Dimanche matin 31 décembre 2017, nous décollons donc de la « maison » à 7h du matin pour aller attraper à la gare centrale de Shanghai le train de 8h25 pour Suzhou. Le chemin le plus court faisait 5 stations de métro, on choisit celui de 7 stations car présentant moins de marche à pied, mais je me trompe de sens après le changement et nous en ferons 13… Du coup, nous n’arriverons qu’1/4 d’heure avant le départ du train, en ayant beaucoup de chance avec la fouille à l’entrée de la gare comme au contrôle des billets, ouf !
Suzhou, c’est LA ville de la soie par excellence, celle où mon grand-père Morel Journel écrit y avoir fait ses meilleurs achats de cocons en 1904. Située sur le Grand Canal depuis la dynastie Sui (VIème s.) et bâtie derrière des remparts,
sillonnée de canaux navigables,
elle est la toute première étape de la « Route de la Soie » ! Elle offre d’abord un excellent Musée de la Soie, où des mannequins en tenue d’époque nous montrent comment on nourrit les vers à soie avec des feuilles de mûriers, comment on les laisse ensuite s’enfermer dans leur cocon, avant de, juste avant leur éclosion, les ébouillanter dans des plateaux à dim-suns.Il ne reste plus qu’à dévider le cocon, ce que nous avions déjà vu en détail en Anatolie à Ürgüp, près de Kayseri (l’antique Césarée), en avril 2012… à l’autre bout de la Route. En revanche, à Suzhou, nous voyons travailler une tisserande sur son métier, et nous pouvons admirer quelques pièces en soie intégrales du XVIIIème s. :
Détail d’une robe de la Cour des Qing
Mais ce que les touristes viennent aujourd’hui admirer à Suzhou, ce sont surtout les admirables jardins que se sont aménagés, au fil des siècles, les riches marchands de Suzhou, lesquels n’ont pas été touchés par la Révolution Culturelle. Malheureusement, le dimanche, tous les amoureux ou familles de Shanghai se donnent rendez-vous ici, surtout en ce 31 décembre où le soleil tente de dissiper les brumes nées des pluies des derniers jours : sur les 3 ou 4 jardins que nous étions venus visiter, nous n’avons pu en visiter qu’un, « le Jardin de l’Humble Administrateur » (1509),
au milieu d’une foule de métro chinois vers 18 h…
Cette foule nous a donné un goût de ce à quoi auraient pu ressembler tous les hauts lieux dégustés ici depuis quatre semaines si nous n’avions pas été au mois de décembre, étouffant !
Et puis, l’heure a tourné, il a fallu rentrer à Shanghai, faire un peu de ménage, voir le soleil se coucher pour les vingt (20 !) prochaines heures, boucler nos valises, reprendre une dernière fois le métro en Chine, emprunter un « MAGLEV » ‑ train automatique à suspension magnétique fonçant à 430 km/h ! – pour rejoindre l’aéroport international de Pudong, passer douze (12) heures rangés comme des harengs dans une boîte, retrouver le rythme des « RER » parisiens s’arrêtant à trois reprises en pleine voie sans explication, puis le bus, puis notre vrai « chez nous », bien chaud de notre fille Gaia qui s’y est perchée depuis quelques jours.
A très bientôt pour vous serrer dans nos bras « de vive voix » maintenant, et vous souhaiter, comme tout l’équipage de notre Boeing 777, une très bonne santé pour 2018 !
Et puis ne manquez pas le dernier “Poème de route“, le numéro “26” !
De retour de Suzhou, ville aux jardins charmants, Nous y avons découvert de vrais encombrements, Une foule compacte, des scooters klaxonnant Un beau musée de soie, mais le reste oppressant. Avec 7 heures d’avance nous changerons d’année C’est un des avantages que de réveillonner En Chine pour 10 minutes avant que d’embarquer Dans un Boeing d’Air France qui va nous ramener À Paris cette nuit*. Pendant que vous ferez Une bamboche effrénée ou bien que vous serez Calés d’vant la télé ! Merci d’avoir suivi Nos aventures en Chine ; c’est un bien beau pays Je n’aurai pas dit ça avant d’être ici Heureusement ce voyage a tué l’apriori Sur la Chine crasseuse et bruyante et polluée. Nous avons découvert un pays développé Qui s’équipe si vite qu’il va nous avaler. La France vue d’ici apparaît dépassée Faute de travailler, d’investir, de créer Faute de volonté. On préfère râler, Et réclamer des droits les plus exagérés Et bien moins de devoirs. On va cher le payer Car c’est le maillon faible que nous sommes devenus Et l’Europe en carafe que des esprits tordus Veulent assassiner au lieu de renforcer Risque d’être balayée par ces pays pointus. Même les plus beaux voyages ont un jour une fin Merci à nos agents et leurs petites mains Disponibles, efficaces et en plus si charmants Qui chez DIY-Travel et Ciels de Yunnan Ont très bien assuré un service impeccable. Merci Darrell, Marlon d’inviter à votre table Ces vieux Français venus à Chengdu pour Camille Avec un sens aigu du soutien en famille. Merci enfin Charlotte et Matthieu à Shanghai Votre accueil mériterait une grande médaille En rentrant vous retrouverez votre maison Si belle et délicieuse, et où il fait si bon Dans ce quartier vivant tout imprégné d’histoire Méfiez-vous du succès nos lecteurs voudront voir. Avec ces derniers vers c’est mille alexandrins Écrits en 26 jours, un par un à la main Un vrai plaisir pour moi, même si leur qualité Fut souvent bien médiocre, mais c’est l’actualité Qui tient le porte-plume et non un exercice D’écriture littéraire, ceci dit sans malice. Meilleurs vœux à vous tous pour cette année 18 Que vous soyez chrétien, musulman, shivaïte, Juif ou bien agnostique : que vous et vos enfants Vivez heureux, en paix, sans souci, clairvoyants. Bernard
Cinq jours complets à Shanghaï ! C’est la première fois que nous disposerons d’autant de temps pour parcourir une ville. Mais au soir de cette première journée, nous avons pris la mesure des espaces et des richesses de cette ville de… 25 millions d’habitants ! En bref, malgré une troisième grasse matinée d’affilée, nous sommes à nouveau sur les rotules ce soir. Reprenons depuis le début !
Hier soir donc, nous frappons chez le voisin d’en face, Lao Liu, qui a les clés. Il a la même maison que celle qui nous est prêtée par la fille d’un de nos amis du groupe « sexygénaires ». Il sait donc où sont l’électricité et le chauffage. L’agence de location a aussi envoyé une femme pour nous accueillir. Il est 21h30, mais cela ne semble déranger personne !
La maison date des années 30. Elle est située au cœur ‑ et date des belles heures ! – de la « Concession Française » de Shanghaï, ce système d’extra-territorialité imposé à la Chine par les puissances occidentales par le traité de Nankin (1842), qui perdurera jusqu’à la révolution de 1949. De la terrasse du 3ème étage, on contemple les toits environnants et les tours qui entourent l’ilôt ;
au pied de ces tours, un petit bout de quartier subsiste presqu’inchangé depuis bientôt un siècle,
avec sa vie très chinoise.
A deux pas d’ici, le jardin Jing’An accueille les incontournables joueurs de cartes ou dames,
tandis que le rutilant ensemble bouddhiste du Temple Jing’An, dont la construction actuelle remonterait aux Qing, se fait tenir la dragée haute par les immeubles qui l’entourent.
Entre « notre maison » et le temple passent deux autoroutes empilées l’une sur l’autre de 2×3 voies chacunes… !
