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18 – La Bolivie des Hauts Plateaux

18 - La Bolivie des Hauts Plateaux

18 – La Bolivie des Hauts Plateaux

Nous aurons passé près de trois semaines en Bolivie, et il nous semble pourtant ne l’avoir qu’entr’aperçue. Le pays ne compte pourtant qu’à peine 10 millions d’habitants, mais sa superficie est le double de celle de la France, et nous avons dû faire l’impasse complète non seulement sur toute la partie amazonienne, qui n’était pas du tout sur notre route, mais également sur le lac Titicaca, Copacabana et l’île du Soleil, qui, quant à eux, étaient bien sûr à notre programme. Les fameux ‘bloqueos’ en effet, que nous attendions plutôt du côté d’Oruro, étaient installés depuis deux semaines sur la route de La Paz au lac, puis entre Copacabana et la frontière péruvienne, histoire d’être sûrs qu’aucun touriste ne pouvait venir. Il faut dire que le motif était grave : la traversée d’un bras du lac pour atteindre Copacabana se fait actuellement sur de charmantes barges en bois ; le développement touristique exige un pont ; les piroguiers actuels n’en veulent pas, et les gens de Copacabana en veulent trois ! Les quatre grandes villes que nous avons visitées, Potosi, Sucre, Oruro et La Paz, valaient heureusement toutes le voyage, sans parler de l’incroyable site pré-inca de Tihuanaco.

Il faut avouer que nous avions une sympathie a priori assez forte pour la Bolivie du fait que nous habitons depuis cinq ans en France une avenue Simon Bolivar, El Libertador, celui qui conquit l’indépendance du pays contre le Royaume d’Espagne en 1825 et lui donna son nom ! Quelques mois plus tard, il cédait la Présidence qu’on lui avait offerte à son Général préféré, le Général Sucre, qui donnera son nom à la capitale du pays. L’autre côté très attachant de la Bolivie est que plus de la moitié de la population est purement amérindienne, et que depuis 2006, la présidence de Evo Morales a fortement incité la population à ‘rester indienne’, notamment en portant le costume traditionnel ; un vrai régal pour nos yeux, comme vous allez le voir !

Notre première étape fut l’extraordinaire ville de Potosi, située à plus de 4.000 m, au pied d’un ‘Cerro Rico’, la ‘montagne d’argent’ qui fit la fortune de l’Espagne – et de l’Europe – pendant trois siècles. L’abondance d’argent et de main d’œuvre – la ville compta plus de 150.000 habitants au XVIIIème s. – emplit cette ville, malgré l’altitude, de monastères, églises, hôtels particuliers et palais dès le XVIème siècle, mariant en un style inimitable les traditions catholiques les plus pures avec l’art mudéjar (d’origine musulmane) des architectes venus d’Espagne et l’imagination fertile des artisans amérindiens intégrant leur mythologie dans les œuvres qui leur étaient confiées. Je ne m’étendrai pas sur l’exploitation actuelle du Cerro Rico par des ouvriers boliviens regroupés en coopératives ; leurs effroyables conditions de travail sont très bien décrites dans un article récent dont je donne le lien http dans la légende d’une des photos.

Aller de Potosi à Sucre est un vrai régal… non seulement l’excellent route est sinueuse à souhait, mais elle traverse des paysages grandioses… et elle descend… elle descend jusqu’à 2.750 m ; la température y est chaude (nous sommes en zone tropicale), on y retrouve des traces d’humidité, on y hume des odeurs oubliées depuis l’Argentine, bref, on allait s’y sentir bien ! Et effectivement, Sucre a tout pour plaire : si elle a gardé le titre de capitale officielle de la Bolivie – mais sans le siège du gouvernement qui est à La Paz – elle est surtout une ville étudiante, pleine de vie et de jeunesse. Et elle a su garder un charme colonial fou, avec ses maisons d’un ou deux étages seulement, toutes badigeonnées de blanc, mettant en valeur d’admirables balcons en fer forgé ou bois recouverts de tuiles…

C’est tout le contraire qui nous attendait à Oruro, LA ville minière par excellence, adossée à une montagne de minerais couverte de puits de mines, et où Evo Morales a fait ses études secondaires ; depuis la crise financière de 2008 et la chute des cours de minerais, les coopératives ont dû diviser par cinq les salaires des mineurs… vous comprenez pourquoi nous attendions les ‘bloqueos’ plutôt ici qu’à Copacabana ! La ville est à 85% amérindienne, et ni les costumes traditionnels ni les magasins ou restaurants ne sont ici pour séduire les touristes…. nous nous sentions vraiment dans une Bolivie ‘vraie’, et dans notre élément. Nous avons eu en plus la chance d’y avoir choisi, un samedi soir, un hôtel dominant une place où se tenait une ‘Diablada’, sorte de carnaval rassemblant des centaines de personnes aux costumes plus extravagants les uns que les autres. Bref, contrairement à beaucoup d’autres voyageurs, Oruro, simple ville étape sur la route de La Paz, nous a séduits.

