du tout à souffrir du froid.

Nous sommes maintenant arrivés à Lima, la capitale fondée par Pizarro lui-même au XVIème siècle. Depuis Buenos Aires et Cordoba, en passant par Potosi, La Paz et Cuzco, nous avons parcouru l’intégralité de la route royale espagnole par laquelle tout le commerce et toute l’information ont circulé en exclusivité pendant plus de deux siècles. Les Vice Rois du Pérou résidaient à Lima, d’où partaient les galions vers l’isthme de Panama, puis Carthagène et Saint Domingue, où se rassemblait chaque année l’Invincible Armada pour sa traversée annuelle vers Séville. Nous avions l’intention de remonter encore un peu plus au nord, jusqu’en Equateur, mais avons décidé finalement qu’un rassemblement de 9 petits enfants (sur 11) à Montbives pour l’Ascension justifiait notre retour anticipé. Nous n’avons pas prévu de revenir en passant par l’isthme de Panama – que nous réservons pour un voyage ultérieur ! – et reviendrons tout bonnement en avion, après nous être assurés que nos motos nous rejoindraient un jour à Paris. Cela fait huit jours que nous travaillons la question et que nous perdons un peu patience dans cette grande ville sale de plus de 9 millions d’habitants. Nous espérons que notre prochain chapitre se terminera en vous annonçant où et quand nous reviendrons à motos du Havre, notre point de départ d’il y a six mois !

En attendant, découvrez sur l’album ci-joint le Pérou qui nous a séduits !

Cliquez d’abord sur la légende de la petite photo en tête de l’article. Puis sur ‘ICI’, et enfin sur ‘Diaporama’. Bonne lecture !

Ou bien cliquez sur : “Album Pérou du Titicaca à Lima

18 – La Bolivie des Hauts Plateaux

18 - La Bolivie des Hauts Plateaux

18 – La Bolivie des Hauts Plateaux

Nous aurons passé près de trois semaines en Bolivie, et il nous semble pourtant ne l’avoir qu’entr’aperçue. Le pays ne compte pourtant qu’à peine 10 millions d’habitants, mais sa superficie est le double de celle de la France, et nous avons dû faire l’impasse complète non seulement sur toute la partie amazonienne, qui n’était pas du tout sur notre route, mais également sur le lac Titicaca, Copacabana et l’île du Soleil, qui, quant à eux, étaient bien sûr à notre programme. Les fameux ‘bloqueos’ en effet, que nous attendions plutôt du côté d’Oruro, étaient installés depuis deux semaines sur la route de La Paz au lac, puis entre Copacabana et la frontière péruvienne, histoire d’être sûrs qu’aucun touriste ne pouvait venir. Il faut dire que le motif était grave : la traversée d’un bras du lac pour atteindre Copacabana se fait actuellement sur de charmantes barges en bois ; le développement touristique exige un pont ; les piroguiers actuels n’en veulent pas, et les gens de Copacabana en veulent trois ! Les quatre grandes villes que nous avons visitées, Potosi, Sucre, Oruro et La Paz, valaient heureusement toutes le voyage, sans parler de l’incroyable site pré-inca de Tihuanaco.

Il faut avouer que nous avions une sympathie a priori assez forte pour la Bolivie du fait que nous habitons depuis cinq ans en France une avenue Simon Bolivar, El Libertador, celui qui conquit l’indépendance du pays contre le Royaume d’Espagne en 1825 et lui donna son nom ! Quelques mois plus tard, il cédait la Présidence qu’on lui avait offerte à son Général préféré, le Général Sucre, qui donnera son nom à la capitale du pays. L’autre côté très attachant de la Bolivie est que plus de la moitié de la population est purement amérindienne, et que depuis 2006, la présidence de Evo Morales a fortement incité la population à ‘rester indienne’, notamment en portant le costume traditionnel ; un vrai régal pour nos yeux, comme vous allez le voir !