Trois stations de métro plus loin, nous arpentons le marché de Tianzifan, présenté comme « authentique » par nos guides (LP, Michelin…), mais qui ne soutient pas la comparaison avec ceux de LuoYang ou PingYao.
Ici, sur la pancarte ovale à droite, il vous est promis un “Nettoyage des oreilles selon les méthodes orthodoxes et professionnelles de notre immuable héritage culturel” (photo 6).
Après que Véronique ait craqué pour faire ses provisions de thé,
nous reprenons le métro pour l’extraordinaire jardin Yu Yuan,
survivant d’un jardin privé au cœur du « quartier chinois ». Ici, tout est symbole,
mais je ne vous casserai pas les pieds ce soir avec toutes mes histoires !
Nous terminons enfin notre journée par une marche vers le célèbre « Bund », ce quai qui borde la rivière HoangPu, creusée, dit-on, du temps des Royaumes Combattants (-475/-221). Nous y arrivons juste à temps pour voir s’éclairer unes à unes les immenses tours qui ont poussé de l’autre côté du fleuve, dans le quartier du Pudong.
Et puis, et puis… grande première, ce soir, nous dînons A LA MAISON !
A bientôt !
“Poème de route n° 22” :
Mais que c’est grand Shanghai, ils sont 25 millions Résidents de cette ville qui a su se faire un nom Comme étant le moteur de l’ouverture chinoise Au commerce mondial dont elle est une base. Les immeubles ici sont très démesurés Ça frime sur la hauteur et aussi la beauté Illuminés la nuit, signés des plus grands noms Ils vont gratter le ciel sans crainte des typhons. À leur pieds quelques restes du Shanghai historique : Le quartier chinois refait à l’identique, La concession française, son air un peu bohème Qui fleurent l’occupation au début du XX°. Nous sommes hébergés à Simingcun Village Lilong des années trente, typique de son âge, Où Charlotte et Matthieu sont les seuls étrangers De ce lotissement où autrefois vivaient Des familles chinoises partageant le même toit, Une famille par pièce, peu intime, ma foi ! Après quelques marchés envahis de touristes Dont plein d’occidentaux, plus qu’en tout autre site Nous avons fait le tour du très beau jardin Yu Combinant les rochers, les kiosques et les rûs. La journée se termine sur le célèbre Bund Où chacun s’extasie des immeubles de Pudong Qui s’éclairent un à un pendant le crépuscule C’est-à-dire à 5 heures par un froid qui stimule Le vent souffle du nord, il est temps de rentrer Au chaud dans la maison généreusement prêtée. Bernard
J23 : Shanghai
Il pleut ce matin sur Shanghai ! Vous savez, ce temps gris, gluant, collant, humide, avec une pluie fine qui mouille et glace après avoir dévoré toute la lumière. Il y a un petit vent pervers qui a chassé le « smog » auquel nous nous serions attendus, et seules les tours les plus hautes arrivent à se perdre dans le bas plafond. C’est d’une tristesse insigne ! Et dire que c’est à ce temps pourri que nous avait été promis pour les quatre semaines du voyage. Je crois que nous n’aurions pas résisté, ni physiquement, ni mentalement : encore une fois merci à nos anges gardiens !
Petite gastro pour Véronique et Philippe… la première reste comater à la maison, et le trio qui reste essaye le trolleybus pour aller « Place du Peuple », où, nous dit-on, il se passe toujours quelque chose. Il n’y a personne, absolument personne sur la Place du Peuple sous la pluie, et nous nous réfugions dans le célèbre Musée de Shanghai.Bonne surprise : il y a surtout des objets que nous n’avions pas encore vus, par exemple une salle consacrée à la peinture chinoise,
« Paysage » par Ni Tian, peintre de Shanghai, 1890
ou bien une autre dédiée à tous les objets propitiatoires fabriqués depuis les temps les plus anciens à partir du jade ; chaque forme façonnée vise une invocation différente : huang, bi, cong, huan, fu, zhang, ge, zun… sont tous des sortes de porte bonheur toujours très prisés aujourd’hui.
Un petit tour devant l’Opéra de Shanghai, œuvre de l’architecte français Jean Marie Charpentier (1939-2010), mais la programmation y est strictement occidentale ( !) et les places entre 650 et 1.700 yuans….
Et puis enfin, autour de la place du Peuple vers la rue de Nankin, voici enfin quelques forêts de parapluie multicolores.
Nous espérons qu’une bonne sieste va nous remettre sur pieds pour aller demain à Suzhou ! La pluie devrait s’arrêter… et la température devenir négative !
Affectueusement à tous !
“Poème de route n° 23” :
Ça devait arriver, il pleut fort sur Shanghai 23 jours de ciel bleu, une veine de canaille, Plus 2 jours de brouillard : pour une grande hivernale Il n’y a rien à redire, c’est même pas si mal ! Par ce temps, les Perrin ont baissé de moral Ça s’est traduit en fait par une fontaine nasale Et une vieille migraine qui vous casse la tête Bref c’était un jour sans et non un jour de fête Nous entendons d’ici les jaloux, les prudents Les ‟J’vous l’avais bien dit″ rire de toutes leurs dents Nous pensons au contraire qu’on a eu bien du pot Et qu’une pluie d’hiver n’étonne que les sots. Ne croyez pourtant pas que nous n’avons rien fait. Outre quelques achats, on a vu deux musées Le plus grand de Shanghai qui est plein de merveilles : Sceaux, meubles et peintures mais surtout très beaux jades Les Chinois en sont fous, ce vert parle à leur âme ? Puis le très futuriste Musée de l’Urbanisme Qui décrit cette ville dans un très beau graphisme : Hier avec photos de l’époque d’Émile Aujourd’hui où, comment aménager la ville Enfin, très futuristes, leurs projets pour demain Maquettes et 3D montrent en un tournemain Ce que sera Shanghai en 2040 Les moyens sont en place, l’ambition apparente. L’opposé de chez nous où pour le Grand Paris Nos politiciens à l’esprit riquiqui Laissent le développement à ces cités d‘Asie Par leurs chicanes idiotes et leurs vieux parti-pris. À Shanghai ça se voit, la France est dépassée Dire que dans 4 jours nous devrons y r’tourner !
J24 : Shanghai
La lumière n’est pas revenue, mais la pluie s’en est allée. Suzhou sera pour demain, tous les trains étaient complets. Et Véronique va un peu mieux… de quoi nous encourager à arpenter de nouveau les rues de Shanghai. D’abord dans « notre » quartier, celui de la « Concession Française »,
Après l’ancien « Centre Sportif Français », la rue HuaHai, très commerçante – qui n’est autre que l’ancienne avenue du Maréchal Joffre – nous filons en métro vers la rue de Nankin,où les vieilles maisons survivent au pied des gratte-ciels. Et bientôt, nous sommes à nouveau sur le Bund, pour le visiter cette fois de jour.
Nous croisons en ce samedi de nombreuses mariées qui se font photographier devant cette inoubliable scène que représentent les tours de Pudong, de l’autre côté du HoangPu.
Vers le Nord, le Bund se termine au Waibaidu Bridge (1908), pont métallique « en dos de chameau » qui enjambe la rivière Wusong, et donne accès au quartier de Hongku, et, juste derrière, au consulat de Russie et à un bel immeuble art déco.
Nous passons ensuite en revue cette impressionnante collection d’immeubles du début du XXème s. qui bordent le Bund, et font sa célébrité. Aucun n’est accueillant pour les visiteurs, et nous devrons nous contenter d’intrusions sous l’oeil rébarbatif de cerbères et, pour les intérieurs, de photos volées !