Je vous passe la description de La Paz, la capitale de 2,5 millions d’habitants, tout comme celle des ruines de Tihuanaco. Tout ce qu’il faut en retenir d’intéressant, qui n’est pas dans l’album ci-joint, c’est notre hallucinante arrivée à motos… plusieurs globebikers nous avaient vivement déconseillés d’aller à La Paz à cause de son trafic dément dans un relief impossible ; mais Véronique, vous le savez, adore les centre-ville, et La Paz étant la plus grande ville de Bolivie sur notre route, on allait y arriver un dimanche sans trafic, s’y poser quatre jours, nous allions bien nous débrouiller, on en avait vu d’autres ailleurs, etc… J’avais donc préparé l’itinéraire avec soin sur Google Map, Google Earth, le GPS et les cartes et plans ; mais c’était un peu comme si j’avais préparé une traversée de la Manche à la nage avec ces mêmes instruments. En effet, dès le premier coin de rue, elle n’était pas dans le bon sens ; au second virage, le GPS disait de tourner dans la rue à droite, là, maintenant, mais il n’y avait qu’un escalier plongeant dans le vide… c’est alors que l’orage menaçant ouvrit ses vannes de grêle, là, alors que la rue plongeait à pic dans ses premiers lacets aux dalles de ciment disjointes rapidement recouvertes d’un épais liquide marron. Relever un peu sa visière pour chasser la buée fait crépiter la grêle sur la figure, puis balayer le plastique qui protège le GPS en train de recalculer l’itinéraire, éviter ce bouillonnement qui semble indiquer une bouche d’égout ouverte, piler pour laisser passer ce ‘collectivo’ dont les freins semblent rendre l’âme, poser les pieds dans le courant de 5cm de boue, doubler cet autre ‘collectivo’ qui charge et décharge des clients courant sous la pluie battante… Heureusement, le GPS, notre seul lien avec le réel, nous resta fidèle et finit par nous amener devant notre hôtel, trempés mais sains et saufs. La sortie de La Paz fut presqu’aussi dantesque ; ce n’était pas un dimanche, le soleil tapait fort, et les montées à pic sont sans doute plus difficiles dans les embouteillages que les descentes sous la pluie ! Mais Véronique s’en est là encore tirée comme une pro ! Il ne nous restait plus dans la journée qu’à visiter Tihuanaco en tenue de motard, passer les frontières pour sortir de Bolivie et entrer au Pérou, et enfin arriver à Puno à la nuit tombée.

A bientôt au Pérou !

 

Je vous rappelle qu’en ouvrant l’album Picasa joint en cliquant sur la légende de la photo en tête d’article, c’est parfois Google+ qui s’ouvre au lieu de Picasa Web, lequel ne permet notamment pas de lire les abondantes légendes dont j’illustre chaque photo. Il faut alors, dès l’ouverture, repérer en haut et au milieu de l’écran un bandeau jaune où il est écrit « Cliquer ICI pour revenir à Picasa ». (Attention, le message ne s’affiche pas très longtemps ; si vous ne le voyez pas, revenir en arrière d’une étape !). Il faut alors cliquer sur « ICI », et, miracle, tout l’album s’affiche sous forme de vignettes. Cliquer ensuite sur ‘Diaporama’ ; le Diaporama se lance alors avec la première photo…. puis faire comme le diaporama le propose : appuyer sur la touche F11 du clavier pour passer en ‘plein écran’… sur la touche Pause, et faire défiler soi-même ses photos à son rythme avec les flèches de direction du clavier.

Bonne lecture !

 

 

16 – L’Argentine du Nord Ouest

 

16 - L'Argentine du Nord Ouest

16 – L’Argentine du Nord Ouest

 

 

 

Avec l’Argentine du Nord Ouest, nous achevons une première partie de notre périple en Amérique du Sud, celle qui consistait à rendre visite à nos cousins argentins et à découvrir les merveilles que la Nature avait placé chez eux. Mais dans le Nord Ouest de l’Argentine, s’il y a aussi ET des cousins, ET des merveilles de la nature… il y a EN PLUS que nous entrons dans un domaine géographique et historique différent, qui s’étend jusque tout au nord de l’Amérique du Sud.

Pour la géographie, on monte ! Depuis le détroit de Magellan, les Andes, c’était pratiquement une seule chaîne de montagnes, de plus en plus haute en allant vers le Nord, des 3.000 m des Payne aux presque 7.000 m de l’Aconcagua. A partir de maintenant, la Cordillère se multiplie : Occidentale, Centrale, Orientale… sans parler de multiples noms locaux ; entre toutes ces cordillères, qui culminent entre 5 et 6.500 m, se trouvent des plateaux, avec de gigantesques lacs et de gigantesques salines : il s’agit de l’Altiplano. Et comme le ‘courant de Humbolt’ – vous savez ? ce courant glacé qui remonte de l’Antarctique tout le long des côtes de l’Amérique du Sud, et qui disparaît, certaines années, sous son concurrent ‘El Niño’, et çà déclenche des catastrophes ? – donc, comme le courant (froid) de Humbolt – Alexander de Humbolt 1769 – 1859 : çà, c’était un vrai savant qui savait de quoi il parlait ! – eh bien disais-je, comme ce courant froid provoque de la sécheresse tout au long de cette côte (désert de l’Atacama, du Lipez, etc…), ce ne sont pas sur la côte mais à l’intérieur, sur l’Altiplano, à 3.600 m d’altitude en moyenne, que se sont développées depuis deux ou trois mille ans d’étonnantes civilisations.

Et c’est dès le Nord Ouest de l’Argentine que nous rencontrons l’Altiplano comme les premières traces de l’Empire Inca, détruit – avec 180 hommes et 37 chevaux – par le conquistador Pizarro au XVIème siècle. Une petit page d’histoire donc, qui nous servira jusqu’à la fin du voyage !