Notre première étape fut l’extraordinaire ville de Potosi, située à plus de 4.000 m, au pied d’un ‘Cerro Rico’, la ‘montagne d’argent’ qui fit la fortune de l’Espagne – et de l’Europe – pendant trois siècles. L’abondance d’argent et de main d’œuvre – la ville compta plus de 150.000 habitants au XVIIIème s. – emplit cette ville, malgré l’altitude, de monastères, églises, hôtels particuliers et palais dès le XVIème siècle, mariant en un style inimitable les traditions catholiques les plus pures avec l’art mudéjar (d’origine musulmane) des architectes venus d’Espagne et l’imagination fertile des artisans amérindiens intégrant leur mythologie dans les œuvres qui leur étaient confiées. Je ne m’étendrai pas sur l’exploitation actuelle du Cerro Rico par des ouvriers boliviens regroupés en coopératives ; leurs effroyables conditions de travail sont très bien décrites dans un article récent dont je donne le lien http dans la légende d’une des photos.

Aller de Potosi à Sucre est un vrai régal… non seulement l’excellent route est sinueuse à souhait, mais elle traverse des paysages grandioses… et elle descend… elle descend jusqu’à 2.750 m ; la température y est chaude (nous sommes en zone tropicale), on y retrouve des traces d’humidité, on y hume des odeurs oubliées depuis l’Argentine, bref, on allait s’y sentir bien ! Et effectivement, Sucre a tout pour plaire : si elle a gardé le titre de capitale officielle de la Bolivie – mais sans le siège du gouvernement qui est à La Paz – elle est surtout une ville étudiante, pleine de vie et de jeunesse. Et elle a su garder un charme colonial fou, avec ses maisons d’un ou deux étages seulement, toutes badigeonnées de blanc, mettant en valeur d’admirables balcons en fer forgé ou bois recouverts de tuiles…

C’est tout le contraire qui nous attendait à Oruro, LA ville minière par excellence, adossée à une montagne de minerais couverte de puits de mines, et où Evo Morales a fait ses études secondaires ; depuis la crise financière de 2008 et la chute des cours de minerais, les coopératives ont dû diviser par cinq les salaires des mineurs… vous comprenez pourquoi nous attendions les ‘bloqueos’ plutôt ici qu’à Copacabana ! La ville est à 85% amérindienne, et ni les costumes traditionnels ni les magasins ou restaurants ne sont ici pour séduire les touristes…. nous nous sentions vraiment dans une Bolivie ‘vraie’, et dans notre élément. Nous avons eu en plus la chance d’y avoir choisi, un samedi soir, un hôtel dominant une place où se tenait une ‘Diablada’, sorte de carnaval rassemblant des centaines de personnes aux costumes plus extravagants les uns que les autres. Bref, contrairement à beaucoup d’autres voyageurs, Oruro, simple ville étape sur la route de La Paz, nous a séduits.

Je vous passe la description de La Paz, la capitale de 2,5 millions d’habitants, tout comme celle des ruines de Tihuanaco. Tout ce qu’il faut en retenir d’intéressant, qui n’est pas dans l’album ci-joint, c’est notre hallucinante arrivée à motos… plusieurs globebikers nous avaient vivement déconseillés d’aller à La Paz à cause de son trafic dément dans un relief impossible ; mais Véronique, vous le savez, adore les centre-ville, et La Paz étant la plus grande ville de Bolivie sur notre route, on allait y arriver un dimanche sans trafic, s’y poser quatre jours, nous allions bien nous débrouiller, on en avait vu d’autres ailleurs, etc… J’avais donc préparé l’itinéraire avec soin sur Google Map, Google Earth, le GPS et les cartes et plans ; mais c’était un peu comme si j’avais préparé une traversée de la Manche à la nage avec ces mêmes instruments. En effet, dès le premier coin de rue, elle n’était pas dans le bon sens ; au second virage, le GPS disait de tourner dans la rue à droite, là, maintenant, mais il n’y avait qu’un escalier plongeant dans le vide… c’est alors que l’orage menaçant ouvrit ses vannes de grêle, là, alors que la rue plongeait à pic dans ses premiers lacets aux dalles de ciment disjointes rapidement recouvertes d’un épais liquide marron. Relever un peu sa visière pour chasser la buée fait crépiter la grêle sur la figure, puis balayer le plastique qui protège le GPS en train de recalculer l’itinéraire, éviter ce bouillonnement qui semble indiquer une bouche d’égout ouverte, piler pour laisser passer ce ‘collectivo’ dont les freins semblent rendre l’âme, poser les pieds dans le courant de 5cm de boue, doubler cet autre ‘collectivo’ qui charge et décharge des clients courant sous la pluie battante… Heureusement, le GPS, notre seul lien avec le réel, nous resta fidèle et finit par nous amener devant notre hôtel, trempés mais sains et saufs. La sortie de La Paz fut presqu’aussi dantesque ; ce n’était pas un dimanche, le soleil tapait fort, et les montées à pic sont sans doute plus difficiles dans les embouteillages que les descentes sous la pluie ! Mais Véronique s’en est là encore tirée comme une pro ! Il ne nous restait plus dans la journée qu’à visiter Tihuanaco en tenue de motard, passer les frontières pour sortir de Bolivie et entrer au Pérou, et enfin arriver à Puno à la nuit tombée.