Dans cet immeuble du Bund, le Peace Hotel, se tint en 1909 une conférence internationale « sur l’opium » qui finit par mettre fin en 1912 à l’importation contrainte et forcée de cette drogue par les Anglais en Chine (Architecte W. Scott, 1908). Avec un jardin sur le toit, ce fut le 1er hôtel de Shanghai doté d’un ascenseur (Otis). Sun Yat-sen y célébra sa victoire à l’élection présidentielle (1911) et son beau-frère Tchang Kaï-Chek son mariage (1927) !
Et celui-là, c’est toujours la Banque de Chine qui l’occupe, avec des bureaux qui semblent toujours dans le jus de l’époque de sa construction (1934). Il est mitoyen de la Sassoon House, construite cinq ans plus tôt par les frères Sassoon ; ceux-ci, d’origine séfarade irakienne surnommés les “Rotschild de l’Est”, avaient notamment fait fortune au siècle précédent avec le quasi monopole de l’importation de l’opium… et ils étaient encore, dans les années trente, en position d’interdire à la nouvelle Banque de Chine d’avoir un gratte-ciel plus haut que le leur ! Mais les Chinois – et leurs célèbres architectes Palmer & Turner – tinrent tête, et les Sassoon durent réhausseur leur Sassoon House d’un toit pointu pour garder la tête haute!
Derrière la tête de Véronique la “tour” de la Bank of China devant la “Sassoon House”
Quant aux bureaux de la Custom House (1927), ils donnent une fière image de l’importance des Douanes dans le commerce chinois,
tandis que ceux de la Shanghai-Pudong Development Bank (1923) semblent tout droit sortir, poussiéreux, des années qui l’ont vue naître alors qu’elle fait face, de l’autre côté du HoangPu, à l’extraordinaire développement de Pudong.
Nous rentrerons « à la maison » par la Fuzhou Road, où subsistent d’invraisemblables contrastes entre le vieux et le nouveau Shanghai !
A demain !
“Poème de route n° 24” :
Je serai bref ce soir car il est déjà tard La faute à un programme qui cumule les retards C’est très souvent le lot à la fin d’un voyage Quand on n’a pas tout vu ni bouclé ses bagages. Nous étions sur le Bund presque toute la journée Où il y avait défilé de futures mariées Vous verrez les photos, c’est assez convenu Des rouges et des blanches pour varier les tenues. Faible compensation de ce mini-poème Je joins à mon envoi un tableau pour vous-mêmes, Vous serez incollables sur nos exploits chinois Ou vous ne lirez pas, je vous laisse le choix.
J25 : Shanghai
Seconde journée de pluie à Shanghai, fine, avec quelques averses, qui a mangé toute la lumière et fait sortir les parapluies, mais ne nous a pas empêchés de “faire notre boulot” de touristes. Même Véronique a commencé à sortir de sa gastro en nous accompagnant toute la matinée dans une déambulation dans l’ancienne « Concession Française », qui est le seul quartier de Shanghai à en avoir conservé la dénomination dans la toponymie locale. L’album Tintin “Le Lotus Bleu” (1935) en donne une bonne description !
Nous y avons visité plusieurs “lilongs”, ces lotissements datant pour la plupart des années 30 qui sont une fusion de normes françaises et chinoises en matière d’habitat, et dont il reste quelques traces de leur environnement verdoyant
Lilong Shaanxi Nan Lu
Petit halte dans un merveilleux magasin familial de thé, où, pendant que Véronique et Marie hument, goûtent et marchandent avec les “jeunes”, dans la pièce à côté, le vieux père offre cérémonieusement le thé devant sa collection de théières :
Quelques pas plus loin, nous faisons une grande halte dans la “maison de Sun Yat’sen”,
ce héros de la République de Chine qui mit fin à la dynastie mandchoue des Qing (1912), dont la belle-sœur épousa le général Chang Kai-Shek, et qui sut rencontrer le jeune Mao Tsé Zédong dès 1924, alors que son « parti communiste » était interdit. Il décéda malheureusement dès l’année suivante, mais est célébré aujourd’hui comme le Père de la République. Son épouse Soong Qingling, chrétienne, continuera à vivre longtemps dans cette charmante maison historique. Nous mettrons Véronique dans un taxi pour qu’elle puisse compléter sa guérison au chaud et au sec « à la maison » :
Après avoir traversé le Parc Fuxing, ancien « Parc Français » dont les allées rappellent les jardins du Luxembourg,
et déjeuné pour l’équivalent de 1 euro chacun d’une délicieuse soupe aux dimsuns dans une gargote en partageant la table de nos voisins, nous filons à nouveau, sous une pluie qui devient battante,
vers le Bund, pour y prendre le ferry qui traverse le HoangPu : la forêt des immeubles de Pudong, la tête dans les nuages, a du mal à se dégager du brouillard !
Et une fois arrivés sur l’île de Pudong, nous pouvons enfin contempler ces immenses tours de leurs pieds.
la Shanghai Tower (632 m), écharpée de nuages,
est entourée par les tours Jinmao (420 m) et Shanghai World Financiel Center (492 m). Vertigineux… et pas bien le jour d’y monter pour admirer la vue !
Demain, dernier jour de l’année 2017 et notre dernier jour en Chine (nous décollons à minuit…), Bernard nous a concocté une excursion à 100 km d’ici !
Bonne soirée !
“Poème de route n° 25” :
Incroyable mais vrai, tous les trains étaient pleins Pour aller à Suzhou, nous irons donc demain. En attendant, il bruine. Shanghai ainsi, c’est triste Mais ça n’empêche pas d’faire le job de touriste : Tournée dans les ‘lilongs’, impasses de maisons Collées les unes aux autres, construites à l’unisson. Maison de Sun-Yat’Sen puis Pudong en ferry Deux ‘must’ dans le brouillard mais quand même jolis Pudong et ses gratte-ciel la tête dans les nuages Sun-Yat’sen comme un saint tant on lui fait hommage. Je passe les détails de ménage et bagages Ce soir resto français, grand menu pas très sage Pour célébrer la fin des aventures chinoises Et la nouvelle année, le retour au village. Bon réveillon à tous, chers enfants de tous âges Amis profitez-en avec votre entourage.
Encore une grande et superbe journée sous un soleil étincelant et par une température printanière dans cette belle ville de Nankin, aux allures provençale avec ses beaux platanes
et l’animation de ses rues.
Après une nouvelle grasse matinée et un solide brunch, nous partons à l’assaut des remparts Est que nous emportons sans coup férir. Quatre kilomètres de parcs et jardins plus loin,
nous sommes au pied de la tombe du premier des empereurs Ming (1368 – 1644), ceux qui ont succédé aux Mongols “Yuans” de Gengis Khan (1279-1368) jusqu’aux Qing (1644-1912).
Une dizaine de favorites et quarante six dames d’honneur sont enterrées vivantes aux côtés de sa dépouille. Retour par la voie sacrée bordée d’animaux symboliques.
Nous filons ensuite au Sud de la ville voir le temple Fuzi, enseignant le confucianisme depuis 1.500 ans, puis le « Musée d’Histoire des Examens Impériaux », qui expose par le détail les examens que devaient passer les candidats à une fonction publique dans l’Empire du Milieu, depuis les Sui en 605 jusqu’à la chute des Qing en 1912. Cette sélection fondée sur la compétence fut ensuite, très tardivement, copiée par les Occidentaux :
Nombreux tableaux « vivants » en costume d’époque
et reconstitution des cellules d’examen (au 1er plan).
Après un petit tour jusqu’à l’embarcadère de la rivière Qinhuai, nous rentrons place Deji nous taper un gueuleton de 25 décembre dans un grand restaurant du centre commercial !