Après que Pizarro eut conquis l’Empire Inca en 1532, il restait à l’organiser. Dés 1542, Charles Quint crée la Vice Royauté du Pérou. Elle s’étend alors théoriquement de Panama jusqu’à la Patagonie, et du Pacifique jusqu’à l’Atlantique, et est subdivisée en ‘Audiences’, dont l’une est celle de ‘Buenos Aires’. Parallèlement, en 1561, une charte royale impose que tout le trafic transatlantique entre Séville et l’Amérique se fera exclusivement par une flotte semestrielle de galions : aucun navire ne pouvait quitter Buenos Aires à destination de l’Espagne, et tout le commerce devait passer par l’Altiplano, les Cordillères, Lima et l’isthme de Panama. C’est alors que furent fondées, tout au long de ce trajet, les grandes villes étapes que nous avons traversées dans notre ‘Argentine du Nord Ouest’ : Mendoza fut fondée dès 1561, Tucuman en 1565, Cordoba en 1573, et Salta en 1582.

Compte tenu des distances et des communications extrêmement lentes à travers les Andes, où les cols sont souvent bloqués par la neige en hiver, le système n’était pas très opérationnel ! Et lorsqu’en outre, en 1776, les Portugais, alliés aux Anglais, s’emparent du port de Colonia sur le Rio de la Plata (ce sont pourtant eux qui l’avaient fondé un siècle plus tôt… mais le Pape l’avait rendu aux Espagnols, cf. Chap. 7 ‘En Uruguay’), Charles III d’Espagne se décide à transforme l’Audience de Buenos Aires en Vice Royauté du Rio de la Plata. Celle-ci couvrait vers le Nord toute l’actuelle Bolivie : fin de la charte de 1561 ; c’est donc depuis la fin du XVIIIème siècle au moins – contrebandiers et tolérance avaient adouci les rigueurs de la Charte – que l’Argentine pourra se développer normalement.

Revenons à nos cousins !

–        Mendoza : n’avons rien vu ; non seulement aucun cousin d’importance n’y habite, mais nous n’y avons passé qu’une très courte nuit en redescendant des Andes ! Et pourtant, que n’avons-nous pas manqué ! Notamment des vignobles des meilleurs cépages importés par les Franciscains depuis 1561 ! Qu’on se le dise, les Argentins savent tellement bien faire du vin (5ème producteur mondial) qu’ils se le gardent pour eux : ils n’exporteraient que moins de 5 % de leur excellente production.

–        Cordoba : là, depuis le passage de nos neveux Marion et Manu en 2007, nous savions avoir droit à un accueil garanti. Certes, entre temps, les nièces avaient grandi, s’étaient mariées, et avaient des enfants, mais l’accueil n’en est pas moins resté à la hauteur de la tradition d’hospitalité de la famille Laxague. Cette ville de 1,5 Million d’hab, adossée à une Sierra de 2.000 m de haut, a grandi à partir d’une douane interposée dans le commerce entre le Rio de la Plata et le Pérou colonial. C’est aujourd’hui la ‘capitale culturelle de l’Amérique du Sud’.

–        Tucuman : sympathique étape d’un soir, dont les abords en plantations de cannes à sucre nous ont rappelé notre vie insulaire dans l’Océan Indien.

–        Salta : nous croyions, avant de partir de France, que Juan et Panki Laxague seraient nos contacts dans la province de Missiones. Mais Juan est à la retraite ! Heureusement, Christina a pris toutes les retraites, Juan a dû continuer de travailler quelques années, et il cultive une immense plantation de ‘calafates’ (une sorte de myrtille) à côté de Salta…. où il a maintenu, lui aussi, la tradition d’hospitalité des Laxague !

Route de Mendoza à la frontière bolivienne non pas sans histoire donc, mais en tous cas sans incident. Après Salta, nos motos sont montées jusqu’à 4.170 mètres voir les Salinas Grandes (3.500m), histoire de commencer à habituer nos organismes à l’altitude en montant et en redescendant. Et en quittant Tilcara (2.460 m) pour La Quiaca (où se trouve la frontière bolivienne, à 3.440 m), nous avons passé sur La Puna un col à 3.800 m, avant de redescendre à nouveau dormir à Tupiza (2.950 m), notre première étape bolivienne, en traversant notre premier vrai orage depuis le mois de … janvier. Cela ne nous empêchera pas de souffrir de l’altitude les jours et nuits suivants passés entre 3.600 et 5.000 mètres… mais nous vous raconterons pourquoi cela valait vraiment le coup au prochain chapitre !

En attendant, nous disons ‘Au revoir’ à l’Argentine et aux Argentins, et encore mille mercis pour votre accueil : vous savez que nous avons mis nos roues sur les routes de 19 de vos 23 provinces ? Nous espérons que les chapitres suivants vous donneront envie de venir visiter les Altiplanos boliviens et péruviens !