A bientôt au Pérou !

 

Je vous rappelle qu’en ouvrant l’album Picasa joint en cliquant sur la légende de la photo en tête d’article, c’est parfois Google+ qui s’ouvre au lieu de Picasa Web, lequel ne permet notamment pas de lire les abondantes légendes dont j’illustre chaque photo. Il faut alors, dès l’ouverture, repérer en haut et au milieu de l’écran un bandeau jaune où il est écrit « Cliquer ICI pour revenir à Picasa ». (Attention, le message ne s’affiche pas très longtemps ; si vous ne le voyez pas, revenir en arrière d’une étape !). Il faut alors cliquer sur « ICI », et, miracle, tout l’album s’affiche sous forme de vignettes. Cliquer ensuite sur ‘Diaporama’ ; le Diaporama se lance alors avec la première photo…. puis faire comme le diaporama le propose : appuyer sur la touche F11 du clavier pour passer en ‘plein écran’… sur la touche Pause, et faire défiler soi-même ses photos à son rythme avec les flèches de direction du clavier.

Bonne lecture !

 

 

17 – En Bolivie : le Sud Lipez et le Salar de Uyuni

17 - En Bolivie : le Sud Lipez et le Salar de Uyuni

17 – En Bolivie : le Sud Lipez et le Salar de Uyuni

Dès notre arrivée après le coucher du soleil dans un modeste hôtel de la banlieue de notre première ville bolivienne, Tupiza, la patronne, Célia, nous ‘vend’ habilement un tour du Sud Lipez. Nous avions déjà consulté plusieurs agences de La Paz ou Uyuni par email, et Célia paraissait tellement sympathique que nous avons conclu tout de suite : dès le lendemain matin à 8h30, après avoir laissé nos motos dans leur garage et mis tous nos sacs et valises dans le Toyota, nous nous asseyions à l’arrière du 4×4 Landcruiser ‘Los Salares’ ; à l’avant, David, le chauffeur, et Elvis, le cuisinier ; retour à Tupiza prévu au soir du 4ème jour. Dépaysement garanti : au lieu de la vision panoramique et du grand air que nous avons au guidon de nos motos, vers l’avant, le pare-brise est encombré de multiples pare-soleil, gris-gris et autres colifichets tricotés ; sur les côtés, des vitres fumées, à ouverture électrique qui s’avéreront ne fonctionner que difficilement avant 11 h le matin, le temps que la température dégèle les rouages… de toutes façons, les pistes sont tellement poussiéreuses qu’il vaut mieux maintenir les vitres fermées si on ne veut pas être asphyxié !

Plusieurs personnes nous avaient recommandé ce tour de quatre jours, et il faut reconnaître qu’il restera un des ‘clous’ de notre voyage. Dès la première nuit, nous dormions à 4.200 m d’altitude dans le petit village de San Antonio de Lipez ; et, pendant les trois jours suivants, nous n’avons cessé de rester sur l’Altiplano, entre 3.600 et 5.000 mètres. Nous n’avons pas du tout souffert du froid, contrairement à ce qui nous avait été promis, la température n’étant jamais descendue en-dessous de +5°C ; en revanche, la pauvre Véronique avait attrapé quatre jours plus tôt une rhinopharyngite lui bloquant les sinus, et son adaptation à l’altitude – malgré toutes les précautions prises – fut laborieuse… pendant une quinzaine d’heures comprenant la première nuit, assortie de diarrhée, vomissements et terribles maux de tête malgré la mastication assidue de feuilles de coca achetées sur le marché de Villazon, dès l’entrée en Bolivie, j’ai bien cru qu’il nous faudrait redescendre. Mais nous avions déjà tous les deux gravi les monts Kenya (4.985 m) et Kililmandjaro (5.960 m) et connaissions les symptômes vraiment alarmants de l’inadaptation à l’altitude ; dès le second jour vers 11h, Véronique se remettait à parler autrement que par gémissements et pouvait commencer à profiter du spectacle féérique et ininterrompu.