Mais il y aurait tant d’autres épisodes passionnants à vous raconter ! Nous rentrons épuisés tous les soirs dans notre chambre, mais sommes toujours autant d’attaque le lendemain au réveil ! Demain soir, nous serons à Shanghai, dernière étape de notre périple…
Nous vous embrassons tous très fort !
“Poème de route n°20” du 25 décembre :
Beau temps sur le Jiangsü, c’est Noël à Nankin C’est de la marche à pieds dans des parcs et jardins Ville ignorée des guides, on ne sait pas pourquoi. Des immeubles de verre et des temples en bois Un Musée de l’Histoire d’examens impériaux Dont le bâtiment neuf est extrêmement beau Tant dans l’architecture qu’la muséographie Admirez les photos, mais la calligraphie Reste énigmatique, dur, très dur le chinois ! Ce soir repas de fête au « A One Kitchen » Un vrai banquet chinois avec plats à la chaîne Et là à cet instant, essais téléphoniques Pour joindre nos enfants grâce à l’électronique. Bon Noël à vous tous, nos très chers supporters. Vous nous gâtez de suivre tout autour de la terre Nos petites aventures, cette fois-ci en Chine N’hésitez surtout pas à critiquer mes rimes.
J21 : Nanjing
Nous n’avions pas fini hier la visite de Nanjing ! Nankin, qui fut la capitale des Ming pendant les trois siècles de leur pouvoir, ce sont aujourd’hui 6,5 millions d’habitants. Il fait encore très beau, ce matin, quand nous filons vers le Nord de la ville, et Xuanwomen (la fin d’un mot en « men », dans un lieu géographique, signifie généralement « porte » ; ici, la « porte de Xuanwu », dans les remparts). Juste au-delà de la porte, le lac Xuanwu, plus de 4km², débordement du Yang Tsè Kiang tout près d’ici vers le Nord, offre plusieurs îles, reliées par des ponts et passerelles, qui permettent de paisibles promenades dans des jardins. Au loin, à l’horizon, la tour Zifeng, domine le paysage depuis 2009 du haut de ses 450 mètres.
Tout à l’heure, nous verrons dans le sud de la ville la construction des trois tours du Golden Eagle Tiandi et du Nanjing WTC, et leurs 300 m prévus d’être achevés en 2019 : quel dynamisme !
Nous reprenons le métro pour l’Ouest de la ville, où se situe d’abord le mémorial des 300.000 victimes du massacre de 1937. En cette année là, les Japonais (ceux-même du méchant Mitsuhirato !) ont attaqué la Chine, prennent Shanghaï, et se dirigent vers Nankin, derrière les remparts de laquelle Républicains et Communistes chinois, réconciliés contre l’ennemi commun, se sont retranchés. Les Japonais prennent la ville en quelques jours, et, si l’on peut dire, se vengent sur la population de la ville de la résistance rencontrée à Shanghaï. L’empereur Hiro Hito lui-même, et le Prince Asaka qui commandait les troupes japonaises, avaient accepté la proposition du général Matsui de ne pas respecter les lois de la guerre dans le traitement des prisonniers chinois. Pendant six semaines entre décembre 1937 et février 1938, les soldats japonais violent, brûlent, torturent et massacrent sans frein ; ils organisent même des concours du meilleur officier décapiteur de têtes (record à battre de 150). Le mémorial est bâti sur un modèle rappelant le Yad Vashem à Jérusalem.
Juste à côté, un merveilleux musée célèbre les brocarts « yunjin » de Nankin, fabriqués ici depuis la fin des Song (XIIIème s.) selon les mêmes méthodes : de fins fils d’or et d’argent sont insérés dans le tissage par navette. Les productions de Nanjing iront essentiellement aux vêtements de la famille impériale. Elles continuent encore aujourd’hui.
Les thèmes des brocarts ont toujours une signification importante, par le symbole, le jeu de mot, ou la combinaison d’autres éléments.
Inépuisables, nous fonçons ensuite à nouveau vers l’Est, où nous étions hier, pour parcourir le parc Wuchaomen, sorte de jardin du Luxembourg où les retraités pratiquent le diabolo, le badmington, ou, s’assemblant autour des tables, le mahjong ou les cartes. S’y trouvent également quelques restes du Palais impérial des Ming (Minggugong), rasé dans les années 1860 car les révoltés Taiping, que les Qing mirent 15 années à réduire, y avaient installé leur QG. On a un peu de mal à retrouver le plan du Palais, qui aurait servi ultérieurement de modèle à la construction de la Cité Interdite à Pékin !
Et à quelques pas de là, après avoir grignoté au soleil quelques provisions dans nos sacs et des beignets dans la rue, nous nous engouffrons dans LE musée de Nankin, gratuit pour tous, surchauffé, qui couvre toute l’histoire de Nankin et du Jiangsu depuis les dinosaures jusqu’à nos jours.
Prince habillé de jade cousu de fils d’argent (Han de l’Est : 2ème s. EC)
Au sous-sol du Musée, une « concession étrangère » – 1844/1946 – est reconstituée, avec bars, poste, tripots, restaurant, voitures d’époque – ici une Ford – et même un opéra chinois dont la représentation commençait quand nous y sommes arrivés ! Nous avons eu du mal à tenir notre engagement de retrouver les Champanhet à l’heure dite devant la sortie !
Ecolière dans le métro, révisant ses cahiers ; ses pages d’écritures sont émaillées du rouge correctif de sa professeure !
Deux heures de Bullet Train, et nous arrivons à la gare de Shanghaï/ Hongqiao, où un chauffeur nous attend ! Quel luxe !
On vous embrasse très fort !
Poème de route n° 21 :
Quitter Nankin, dernière étape en train rapide Après trois beaux musées sous un ciel torride Tous les trois en courant, ce voyage est trop court ! Mémorial de trente sept en souvenir du jour Où les troupes japonaises ont massacré la foule 300 000 morts dit-on, têtes civiles qui roulent Dans les fossés, décapités par la troupe Un musée qui fait peur sur la folie d’un groupe. Ensuite du brillant, le musée de la soie Ou plutôt du brocard expliqué cette fois Aux béotiens en soie, un musée peu connu Qui expose des méthodes et des œuvres bien vues. Pour finir, en beauté, le Musée de Nankin Un genre Louvre chinois, même en venant matin On ne peut pas tout voir tant il y a de choix Entre objets historiques et peintures sur soie Ou à l’encre de Chine, et de la création : Poteries, céramique, et bijoux très mignons. Bref un très grand musée qui mérite visite En prenant tout son temps et non en courant vite. Après l’Hôtel Central, ses 5 étoiles en strass, Nous sommes devenus snobs : train en première classe. Car chez les Rouges chinois on ne mélange pas Les voitures populaires et l’élite qui va. Trois heures pour Shanghai, notre dernière étape Dans ces rapides chinois ponctuels, sans épate Les cheminots chinois font très bien leur boulot Bien mieux que les Français, qui sont des rigolos. Bernard
Ce matin, au lever du jour, notre Bullet Train file à plus de 300 km/h (303 !) dans la campagne du Henan ; le soleil a du mal à dissiper le duvet de brouillard qui la recouvre.
Nous fonçons vers Luoyang, 1,5 million d’habitants, posée sur les bords du fleuve Luo, ou Fleuve Jaune. A l’arrivée, pas de taxi !!! Un jeune papa tout heureux de l’aubaine, nous emmène avec sa fille dans notre gite de ce soir pour que nous y posions nos valises. Bernard a tenté cette fois l’expérience d’un « appartement », qui s’avère situé au 8ème étage d’une de ces tours de 25 étages qui poussent partout et nous horrifient. C’est la voisine de palier qui nous donne les clés. Et le même jeune papa qui nous emmène ensuite, tout content et toujours avec sa fille, à l’entrée du site des célèbres grottes bouddhiques de Longmen, à 15 km d’ici.