Je vous rappelle qu’en ouvrant l’album Picasa joint en cliquant sur la légende de la photo en tête d’article, c’est parfois Google+ qui s’ouvre au lieu de Picasa Web, lequel ne permet notamment pas de lire les abondantes légendes dont j’illustre chaque photo. Il faut alors, dès l’ouverture, repérer en haut et au milieu de l’écran un bandeau jaune où il est écrit « Cliquer ICI pour revenir à Picasa ». (Attention, le message ne s’affiche pas très longtemps ; si vous ne le voyez pas, revenir en arrière d’une étape !). Il faut alors cliquer sur « ICI », et, miracle, tout l’album s’affiche sous forme de vignettes. Cliquer ensuite sur ‘Diaporama’ ; le Diaporama se lance alors avec la première photo…. puis faire comme le diaporama le propose : appuyer sur la touche F11 du clavier pour passer en ‘plein écran’… sur la touche Pause, et faire défiler soi-même ses photos à son rythme avec les flèches de direction du clavier.

Bonne lecture !

 

15 – Le Chili central

15 - Le Chili central

15 – Le Chili central

Nous avions déjà visité les provinces du Chili les plus au Sud, celles de ‘Magellan’ (Punta Arenas) et de ‘Ultima Esperanza’ (sic !… Puerto Natales. Cf. Blog 13), s’étendant du Détroit au Parc de Torrès del Payne, puis celle d’Aysen (la Carretera Australe de Chile Chico à Tupaleufu). Nous y sommes revenus beaucoup plus au nord, remontant le Chili depuis Osorno jusqu’à Santiago et Valparaiso, le cœur du Chili économique, où se concentrent les 2/3 de la population. Une grande autoroute, la ‘Transaméricaine’ remonte tout le pays dans d’excellentes conditions. Les grands centres de Temuco et Santiago nous permettaient en outre de faire réviser nos motos après les épreuves subies sur le ‘ripio’ argentin de la ruta 40 et avant d’aborder l’altiplano bolivien, où elles auront à travailler dur, à des altitudes moyennes de 3.800 m.

Le Chili est un pays très attachant, coincé entre l’Océan Pacifique et la chaîne des Andes, où se trouve son point culminant, l’Aconcagua (6.962 m). S’étendant sur quelques 4.300 km du nord au sud pour une largeur moyenne de 180 km, couvrant plus de 750.000 km², la variété de ses climats est exceptionnelle, des déserts du nord (l’Atacama y abrite le fameux observatoire ALMA, inauguré ce mois-ci) aux régions subarctiques, en passant par toute la gamme des climats que nous aurions chez nous entre la Norvége et le sud marocain : lors des 500 km que nous avons parcourus en une journée entre Las Trancas et Santiago, nous avons quitté une station de montagne pour descendre dans un climat ‘toulousain’ aux magnifiques champs de maïs, avant de rencontrer nos premiers cactus, puis des palmiers, puis des bananiers… Ses 16 millions d’habitants travaillent dur, et le niveau économique du pays est élevé : en ce qui nous concerne, nous avons apprécié qu’il n’y ait notamment pas de problème de monnaie (pas de ‘marché bleu’ sur le peso chilien !), ni de ravitaillement en essence ; la vie en revanche y est relativement chère, comme en Europe pour un niveau de confort équivalent, ce qui semble laisser une partie importante de la population aux limites de la misère. Le pays a été colonisé par les Espagnols dès le XVIème siècle, lors de leur poussée vers le Sud à la suite de la conquête de l’empire Inca ; mais les Espagnols n’ont réussi à dominer ce qu’on appelle l’Araucanie – c’est-à-dire le cœur du pays Mapuche – qu’à la suite de longues guerres pendant lesquelles ils ont souvent eu le dessous, et qui ne se sont terminées qu’à la fin du XIXème s. ; d’où un regard porté par les Chiliens sur les importantes communautés indiennes subsistantes aujourd’hui beaucoup plus positif que ce que nous avions pu percevoir en Argentine.

Nous ne sommes restés que deux jours à Santiago, et deux jours à Valparaiso, à peine le temps de nous faire une idée superficielle de ces grandes villes célèbres ; mais nous avons été séduits par leur rythme et leurs couleurs comme par leur activité économique. Valparaiso, surtout, nous a enchantés : ces empilements décomplexés de maisons de toutes les couleurs dominant la rade, l’ambiance festive ‘en bas, sur le plan’, l’animation du côté du port, les fruits de mer, la lumière… un regret seulement, d’ailleurs étonnant : ce port n’est pas du tout tourné vers la mer, sans marina ni croisette… il faut dire que la mer y est paraît-il glaciale !