Cette province du Sud Lipez, tout au sud de la Bolivie, borde la Puna argentine et l’Atacama chilien ; elle est totalement désertique : San Pablo, son chef lieu, abrite 220 habitants, et toute la province de 22.000 km² n’a que 5.100 habitants, soit une densité de population de 0,23 hab/km², douze fois inférieure à celle de la Patagonie… L’Est de la province, par où nous sommes entrés, est une steppe désertique, érodée de quebradas, entre 3.700 et 4.400 m. Le Sud, le long de la frontière argentine, entre 4.500 et 5.000 m, est parsemé d’anciens volcans (Lipiez, Uturuncu), de lacs, de salines et de sources thermales. L’Ouest, le long de la frontière chilienne, est le prolongement du désert chilien de l’Atacama : la grande sécheresse n’a pas empêché la formation de toute un chapelet de lacs aux couleurs toutes plus étonnantes les unes que les autres, dans lesquels se reflètent les neiges éternelles des volcans de la frontière ; l’altitude s’apaise en remontant vers le nord et les salars de Chiguana et Uyuni, ce dernier étant le plus vaste du monde. Au Nord de la province, on retrouve le climat semi désertique de l’Altiplano avec quelques villages et plantations, notamment de quinoa. On rencontre des lamas et des vigognes dans presque toute la région, toutes sortes de flamands – roses, blancs, de la Puna… – dans tous les lacs. Et les pistes y sont assez mauvaises, surtout dans l’Est… : notre vitesse moyenne tournait autour de 35 km/h ; sachant que nous avons parcouru 1.010 km, nous avons donc passé près de 30 heures à l’arrière de notre Toyota !

A côté des exceptionnels spectacles de la nature que vous allez voir dans l’album ci-joint, celui des populations qui ont vécu ou vivent encore par ici interpelle les Occidentaux que nous sommes. La région est riche de multiples minerais, notamment d’argent, d’or, de cuivre, de platine. Depuis le XVIème siècle, des mines ont été ouvertes un peu partout, souvent à des altitudes ‘invivables’ ; lorsque les filons de minerai ont été épuisés, ou lorsque, plus récemment, les cours se sont effondrés, les villages créées à côté des mines ont été abandonnés, plus ou moins vite. C’est-à-dire qu’on ne cesse de croiser : soit des villages abandonnés et complètement en ruine ; soit des villages encore vivants, occupant quelques maisons au milieu de ruines, et tentant de maintenir à titre privé un reste d’exploitation minière dans les conditions qu’on imagine, loin de tout, avec quelques troupeaux de moutons et de lamas ; soit des villages requinqués par l’arrivée du tourisme, avec quelques constructions récentes. Malgré quelques panneaux solaires, 99% de la population n’a pas accès à l’électricité ; en revanche, des instituteurs d’élite maintiennent en vie partout des écoles primaires, voire secondaires. Quant à nous, les touristes voyeurs, nos logements ont toujours été extrêmement sommaires, que cela soit dans les villages ou les usines à touristes. Ce tour fut donc assez sportif au total ; et une superbe introduction à la découverte de la Bolivie, où, dit-on, ‘tout est possible, mais rien n’est jamais sûr’ ! Comme vous allez le voir, nous allons expérimenter cette devise bolivienne plus au nord… mais ce sera pour la prochaine fois !

Je vous rappelle qu’en ouvrant l’album Picasa joint en cliquant sur la légende de la photo en tête d’article, c’est parfois Google+ qui s’ouvre au lieu de Picasa Web, lequel ne permet notamment pas de lire les abondantes légendes dont j’illustre chaque photo. Il faut alors, dès l’ouverture, repérer en haut et au milieu de l’écran un bandeau jaune où il est écrit « Cliquer ICI pour revenir à Picasa ». (Attention, le message ne s’affiche pas très longtemps ; si vous ne le voyez pas, revenir en arrière d’une étape !). Il faut alors cliquer sur « ICI », et, miracle, tout l’album s’affiche sous forme de vignettes. Cliquer ensuite sur ‘Diaporama’ ; le Diaporama se lance alors avec la première photo…. puis faire comme le diaporama le propose : appuyer sur la touche F11 du clavier pour passer en ‘plein écran’… sur la touche Pause, et faire défiler soi-même ses photos à son rythme avec les flèches de direction du clavier.