Luoyang n’est plus ce qu’elle fut. Quatre fois capitale de l’Empire du Milieu (pour les méticuleux : pendant cinq siècles sous les Zhou de -700 à -200 ; puis pendant trois siècles sous les Han, Wei et Jin de 25 à 300), et enfin pendant une quarantaine d’années sous les « Wei du nord » (494-534). Elle resta ensuite longtemps « sous-capitale » de la Xi’an des Tang (618-907). Nous partirons à la chasse de ces traces demain matin. En attendant, cet après-midi, nous allons à Longmen, site classé au Patrimoine Mondial de l’Humanité.
Après avoir fondé le tout premier temple bouddhique de Chine, celui du Cheval Blanc (68 EC), c’est de Luoyang que le bouddhisme se répandit en Chine. Une solide tradition donc ! C’est ainsi qu’aux VIème et VIIème s., dans le petit kilomètre de falaises de la gorge qui domine un petit affluent du Luo ‑ un lieu appelé « la Porte du Dragon » (« LongMen ») – des générations d’artistes sculpteurs ou calligraphes ont sculpté quelques 100.000 statues ou épitaphes dans 2.500 grottes creusées à la main. Très faciles d’accès, elles ont été notamment pillées par les archéologues européens au début du XXème s., puis vandalisées par les Gardes Rouges. Mais les restes sont vraiment impressionnants…
Ci-dessous, Amitabha, bouddha mahayana régnant sur la Terre Pure de la Béatitude : le mur à gauche, recouvert de centaines de minuscules bouddhas, a donné son nom à la « grotte aux mille bouddhas ».
Là, une stèle offre aux jeunes chinois le plaisir de décrypter des idéogrammes du VIIème s.
Ci-dessous encore, la majesté de cet immense Bouddha « Losana », de 17 m de haut.
La tradition veut qu’il ressemblerait à l’impératrice Tang “Wu Zetian”, la seule femme qui régna jamais sur l’Empire chinois (684-704). Il est sûr qu’elle encouragea le taoïsme (“Les conceptions du taoïsme sur les pratiques sexuelles justifient, pour la préservation de la santé de l’impératrice, qu’elle ne se contente pas de l’empereur et se constitue, à l’instar des empereurs hommes, un harem à sa convenance” – Wikipedia), et finança la construction de ce bouddha, entouré d’une cour de neuf gigantesques personnages. Nous avons déambulé pendant quatre heures dans le réseau des grottes, en montant beaucoup d’escaliers ! Nulle restauration encore à la Viollet le Duc, même s’il y a quelques mesures protectrices à la Malraux : mais il reste du travail !
Nous pensions que « notre appartement » se situait plutôt au nord de Luoyang, du côté de la gare. Un bus nous emmène directement de Longmen vers la gare, où nous espérons trouver à déjeuner.
Véronique dans le bus
Mais si le bus part bien vers le nord, il ne passe finalement pas par la gare ; et nous ne savons pas où il va… Finalement, au bout d’environ une demi-heure, à un arrêt où plusieurs personnes descendent, nous nous décidons impulsivement à rejoindre le trottoir ; nous ne savons absolument pas du tout où nous nous sommes, mais dénichons rapidement un restaurant accueillant, qui se révèlera excellent.
Bernard passant commande de son repas
Au moment de payer, nous demandons si nous pourrions avoir un taxi. « Où allez-vous ? » Nous montrons notre semblant de plan Google Map imprimé av. Simon Bolivar avant de partir. La femme s’excite, téléphone tout sourire, met son manteau, et nous accompagne jusqu’au coin de la rue… en nous pointant du doigt l’immeuble où nous avons déposé nos valises ce matin !
Merci à nos anges gardiens, ils doivent être épuisés !
Bonne nuit à tous !
Poème de route n° 18 :
En arrivant en Chine, nous avions tous en tête Un pays très crasseux, bruyant… Ces épithètes Ne reflètent pas du tout la situation Les métros et les trains, les rues et les maisons Sont d’une propreté que Paris a perdue On mangerait par terre ! Qui de vous l’aurait cru ? Ce tableau idyllique doit être corrigé Un aussi grand pays ne peut être parfait. C’est vrai que le Chinois crache en raclant sa gorge Et parle vraiment fort à croire qu’ils s’égorgent. Les scooters électriques avancent sans un bruit Mais roulent un peu partout, sur les trottoirs aussi. Les vélos à louer sont garés n’importe où ; Conduire dans ce pays est d’ailleurs un peu fou. La négligence existe, notre hôtel à Huà-Shǡn Je vous l’ai déjà dit, sa tenue par des dames Laissait à désirer. Et puis il y a l’odeur De charbon de chauffage qui fume par malheur. Pingyao le matin encrasse l’horizon Des tuyaux crachent en l’air cette pollution. Nous avons assisté aux livraisons d’ charbon Des gros blocs de houille noire devant chaque maison. Il n’empêche que la Chine dans sa partie urbaine Est d’une propreté suisse et tout cela entraîne Une nouvelle vision d’un pays très moderne Paris, pour comparer est d’une saleté malsaine Des poubelles éventrées, des rats qui se promènent Hidalgo ouvre les yeux, agis avec courage Les rats et les touristes ne font pas bon ménage. ——————————— Revenons à Longmen, l’étape de ce jour Où je fus étonné plus souvent qu’à mon tour, D’abord en descendant du train qui avait roulé À 303 à l’heure, sans bruit et sans fumée. Nous étions arrivés à Luolang-Longmen, Bien connue pour ses grottes en falaises, les mêmes Classées par l’UNESCO au Patrimoine Mondial Et sabotées naguère par la drôle de bataille Des Gardes Rouges contre toute pensée religieuse, Dans ce cas le Bouddhisme philosophie trop pieuse. En sortant de la gare un ‘taxi’ nous aborde Qui était avec sa fille en garderie à bord Bien d’accords sur le prix, nous nous mettons en route Et l’adresse d’arrivée nous laisse un sérieux doute : C’est un des grands ensembles de 30 étages et plus Au 8° étage un appartement d’luxe Pour les critères chinois tels que nous les pensons. Comme il n’y avait personne nos bagages laissons Et filons aussitôt voir les falaises creusées De milliers de cavernes et statues de Bouddha En l’an 429 pour de bonnes raisons, Que je n’ai guère comprises faute d’explications. Tout cela se déroule au bord d’une rivière Et finit par un temple comme suspendu en l’air. Nous montons dans un bus la visite achevée. Après quelques stations nous sautons à l’arrêt Comme moult passagers, sans savoir où nous sommes, Entrons dans un resto où la bouffe à l’air bonne Déjeunons tranquillement d’un grand choix de p’tits plats Puis demandons la route à la dame qui était là : Nous sommes, ô miracle, à 100 mètre de chez nous Quand le hasard s’y met, c’est à devenir fou !!!
J19 : 24 décembre à Luoyang !
Grasse mat’ ce matin ! Le soleil entre à flot par la baie vitrée de notre bel appart… Nous nous décidons à aller faire un tour dans la vieille ville de LuoYang. Un taxi nous emmène sans coup férir à la Porte de Lijing, aux imposantes fortifications.
Elle donne accès à une longue rue, la Dong Dajie (Rue de l’Est), très animée, emplie de commerces en tous genres,
pas vraiment piétonne,
où les scooters électriques, dont le silence est très dangereux, zigzaguent entre les piétons.