Mais notre morceau de bravoure de ces 2.000 km de routes aura – encore une fois ! – été motocycliste, même si malheureusement aucun reportage photographique ne peut vous le raconter : le franchissement des Andes du Chili vers l’Argentine, par le célèbre col du Christ Rédempteur (tunnel à 3.600 m) au pied de l’Aconcagua aurait dû être particulièrement photogénique ; la météo était idéale, et le spectacle annoncé féérique. Il s’est transformé en un cauchemar pour les vieux que nous sommes, qui avons dû en effet parcourir 1.150 km en deux jours, dont 270 km – c’est-à-dire tous ceux de la haute montagne à proprement parler – dans la nuit noire la plus complète. Des travaux routiers du côté de la station de ski de Portillo obligeaient en effet à une circulation à sens unique ; et au lieu d’organiser une circulation alternée toutes les 15 ou 30 minutes, la route vers l’Argentine n’était ouverte que de… 21h30 à 7h00. Arrivés au pied du col vers 12h30, nous avons d’abord dû patienter pendant 9 heures dans une vague auberge, en nous préparant à une nuit difficile. Lorsque la nuit bien noire s’est installée, nous avons commencé par escalader une infinité de vertigineux (ah ! ce sentier lumineux de phares, là bas, tout en bas… !) lacets en travaux, tentant de nous accrocher aux motos ‘sportives’ qui nous accompagnaient sans nous faire rattraper par la meute des voitures qui nous suivaient. Las ! En redescendant vers l’Argentine, nous avons manqué le poste de douane – qui n’était pas installé en travers de la route ! – et avons dû remonter 16 km… pour nous retrouver noyés dans le flot des voitures. Deux heures plus tard, minuit largement passé, il ne nous restait plus qu’à parcourir encore 180 km de routes sinueuses en restant bien éveillés jusqu’à Mendoza, atteint… sous la pluie… à 3h45. Nous garderons longtemps en mémoire le cerveau embrumé de ce noir tunnel glacé qui n’en finit pas, balayé par le pinceau des phares, avec quelques furtives visions, dans les quelques lignes droites, de l’immense voûte étoilée où se découpe l’ombre noire de parois, le froid qui s’infiltre, puis l’humidité qui revient en redescendant, les crampes et picotements des mains, l’attention qu’il faut recadrer sans cesse sur la route qui n’en finit pas de tourner, les haltes forcées pour la douane, faire le plein d’essence et de café, les phares de Véronique dans les rétroviseurs, le trafic sur ce grand passage international… et enfin de la grosse averse qui nous rince en croisant des semis remorques vers 3h00 du matin… Et le lendemain, nous avions encore 650 km à parcourir pour atteindre nos neveux Laxague de Cordoba, où nous arriverons sains et saufs avec de tout petits yeux bien fatigués ! Heureusement, leur accueil était à la hauteur de notre fatigue : nous vous raconterons cela la prochaine fois !

Je vous rappelle qu’en ouvrant l’album Picasa joint en cliquant sur la légende de la photo en tête d’article, c’est parfois Google+ qui s’ouvre au lieu de Picasa Web, lequel ne permet notamment pas de lire les abondantes légendes dont j’illustre chaque photo. Il faut alors, dès l’ouverture, repérer en haut et au milieu de l’écran un bandeau jaune où il est écrit « Cliquer ICI pour revenir à Picasa ». (Attention, le message ne s’affiche pas très longtemps ; si vous ne le voyez pas, revenir en arrière d’une étape !). Il faut alors cliquer sur « ICI », et, miracle, tout l’album s’affiche sous forme de vignettes. Cliquer ensuite sur ‘Diaporama’ ; le Diaporama se lance alors avec la première photo…. puis faire comme le diaporama le propose : appuyer sur la touche F11 du clavier pour passer en ‘plein écran’… sur la touche Pause, et faire défiler soi-même ses photos à son rythme avec les flèches de direction du clavier.

Bonne lecture !

14 – Rutas 40 et Australe : la Patagonie des Glaciers

14 - Les Rutas 40 et Australe : la Patagonie des Glaciers

14 – Les Rutas 40 et Australe : la Patagonie des Glaciers

 

 

Deux chapitres du blog mis à jour successivement, vous allez avoir des nouvelles des Perrin, et de la lecture pour les journées d’hiver qui reviennent ! Commencez par le chapitre « 13 – La Patagonie des Lacs à Magellan », qui raconte notre lente et longue descente, du 29 janvier au 21 février, jusqu’au détroit de Magellan : quelle aventure ! Nos temps libres y ont été consacrés à rédiger le chapitre 12… et cela fait donc déjà un mois que nous ne vous avions pas donné de nouvelles !

Le présent chapitre 14 raconte comment un groupe d’amis Parisiens nous a rejoints au Chili au pied des ‘Torrès del Paine’, et nous a accompagnés vers le Nord pendant plus de 2.000 km tout au long de célèbres routes touristiques passant par des sites naturels exceptionnels. J’espère qu’il vous donnera envie de venir ici les admirer en vrai ; en attendant, en voici un acompte !

Depuis au moins trois ans que nous évoquons autour de nous que notre cinquième voyage sera consacré à l’Amérique du Sud, et notamment à l’Argentine où vivent de nombreux cousins de Véronique, nous avons en effet fait la connaissance des frères Patrice et Thierry Ossent, qui, tous deux motards, y ont été élèves au lycée Mermoz de Buenos Aires il y a quelques décennies, et qui reprenaient contact avec leurs anciens copains à l’occasion de l’anniversaire du lycée. Il était évident que mon compagnon de voyage ‘autour du Mt Ararat’ de l’année dernière, Bernard Champanhet, ferait partie de l’expédition ; s’y sont greffés de vieux amis du groupe, les Jozan. L’idée était que d’innombrables merveilles de la nature du Sud des Andes ne sont accessibles que par de mauvaises pistes, et qu’elles seraient plus aisément praticables par nos motos allégées de leurs bagages dans les voitures d’accompagnement ; et si on pouvait ‘tourner’ de guidons en volants.