Bonne lecture !

16 – L’Argentine du Nord Ouest

 

16 - L'Argentine du Nord Ouest

16 – L’Argentine du Nord Ouest

 

 

 

Avec l’Argentine du Nord Ouest, nous achevons une première partie de notre périple en Amérique du Sud, celle qui consistait à rendre visite à nos cousins argentins et à découvrir les merveilles que la Nature avait placé chez eux. Mais dans le Nord Ouest de l’Argentine, s’il y a aussi ET des cousins, ET des merveilles de la nature… il y a EN PLUS que nous entrons dans un domaine géographique et historique différent, qui s’étend jusque tout au nord de l’Amérique du Sud.

Pour la géographie, on monte ! Depuis le détroit de Magellan, les Andes, c’était pratiquement une seule chaîne de montagnes, de plus en plus haute en allant vers le Nord, des 3.000 m des Payne aux presque 7.000 m de l’Aconcagua. A partir de maintenant, la Cordillère se multiplie : Occidentale, Centrale, Orientale… sans parler de multiples noms locaux ; entre toutes ces cordillères, qui culminent entre 5 et 6.500 m, se trouvent des plateaux, avec de gigantesques lacs et de gigantesques salines : il s’agit de l’Altiplano. Et comme le ‘courant de Humbolt’ – vous savez ? ce courant glacé qui remonte de l’Antarctique tout le long des côtes de l’Amérique du Sud, et qui disparaît, certaines années, sous son concurrent ‘El Niño’, et çà déclenche des catastrophes ? – donc, comme le courant (froid) de Humbolt – Alexander de Humbolt 1769 – 1859 : çà, c’était un vrai savant qui savait de quoi il parlait ! – eh bien disais-je, comme ce courant froid provoque de la sécheresse tout au long de cette côte (désert de l’Atacama, du Lipez, etc…), ce ne sont pas sur la côte mais à l’intérieur, sur l’Altiplano, à 3.600 m d’altitude en moyenne, que se sont développées depuis deux ou trois mille ans d’étonnantes civilisations.

Et c’est dès le Nord Ouest de l’Argentine que nous rencontrons l’Altiplano comme les premières traces de l’Empire Inca, détruit – avec 180 hommes et 37 chevaux – par le conquistador Pizarro au XVIème siècle. Une petit page d’histoire donc, qui nous servira jusqu’à la fin du voyage !

Après que Pizarro eut conquis l’Empire Inca en 1532, il restait à l’organiser. Dés 1542, Charles Quint crée la Vice Royauté du Pérou. Elle s’étend alors théoriquement de Panama jusqu’à la Patagonie, et du Pacifique jusqu’à l’Atlantique, et est subdivisée en ‘Audiences’, dont l’une est celle de ‘Buenos Aires’. Parallèlement, en 1561, une charte royale impose que tout le trafic transatlantique entre Séville et l’Amérique se fera exclusivement par une flotte semestrielle de galions : aucun navire ne pouvait quitter Buenos Aires à destination de l’Espagne, et tout le commerce devait passer par l’Altiplano, les Cordillères, Lima et l’isthme de Panama. C’est alors que furent fondées, tout au long de ce trajet, les grandes villes étapes que nous avons traversées dans notre ‘Argentine du Nord Ouest’ : Mendoza fut fondée dès 1561, Tucuman en 1565, Cordoba en 1573, et Salta en 1582.

Compte tenu des distances et des communications extrêmement lentes à travers les Andes, où les cols sont souvent bloqués par la neige en hiver, le système n’était pas très opérationnel ! Et lorsqu’en outre, en 1776, les Portugais, alliés aux Anglais, s’emparent du port de Colonia sur le Rio de la Plata (ce sont pourtant eux qui l’avaient fondé un siècle plus tôt… mais le Pape l’avait rendu aux Espagnols, cf. Chap. 7 ‘En Uruguay’), Charles III d’Espagne se décide à transforme l’Audience de Buenos Aires en Vice Royauté du Rio de la Plata. Celle-ci couvrait vers le Nord toute l’actuelle Bolivie : fin de la charte de 1561 ; c’est donc depuis la fin du XVIIIème siècle au moins – contrebandiers et tolérance avaient adouci les rigueurs de la Charte – que l’Argentine pourra se développer normalement.