Nombre de boutiques semblent spécialisées en papiers et calligraphie : Véronique en profite pour faire des achats d’éventails
pendant que nous contemplons les artisans au travail.
Tout au bout à l’Est, la Tour du Tambour (XIVèmes. )
ferme un quartier de la vieille ville dont toutes les maisons sont murées : il paraît voué à la démolition totale et très prochaine ! Nous revenons alors vers la Porte de Lijing,
en terminant des achats indispensables aux peintres de la famille.
Nous revenons enthousiasmés à notre « appartement » : cette « vieille ville » de Luoyang nous a séduit par une animation et une authenticité supérieure à celle de Pingyao. Espérons que les démolitions à venir ne vont pas la transformer en musée pour touristes !
Après avoir même pris le temps d’une courte sieste, nous rejoignons la gare du Bullet Train après avoir hélé un taxi. Avec une précision que je n’hésite pas à qualifier d’helvétique ‑ c’est la neudixième fois que nous prenons le train en Chine, nous sommes toujours partis et arrivés à l’heure à la minute près ! – nous arrivons à Nankin (NanJing pour les sinisants !), 1.000 km plus à l’Est, vers les 22 h du soir de Noël pour nous retrouver dans le dernier, et le plus bel hôtel de notre escapade chinoise.
Voilà d’abord le “Poème de route n°19” de Bernard :
Ce 24 décembre a beau être un dimanche Et la veille de Noël, rien à Luolang ne change Comme les autres jours. Les commerces fonctionnent Les restos, les transports, les artisans s’adonnent À leurs activités comme un jour de semaine Car en Chine 35 heures égale trois jours à peine Les boutiques sont ouvertes au moins 12 heures par jour Et les pauvres vendeuses sont les mêmes toujours. Nous avons visité la vieille ville de Luolang Une cité naguère capitale des Tang Dont il ne reste rien sinon deux portes neuves Et un bout de rempart qui n’a pas fait ses preuves. Une rue principale où l’on vend des pinceaux Et tout le matériel (de l’encre et de l’eau) Pour la calligraphie ou bien l’aquarelle Véro s’est régalée en s’offrant pour Noël Des pinceaux en bambou, des feuilles de papier De quoi vider de Phil tout le porte-monnaie. Des trois guides touristiques que nous utilisons, Lonely Planet, Routard (sa dernière édition) Et le Vert Michelin ; aucun n’est très complet Luolang n’est cité que dans le LP. (Elle ne mérite pas plus, faute de vraies beautés À offrir à nos yeux qui deviennent blasés). Si vous venez en Chine en copiant notre tour Nous vous indiquerons les pièges et les détours Mais en matière de guide, Routard est le meilleur, Sous réserve de prendre une édition à l’heure Car les choses vont si vite dans ce très grand pays Que toute information a courte durée de vie. Bon sang, mais c’est Noël. Ces considérations Sont très surréalistes pendant votr’ réveillon. Le train roule vers Nanjing qui s’appelait Nankin Du temps où les combats entre Européens Pour garder monopole sur le trafic d’opium Comme toutes les guerres faisaient périr des hommes À Noël on se souhaite de vivre dans la paix Nous l’espérons pour vous en toute amitié.
Et puis nous souhaitons à tous un Joyeux Noël !
Poème de Noël, Fêter Noël en Chine, ici fête païenne C’est-à-dire marchande, qui n’a rien de Chrétienne Sera d’autant étrange que nous serons en train Pour passer la soirée, en route vers Nankin. Avec sept heures d’avance nous souhaitons à vous tous De célébrer gaiement avec vos p’tits qui poussent Cette fête de famille qui plaît tant aux enfants Les petits et les grands, c’est-à-dire leurs parents Nous chantons avec vous, en chinois, pas très bien, ‘Mon beau sapin’ ou bien, voyons ‘Minuit chrétiens’ ? En attendant d’écrire un cantique nouveau Sur les quatre Français égarés du troupeau. Joyeux Noël à tous Depuis notre cambrousse Véronique, Marie, Philippe, Bernard
Il est 8h07 quand le Bullet Train quitte Xi’an pour HuaShan, et nous n’avons même pas pris le temps d’un petit déjeuner… Quand on vous dit que “travel” et “travail” partagent la même racine ! En tous cas nous voilà repartis vers la mer de Chine, où nous serons dans quatre jours seulement ! Pour le moment, nous faisons escale pour une journée au « Mont Hua », à nouveau dans le Shaanxi, au pied d’un des derniers vrais reliefs montagneux avant les grandes plaines de l’Est. Culminant à 2.150 m, c’est quand même une vraie montagne, avec même une route avec une douzaine de lacets pour y monter. Le « HuaShan » (« la Montagne de l’Ouest »), c’est surtout une des cinq « montagnes sacrées » de la Chine taoïste, où les falaises vertigineuses ont protégé pendant des siècles les sages et les ermites poursuivis pour leur esprit d’indépendance… ou aussi par leurs fans.
Nous avions annulé au dernier moment l’excursion que nous avions prévue, il y a une semaine, vers une autre de ces cinq montagnes, le « Emei Shan », à cent kilomètres au sud de Chengdu. Il nous fallait nous reposer, sans compter qu’à Chengdu, nous avions encore beaucoup trop à faire : non ! On ne peut pas tout voir ! Mais là, HuaShan, on n’y coupe pas, le temps est toujours au beau fixe ce matin, et le Bullet Train nous y emmène à 291 km/h.
Mais la journée s’annonce dès l’arrivée compliquée : le taxi dans lequel nous nous empilons trouve l’hôtel fermé… Le chauffeur s’explique au téléphone avec la réception, qui finit par trouver quelqu’un qui parle une sorte d’anglais…
… dont nous comprenons qu’il a dû effectivement fermer d’urgence, prétendûment à cause du gel ? C’est la première fois que Booking.com nous plante, et la première fois que mon chinois est vraiment mis à l’épreuve ! Après un instant de perplexité, nous sortons le Lonely Planet, y trouvons le nom d’un autre hôtel dans les mêmes prix (autour de 10/12 € la chambre…, vous voyez que nous voyageons à l’économie !), et le taxi nous y dépose. C’est immense, glacial, genre gouvernemental, puant la moquette humide, sale et glauque de chez glauque. Le personnel semble étonné d’avoir des clients, le wifi et l’eau chaude ne font que semblant de marcher, mais il y a des draps et du chauffage. On en ressort une demi-heure plus tard prêts pour notre randonnée, Véronique se posant pour aquareller et achever définitivement sa toux. Rebelote avec le taxi qui doit nous emmener à l’entrée du parc au sein duquel se trouve le mont taoïste, qui prétend ne pas comprendre mon chinois… OK, mon Pleco dit “suo-ché” quand ici, on dit “suo-dao” pour téléphérique (merci encore le LP !), mais bon, tu aurais pu faire un effort ! Parce que nous allons randonner en téléphérique ; à nos âges, il faut nous comprendre !
Après une heure de bus et vingt minutes d’escaliers, voici le téléphérique dont les Chinois sont très fiers d’annoncer qu’il est à la plus extrême pointe du progrès (merci au grenoblois POMAgalski !). Très impressionnant, nous montons raide, puis descendons encore plus raide, avant de remonter le long de falaises vertigineuses.
A l’arrivée, encore vingt minutes d’escaliers… très raides puis une crête où il y a foule,
pour parvenir au « Pic de l’Ouest » (2.100 m). Belle vue,
notamment sur des petits temples accrochés aux précipices
et même un ermitage accroché à même la paroi d’une falaise.