Nous avons donc appris, après notre arrivée sur le continent américain, que nous avions rendez-vous avec eux sept le 21 février 2013, dans l’après-midi, à l’entrée du parc des Torrès del Paine, au Chili… Un vrai cauchemar de randonneur ! Non seulement un lieu précis, mais quasiment une heure précise au milieu de nulle part, à des centaines de kilomètres de tout centre urbain. Nous qui voyageons toujours sans savoir où nous coucherons le surlendemain ! Comment être sûr d’être au rendez-vous ? Et s’il fait trop mauvais temps ? Et si une des motos crève ou bien est en panne ? Et si nous n’avons plus envie ? Nous ne sommes pas des chauffeurs de Shuttle/Navettes aéroport/chutes du Niagara ! Pour plus de sûreté, nous avions prévu quatre jours de marge… qu’une tempête nous a complètement mangés à Punta Arenas ! En outre, nous avons dû nous préparer psychologiquement au choc des rythmes : quant à nous, trois mois que nous étions partis sur les routes, et trois autres mois avant de rentrer en France… quant à eux, partis la veille de l’hiver parisien, des réservations d’avion pour la reprise de leurs activités en France les attendaient douze jours plus tard… et 2.200 km plus au nord. Le choc fut finalement largement aussi brutal que redouté, mais la joie des retrouvailles et des spectacles de la nature admirés en commun fut à la même hauteur.

Parce que les photos que vous allez voir dans l’album ci-joint sont celles de sites exceptionnels. Il y a d’abord la montagne ; la grande montagne ; celle que les meilleurs ‘Alpinistes’ (‘Andinistes’) du monde entier viennent tutoyer ; il y a des parois et des cimes ici dont l’histoire de la conquête n’a rien à envier à celles des faces Nord de l’Eiger ou des Grandes Jorasses : les ‘Tours’ du Payne, le Cerro Torre, le Fitz Roy notamment. Il y a ensuite cette merveille unique de la nature qu’est le gigantesque glacier ‘Perito Moreno’ se jetant – au rythme de 2 mètres par jour en moyenne – dans le lac Argentino sur un front de 5 kilomètres. Il y a enfin deux routes mythiques, que les motards du monde entier rêvent de parcourir au moins une fois dans leur vie : la ‘Ruta 40’, qui parcourt toute l’Argentine depuis la frontière bolivienne jusqu’au détroit de Magellan en longeant au plus près la cordillère des Andes ; elle suit plus au moins le chemin que le grand’père Jacques de Larminat (cf. Blog 12) a suivi en 1908/1909 à la recherche d’une estancia à acheter ; en ce début de 2013, il en restait quelques centaines de kilomètres en chaussée ‘consolidée’, c’est-à-dire en ‘ripio’. Et la ‘Carretera Australe’, dont le Général Pinochet lança la construction en 1986 : 1.250 km pour rejoindre par la route le port de Puerto Montt (41° S) à Villa O’Higgins (45° S), « le long » d’une côte de l’océan Pacifique qui ne cesse d’être découpée en profonds fjords et hautes montagnes couronnées de glaciers ; superbe, donc, mais d’autant plus rude qu’il y pleut toute l’année et que le ‘consolidé’ y domine largement…

Bonne lecture, donc, et n’oubliez pas de nous mettre des petits messages ; vous n’imaginez pas combien ils font plaisir !

Je vous rappelle que, pour les albums, il faut cliquer sur la légende de la photo en tête de l’article, et que si c’est Google+ qui s’ouvre au lieu de Picasa, il faut « Cliquer ICI pour revenir à Picasa » ! Mais vous connaissez maintenant la musique !

13 – La Patagonie des Lacs à Magellan

13 - La Patagonie des Lacs à Magellan

13 – La Patagonie des Lacs à Magellan

 

La Patagonie est loin de constituer un tout homogène ; elle est diverse tant par ses climats et sa végétation que par ses paysages : on y trouve le désert, la steppe, les forêts ‘alpines’ ou antarctiques, les rios, les lacs, les montagnes et les glaciers, les ‘alpages’, les champs et les fjords… Il y une Patagonie sèche et une Patagonie humide, plus ou moins glacées en hiver ou brûlante en été… L’unité de toutes ces régions, à part la difficulté d’y vivre, et donc sa densité extrêmement faible de population ? C’est le vent ! A la différence de ce qui se passe dans l’hémisphère nord, ici, dans l’hémisphère sud, soufflent toute l’année, mais surtout pendant l’été austral, dès le 40ème parallèle (soit la latitude de Madrid ou du sud de la Tasmanie) ceux que les marins nomment « les 40ème rugissants », qui se transforment en « 50ème hurlants » 10° plus au sud. Le Cerro de Los Pinos est situé sur le 40ème parallèle, et Punta Arenas, le point le plus austral de notre périple, sur le 53ème , alors qu’Ushuaia est sur le 56ème, latitude de… Copenhague dans l’hémisphère nord.