Revenons à nos cousins !

–        Mendoza : n’avons rien vu ; non seulement aucun cousin d’importance n’y habite, mais nous n’y avons passé qu’une très courte nuit en redescendant des Andes ! Et pourtant, que n’avons-nous pas manqué ! Notamment des vignobles des meilleurs cépages importés par les Franciscains depuis 1561 ! Qu’on se le dise, les Argentins savent tellement bien faire du vin (5ème producteur mondial) qu’ils se le gardent pour eux : ils n’exporteraient que moins de 5 % de leur excellente production.

–        Cordoba : là, depuis le passage de nos neveux Marion et Manu en 2007, nous savions avoir droit à un accueil garanti. Certes, entre temps, les nièces avaient grandi, s’étaient mariées, et avaient des enfants, mais l’accueil n’en est pas moins resté à la hauteur de la tradition d’hospitalité de la famille Laxague. Cette ville de 1,5 Million d’hab, adossée à une Sierra de 2.000 m de haut, a grandi à partir d’une douane interposée dans le commerce entre le Rio de la Plata et le Pérou colonial. C’est aujourd’hui la ‘capitale culturelle de l’Amérique du Sud’.

–        Tucuman : sympathique étape d’un soir, dont les abords en plantations de cannes à sucre nous ont rappelé notre vie insulaire dans l’Océan Indien.

–        Salta : nous croyions, avant de partir de France, que Juan et Panki Laxague seraient nos contacts dans la province de Missiones. Mais Juan est à la retraite ! Heureusement, Christina a pris toutes les retraites, Juan a dû continuer de travailler quelques années, et il cultive une immense plantation de ‘calafates’ (une sorte de myrtille) à côté de Salta…. où il a maintenu, lui aussi, la tradition d’hospitalité des Laxague !

Route de Mendoza à la frontière bolivienne non pas sans histoire donc, mais en tous cas sans incident. Après Salta, nos motos sont montées jusqu’à 4.170 mètres voir les Salinas Grandes (3.500m), histoire de commencer à habituer nos organismes à l’altitude en montant et en redescendant. Et en quittant Tilcara (2.460 m) pour La Quiaca (où se trouve la frontière bolivienne, à 3.440 m), nous avons passé sur La Puna un col à 3.800 m, avant de redescendre à nouveau dormir à Tupiza (2.950 m), notre première étape bolivienne, en traversant notre premier vrai orage depuis le mois de … janvier. Cela ne nous empêchera pas de souffrir de l’altitude les jours et nuits suivants passés entre 3.600 et 5.000 mètres… mais nous vous raconterons pourquoi cela valait vraiment le coup au prochain chapitre !

En attendant, nous disons ‘Au revoir’ à l’Argentine et aux Argentins, et encore mille mercis pour votre accueil : vous savez que nous avons mis nos roues sur les routes de 19 de vos 23 provinces ? Nous espérons que les chapitres suivants vous donneront envie de venir visiter les Altiplanos boliviens et péruviens !

Je vous rappelle qu’en ouvrant l’album Picasa joint en cliquant sur la légende de la photo en tête d’article, c’est parfois Google+ qui s’ouvre au lieu de Picasa Web, lequel ne permet notamment pas de lire les abondantes légendes dont j’illustre chaque photo. Il faut alors, dès l’ouverture, repérer en haut et au milieu de l’écran un bandeau jaune où il est écrit « Cliquer ICI pour revenir à Picasa ». (Attention, le message ne s’affiche pas très longtemps ; si vous ne le voyez pas, revenir en arrière d’une étape !). Il faut alors cliquer sur « ICI », et, miracle, tout l’album s’affiche sous forme de vignettes. Cliquer ensuite sur ‘Diaporama’ ; le Diaporama se lance alors avec la première photo…. puis faire comme le diaporama le propose : appuyer sur la touche F11 du clavier pour passer en ‘plein écran’… sur la touche Pause, et faire défiler soi-même ses photos à son rythme avec les flèches de direction du clavier.

Bonne lecture !