Nous n’avons pas le courage d’aller jusqu’au Pic du Nord, et encore moins jusqu’au Pic du Centre ou celui du Sud, où la foule, dit-on, se presse sur des vias ferratas vertigineuses et à la sécurité approximative. Nous craignons un peu la même expérience décevante demain à Luoyang/Longmen, mais nous nous disons que nous découvrons, enfin ! ?, un aspect de la Chine que nous n’avions que soupçonné : du toc bon marché, envahi par des foules ?
A table ! Pas de petit déjeuner ce matin, à peine quelques cacahuètes en roulant, il est 18h : A TABLE ! Heureusement, il y a plusieurs restaurants à portée de jambes de l’hôtel. Au retour, Bernard nous livrera une de ses prestations favorites, exigeant d’un personnel lymphatique, et évidemment en vain, d’avoir un wifi qui marche et de l’eau chaude dans sa douche.
A demain !
“Poème de route n° 17“:
Huà-Shǡn est une montagne sacrée des taoïstes Mais aussi cinq sommets envahis de touristes : Deux beaux téléfériques, des cars et des lampions Des marchands de bricoles dignes de Campion Bref un bastringue urbain qui vraiment dénature Les parois de rochers, les arbres, l’aventure Des varappeurs agiles, des ermites perchés Tous détrônés hélas par un tourisme laid. Mais il faut tout d’abord vous décrire l’arrivée Dans cette ville moche où, l’hiver, la moitié Des hôtels sont fermés, dont celui réservé Il y a plusieurs semaines, ça devait arriver ! Celui que le taxi, hargneux, nous a trouvé Est totalement typique d’une époque étatique C’est-à-dire où rien de ce qui est technique Ne fonctionne ou presque : l’éclairage est bien pâle L’ascenseur est risqué, les salles de bains … sales Ni WiFi, ni eau chaude, mais un prix convenable Du moins pour un hôtel plus proche d’une étable. Après avoir grimpé, grâce à Pomagalski Sur la montagne Ouest, vertigineuse aussi. La grimpette est rapide, regardez les photos Nous voici à l’hôtel pour tenter d’avoir chaud. Ce poème aujourd’hui est la démonstration Que la vie de touriste demande abnégation !
Encore une superbe journée ! Le grand beau temps se maintient, beau et froid, les lacs et flaques gèlent la nuit, et dégèlent un peu pendant la journée. Après avoir repris le « Bullet Train » à Xi’an, et traversé pendant 2h30 la campagne aride du Shanxi à 240 km/h, nous sommes ce soir à Pingyao, le point le plus au nord de notre périple, et il reste un peu de neige fraîche de trois jours au pied des murs. Nous qui craignions de passer un mois complet dans le smog national chinois, nous avons pour l’instant surtout profité d’un gros soleil, veinards que nous sommes !
Pingyao est une petite ville de 40.000 habitants dans la province du Shanxi (ne pas confondre avec celle du Shaanxi, où nous étions hier !), fondée du temps de l’empire Qin, celui de l’armée de terre cuite, deux siècles avant JC ; il ne reste rien de cette époque, si ce n’est une solide réputation, pour ses habitants, d’être de très habiles commerçants. Ils eurent une immense période de gloire commerciale au XIXème s., puis tombèrent dans l’oubli… dans un oubli tel que les Gardes Rouges de la Révolution Culturelle ne sont pas venus détruire leurs temples, pagodes et remparts. Vingt ans plus tard, la nouvelle Chine se dit qu’il y avait là un trésor touristique à exploiter.
Quelques 5.000 habitants vivent encore derrière les six kilomètres de remparts en terre recouverts de briques datant des Ming (XIVème s.), au milieu d’une campagne agricole toute plate. Un petit Brouage qui aurait traversé les siècles, en quelque sorte. Le taxi nous a déposés au large de la porte Sud, nous avons traversé les douves puis foncé sans hésiter dans des ruelles en tirant nos valises, sonné à un portail, et nous sommes retrouvés au moyen-âge, dans des chambres donnant directement sur une cour pavée, précédée elle-même de deux autres cours pour accéder à la rue, une de ces « siheyuan » typiques de la Chine, où les maisons sont organisées en cours successives correspondant aux différentes activités de la cellule familiale.
Gardienne des traditions de la Chine ancienne, Pingyao présente notamment aux visiteurs le fonctionnement des tribunaux civil et pénal de la ville avant la Révolution (encore que la prison y ait fonctionné jusque dans les années soixante…), ce qui inclut aussi bien les pièces de la procédure que les instruments de torture appliqués aux mis en examen, ou d’exécution pour les condamnés au carcan ou à la mort ! « Pour être prospère, il suffit d’entrer dans la bonne administration, de rendre hommage aux immortels, et de réussir sa carrière » s’affichait à l’entrée des bureaux ! Et de nombreuses pagodes célèbrent ici ces immortels, qui sont soit les dieux de la ville, soit de grands philosophes comme Confucius, maître de l’enseignement en Chine pendant plus de deux millénaires.
la grande rue nord-sud de Pingyao, avec ses toits typiques de tuiles grises
Yamen Street et ses boutiques colorées
Merci au soleil hivernal, la ville doit être sinistre dans le smog !
dans le « Temple des Dieux de la Cité », ici celui de la Richessedans le même temple, celui de la Cuisine
un arbre âgé de 600 ans dans les jardins du Yamen, ancien siège du gouvernement de la province
deux « naïnai » (grands-mères) se chauffant au soleil rue Shiyuan Jie
promenade sur les remparts au coucher du soleil
la pharmacie où Véronique a acheté son 3ème flacon de sirop pour la toux !
Demain matin, nous terminons notre visite de Pingyao par les traces de ses succès du XIXème siècle, et revenons coucher à Xi’an avant de repartir le lendemain matin pour le vertigineux mont Huashan, 80 km plus à l’Est.
Bonne nuit à tous !
Poème de route n°15 de Bernard :
Partie 1 : Nous sommes dans le train dénommé ‘bullet train’, C’est-à-dire TGV, qui au petit matin Relie en 2 heures 15 Xi’an à Pingyao Soit 500 km. Dehors il fait très beau, J’en profite pour vous expliquer le réseau Partagé entre trains classiques, très rétros, Qui se traînent surchargés, jour et nuit sur leurs lignes Et desservent les villages où les gens font des signes, Et le nouveau réseau de trains ultra-rapides, Copie des Shinkansen japonais, intrépides, Qui évitent les villes, leurs gares sont plantées Au milieu de nulle part sur leur réseau dédié, Souvent reliées au centre par un métro moderne. Ces trains sont destinés à compléter l’avion Ou peut-être le tuer à cause d’la pollution Et des aéroports trop petits, saturés, Cherchant en vain un site où se développer. Car les Chinois voyagent : les trains sont tous complets Trois semaines à l’avance il faut bien réserver Sinon vous êtes cuits et vous restez à quai ! Nous avons une fois pris un train distingué Avec des wagons-lits spéciaux pour VIP Nous y avons dormi, bercés comme des bébés. J’ajoute à ce tableau l’extrême propreté Des trains, des gares aussi, même les cabinets Quant aux lignes elles-mêmes, nous sommes époustouflés Par les tunnels nombreux et les voies surélevées Construites à toute allure ces dernières années Qui vont droit dans les plaines ou quand c’est vallonné Je vous quitte, on arrive (250 à l’heure). Encore une étape franchie comme dans du beurre Sur les 7500 km du parcours Que nous espérons faire pendant notre séjour.