Dans les images ci-jointes, vous nous verrez descendre tous ces parallèles et traverser toutes ces Patagonies, traversant les déserts, longeant la côte Atlantique, rencontrant le vent, puis le froid en descendant toujours plus vers le Sud, jusqu’à la ‘Ruta del Fin del Mundo’ pour atteindre Punta Arenas, sur les bords du détroit de Magellan. Certains parlent de monotonie quand on descend par la route – goudronnée ! – n°3, mais nous ne nous y sommes jamais ennuyés, brutalement réveillés au guidon de nos motos par les violentes claques de vent reçues à chaque croisement de camions ou de bus ! Ma tête est pleine de calculs pour savoir s’il y aura du carburant à la prochaine station marquée sur la carte, mais beaucoup ont disparu, manifestement depuis des années… ll est tout à fait impossible de s’arrêter du tout, ne serait-ce que pour faire une courte pause, en-dehors d’une zone aménagée, car les bas côtés ne permettent pas de poser la moto en sécurité, menacées par le vent et le trafic, et il n’y a guère d’autres zones ‘aménagées’ que dans les stations services. Le soir, après l’étape, nous sommes tous deux frigorifiés et courbatus des bras et du dos d’avoir lutté pendant des heures contre le vent latéral… Les guanacos (sortes de lama) et les nandous (petites autruches locales) partagent les maigres pâturages de moutons et chevaux en liberté ; des estancias se devinent, de loin en loin, cachées dans un bosquet de peupliers, sous des ciels et lumières photogéniques, surtout lorsque des nuages cachent le soleil ; des jeux d’ombres et de lumières parcourent alors la steppe à grande vitesse, faisant et défaisant les mirages, et notre moral change au même rythme : le monde devient hivernal dès que le soleil se cache plus de quelques minutes, puis estival dès que nos blousons se réchauffent sous le soleil !

Les photos ci-jointes racontent notre chute sur le ‘ripio’ en revenant d’une forêt d’arbres pétrifiés dans un désert coloré, les manchots de Magellan sur les plages de l’Atlantique, pourquoi nous avons renoncé à atteindre Ushuaia et la magie des glaciers suspendus des montagnes entourant Puerto Natales, situé sur la côte de l’océan Pacifique. Nous avons pris notre temps pour descendre, nous arrêtant souvent deux nuits de suite au même endroit pour nous imprégner de cette Patagonie sauvage, de ces habitants intrépides ‑ qu’ils soient descendants d’Indiens ou de colons Européens ‑ vivant dans des conditions d’isolement que nous autres Parisiens avons du mal à imaginer ; leurs maisons sont barricadées de bardages métalliques. Le dépaysement vient aussi de l’australité de la région : il faut s’habituer à ce qu’ici, ‘la lune ne ment pas’, c’est-à-dire que, au contraire de ‘notre’ lune en France, quand elle dessine un ‘C’, c’est bien qu’elle Croît, et un ‘D’, qu’elle Décroît ! Et à ce que, lorsque c’est le vent du Sud qui souffle, cela annonce le froid et le beau temps, à la différence du vent du Nord, qui apporte l’humidité de l’Equateur. Les chambres d’hôtel exposées au Nord ont le soleil toute la journée, et les glaciers, bien sûr, sont sur les faces Sud des montagnes, les plus difficiles à gravir. L’étoile Polaire a disparu depuis longtemps, et les ciels nocturnes, étincelants, sont dominés par la Croix du Sud et les nuages ‘de Magellan’. L’humidité revient dans le Sud dès que les Andes ont perdu suffisamment d’altitude pour laisser passer l’humidité de l’océan Pacifique, mais le vent gagne alors en puissance : toute la végétation y est tordue par le vent dominant du nord ouest. A Punta Arenas, où nous sommes restés bloqués 4 jours par un vent hurlant à plus de 120 km/h, nous avons pu visiter les nombreux musées qui racontent l’histoire de cette terre d’exception… vous en retrouverez quelques éléments dans les photos ci-jointes.

Bonne lecture !

 

Je vous rappelle aussi que parfois, en ouvrant l’album Picasa, c’est en fait Google+ qui s’ouvre, qui ne permet notamment pas de lire les légendes dont j’orne chaque photo. Il faut alors, dès l’ouverture, repérer en haut et au milieu de l’écran un bandeau jaune où il est écrit « Cliquer ICI pour revenir à Picasa ». (Attention, le message ne s’affiche pas très longtemps ; si vous ne le voyez pas, revenir en arrière d’une étape !). Il faut alors cliquer sur « ICI », et, miracle, tout l’album s’affiche sous forme de vignettes. Cliquer ensuite sur ‘Diaporama’ ; le Diaporama se lance alors avec la première photo…. puis faire comme le diaporama le propose : appuyer sur la touche F11 du clavier pour passer en ‘plein écran’… sur la touche Pause, et faire défiler soi-même ses photos à son rythme avec les flèches de direction du clavier.

9 – Pause à Buenos Aires

9 - Pause à Buenos Aires

9 – Pause à Buenos Aires

 

 

Quel plaisir que cette pause dans cette magnifique capitale qu’est Buenos Aires (‘BsAs’ pour les intimes), après près de 5.000 km de motos dans la chaleur étouffante du sud du Brésil ! Laurent et Claire Stier nous avaient prêté leur appartement de Belgrano, très agréable et bien situé, pendant qu’ils étaient en vacances dans leur ‘champ’ de 100 ha sur les bords du rio Négro, à la frontière de la Patagonie. Et non seulement nous avions la chance que leur fils Philippe s’y trouvait pour nous initier aux particularités de la vie des Porteños, mais la ‘chance’ a voulu (!) qu’une semaine après notre arrivée, le frère de Laurent, Hugues, s’étant cassé la jambe en moto dans son champ, Laurent a dû interrompre ses vacances ; nous avions perdu l’espoir de croiser ces cousins éloignés découverts en France il y a trois ans, et les voilà condamnés à revenir en plein été dans la capitale pour notre plus grande joie.

Buenos Aires est une ville à l’urbanisme très organisé, mariant les immenses avenues bordées d’immeubles modernes, de parcs et jardins avec les petits quartiers intimes, aux rues pavées irrégulièrement, aux petites maisons colorées. Chacun des quartiers que nous avons visités avait son charme propre, qu’on ne pouvait s’empêcher de comparer aux plus célèbres quartiers de Paris : Recoleta avec Victor Hugo, Florida avec Montparnasse, Palermo avec la Butte au Cailles, La Boca avec Montmartre, Puerto Madero avec Bercy et l’avenue de France, etc… Chaque jour donc, après le travail quotidien pour répondre aux emails, trier nos photos, préparer les prochains blogs, travailler sur quelques aquarelles et consulter guides, cartes et … annuaire Larminat pour nos prochaines escales, nous partions avec l’une ou l’autre des motos à la découverte d’un nouveau quartier.

Le ‘Grand Buenos Aires’ est aujourd’hui une agglomération de plus de 13 millions d’habitants, qui représentent plus de 30% de la population d’Argentine concentrés sur moins de 5 % de sa superficie. Une première fondation aux débuts du XVIème siècle doit se replier devant le succès des attaques indiennes. A l’époque, la ville européenne ayant prospéré était Asuncion, la capitale actuelle du Paraguay, loin à l’intérieur des terres sur le rio Paraguay ; et l’intégralité du commerce devait passer par le Pérou, 3.000 km plus au nord, ne laissant guère que la contrebande pour animer économiquement cette région. Ce n’est que lorsque les Portugais commencent à menacer la région, à la fin du XVIIIème s. que Buenos Aires est promue capitale de la Vice Royauté du Rio de la Plata. Quelques années plus tard, Napoléon occupe l’Espagne… et les Argentins déclarent leur indépendance ! Depuis les années 1830, avec le général de Rosas, la tradition de gouvernants autoritaires est bien ancrée ici, même si elle s’est teintée d’un fort populisme avec le général Perón (1946-1974), dont la famille Kirchner poursuit l’épopée actuellement : ayant déjà fait faillite au début des années 2000 (banques et caisses de retraite ont notamment été pillées par l’Etat…), le pays n’a toujours pas résolu son insolvabilité internationale, et fuit la mise en place de mesures de redressement en nourrissant le peuple de subventions et en faisant tourner la planche à billets… Depuis quatre semaines seulement que nous avons besoin de changer du peso, son cours a déjà perdu 10%…, au plus grand dam des salariés et assistés qui voient les prix monter au même rythme sans que leurs salaires suivent. D’où des ‘émeutes de la faim’ (on vient piller les supermarchés) et des ‘piquetes’ (les chômeurs bloquent les routes) sous l’œil bienveillant d’une police hostiles aux industriels et commerçants.

Lorsque Claire et Laurent ont dû revenir chez eux, ‘chez nous’ (!), c’est donc à bâtons rompus que tous les jours nous les avons assaillis de questions sur tous les sujets possibles et imaginables. Il faut dire que Claire, 13ème d’une famille de 19 enfants, et dont la sœur aînée Marie Pincemin en a elle-même 14, ‑ leur mère, 90 ans, ‘Amachi’ pour eux, ‘Tante Elisabeth Laxague’ pour nous, nous attend à Bahia Blanca ‑ avait du pain sur la planche pour nous faire comprendre qui était où et faisait quoi et pourquoi en Argentine ! Laurent, de son côté, chef d’une entreprise de croissanterie avec ses deux frères, était bien placé pour me renseigner sur les particularités de l’économie argentine dont je donne de plus amples détails dans les légendes des photos ci-jointes ! Après une semaine de ce régime, nous commencions à percevoir les champs de forces agitant l’Argentine aussi bien que les 72 petits enfants d’Amachi, et les Stier devaient être heureux de nous voir filer vers le Sud : « vous allez voir, Buenos Aires, ce n’est pas l’Argentine ; dans le Sud, vous allez être émerveillés ». Et effectivement ! Nous allons essayer de faire en sorte que vous n’attendrez pas trop longtemps le trop succinct résumé de tout ce que nous avons vécu dans la Sierra de la Ventana, nos premiers contacts en Patagonie, et la découverte de ce petit paradis qu’est l’estancia Larminat au ‘Cerro de los Pinos’.

 

Je vous rappelle que, pour accéder à l’album de photos, il faut cliquer sur le lien ci-dessous :

https://picasaweb.google.com/113501550221338298900/9PauseABuenosAires?authuser=0&feat=directlink

Ou sur la légende de la photo en tête de l’article.

Je vous rappelle aussi que parfois, lorsque l’album ‘Picasa’ s’ouvre, Google+ propose ‘par défaut’ une présentation de l’album sous forme d’une ‘Galerie’, où on ne peut pas avoir de légendes.

Il faut alors, dès l’ouverture, repérer en haut et au milieu de l’écran un bandeau (près de la ‘barre de titres’ où s’affichent les liens ‘http://, etc…’) où il est écrit (en jaune) quelque chose comme « Cliquer ICI pour revenir à Picasa ». (Attention, le message ne s’affiche pas très longtemps ; si vous ne le voyez pas, revenir en arrière d’une étape !)

Il faut alors cliquer sur « ICI », et, miracle, tout l’album s’affiche sous forme de vignettes. Cliquer ensuite sur ‘Diaporama’ ; le Diaporama se lance alors avec la première photo…. puis faire comme le diaporama le propose : appuyer sur la touche F11 du clavier pour passer en ‘plein écran’… sur la touche Pause, et faire défiler soi-même ses photos à son rythme avec les flèches de direction du clavier.