Partie 2 : Et voici Pingyao, au soleil (mais pas chaud) Petite ville entourée de remparts et d‘eau Un genre Carcassonne en plaine, dans les terres Le point le plus au nord de notre itinéraire C’est un endroit charmant quoique gris, toits et murs À cause de l’argile locale c’est bien sûr. La couleur on la trouve sur les temples, des maisons Mais l’ensemble, qui est vide en cette basse saison Ne fait guère rêver même si les hôteliers Se sont décarcassés pour nous très bien loger Dans leur maison ancienne où il y a trois cours Six clients, nous compris, pour tourner c’est trop court. Nous avons visité des temples aux dieux vengeurs Et aussi le palais de l’ancien gouverneur C’est dans ce coin perdu que fut créée la banque Et les effets de commerce, c’était une bonne planque Derrière ses remparts avec ses défenseurs Venus dans cette ville pour y trouver l’bonheur. Demain retour à Xi’an par le train à nouveau Juste pour une nuit, profitons, il fait beau.
J16 – Pingyao
Grasse matinée ce matin, ce n’est pas coutume ! C’est qu’ici, le point le plus au nord de notre périple, le soleil se lève tard, et qu’il est inutile d’attaquer notre « travail » de touristes (ne rigolez pas, c’est un vrai travail ! Saviez-vous que le mot anglais « travel » – voyage – partage la même racine ?) tant que le soleil n’est pas suffisamment haut. De plus, nous nous sommes couchés relativement tard hier soir, avec la chaude ambiance de l’excellent restaurant que nous avions trouvé par hasard
nos voisins de table
Ce matin, la ville est particulièrement enfumée ; c’est qu’il fait un froid de gueux, et que tous les habitants se chauffent et cuisinent sur des poêles à charbon qui empestent.une cuisine de rue devant la “Tour du Marché”
Nous essaierons les masques prêtés par l’hôtel, mais c’est très inconfortable ! Nous restons un long moment au siège de l’ancienne banque Rishengchang, très célèbre en sont temps, même si ses locaux paraissent aujourd’hui très modestes. Je parlais hier de la réussite financière de Pingyao au XIXème s. C’est un M. Lei Lütai qui fonde la banque dès 1824. Il a en effet l’idée de remplacer les lingots d’argent qui servaient jusqu’alors à se faire payer le sel dont Pingyao avait obtenu le monopole impérial depuis les Ming (XIVème s.), par des lettres de change. Le succès est immédiat. Lei Lütai obtient dans la foulée l’affermage d’impôts impériaux. Ses amis et parents se lancent également dans ces activités très lucratives. Dès 1850, la moitié des banques de l’Empire du Milieu ont leur siège à Pingyao, et nombre d’entre elles ont ouvert des succursales au Japon ou en Russie.
Ce succès est fondé sur une morale qu’on dirait chez nous janséniste : rigueur, travail, économie, probité, sérieux, le tout dans un confucianisme très conservateur. Le siège social ne paie pas de mine, mais on y compte très rapidement sur des “bureaux-bouliers”,
On stocke les lingots d’or et d’argent dans la cave, on forme les jeunes
il y avait même encore un jeune étudiant en tenue de l’époque impériale !
Le musée présente tous les types d’opérations commerciales, les archives, les traites et billets aux porteurs, les bureaux tels qu’ils étaient au moment de la faillite en 1912. Les employés dormaient sur place, leur lit chauffé par en-dessous.
Le “kang” – le lit – leur sert de siège
Et tout ce siège social était organisé en cours hiérarchisées comme dans tout siheyuan, avec un merveilleux soin du détail dans l’ornementation. Pour les transports de fonds, ils disposaient d’escortes armées dignes de nos convoyeurs :
type de chariot tout terrain longue distance
J’arrête là ! Il est trop tard ! Le réveil est mis à 5h45 demain matin. Il y aurait encore tant à raconter ! Ce sera pour plus tard, sur le blog !
scènes de rue à Pingyao !
Bonne nuit !
“Poème de route n° 16” :
Pingyao fut naguère capitale des banquiers La première en 1823 fut créée Il y eut fin XIX° soixante concurrents Inventifs, audacieux, couvrant l’Extrême-Orient Chine, Japon, Russie. Mais au tournant du siècle Ce système bloqué fait faillite et s’écroule Sauvant ultérieurement la ville de Pingyao Des Gardes Rouges fana de l’époque Mao Qui n’ont rien démoli de ce capitalisme Historique, qui avait démarré en cuisine. Nous avons fait le tour de quelques établissements Devenus des musées qui célèbrent l’argent : Comment ces banquiers-là grâce aux lettres de change Étendaient leur emprise par ce moyen étrange. Après avoir appris comment gagner d’l’argent. Nos épouses sont allées faire le tour des marchands Pour des achats secrets destinés au retour À nos petits-enfants qui sont nos grands amours. Pour finir la journée train rapide pour Xi’an Demain une autre histoire, nous allons à Huà-Shǡn.
Ce soir, nous sommes à Xi’an, après 4 heures d’un tout nouveau “Bullet Train” depuis ChengDu. Nous filons à travers la campagne, par viaducs et très longs tunnels, à une vitesse comprise entre 200 et 240 km/h, et ne marquons que quelques arrêts en nous dirigeant vers le Nord Est.
Et nous voilà à Xi’an, l’ancienne capitale Changan, porte de la Route de la Soie !… depuis le temps que je rêve d’y être en ayant parcouru les 12.000 km de routes qui la séparent de Paris ! Et nous y restons trois jours pleins, histoire d’en faire le tour un peu sérieusement.
Les quatre heures de train sont vite passées, avec l’étonnant paysage de la Chine se déroulant (beaucoup trop vite !) sous nos yeux, entre campagne profonde, barres d’immeubles, et d’interminables tunnels pour passer à travers les chaînes montagneuses ; nous avions prévu 17 h de train de nuit pour ce trajet, mais la ligne Chengdu-Xi’an a été inaugurée la semaine dernière, et nous avons pu profiter immédiatement des premières réservations.
A la nuit tombante, nous faisons nos premiers pas dans ce très “vieux” centre commercial, entouré par de formidables remparts de 14 km de long. En attendant, ce soir, après avoir déposé nos valises à l’auberge de jeunesse, nous filons juste apercevoir la fameuse Tour de la Cloche
– sa jumelle la Tour du Tambour (l’une annonçait l’ouverture des portes le matin, l’autre leur fermeture le soir) étant malheureusement en restauration sous d’épais échafaudages. Nous irons ensuite nous chercher un restaurant dans le quartier “Hui” (les Hui sont des Han convertis à l’islam) à proximité… et nous tombons là dans un vrai souk, dont la moitié des étals sont tenus par des femmes aux voiles charmants, pendant que les hommes battent inlassablement les pâtes de sésame ou d’amande. Orgies de figues, dattes, grenades, noix, bananes, viandes, pâtisseries. Il nous faudra revenir de jour ! Ci-dessous quelques portraits :
Mais demain, nous mettons le cap sur la fameuse armée de soldats de terre cuite de l’empereur Qin, Shi Huanding Ling (IIIème s. avant JC).
Bonne nuit !
Poème de route n°12 :
Nous quittons ce dimanche Chengdu en TGV Tout neuf car cette ligne vient d’être inaugurée. Je reviens d’abord sur la soirée d’hier. Darrell nous invitât, ce fût extraordinaire Nous étions sept convives : Camille – habillée Chemisier Léonard – sa marraine adorée, Le beau-père en comique, Phil et Véro Perrin, Et le Chef Marlon Chen, sympa, Américain, Dans un resto très classe où nous avons mangé, Outre dix petits plats, un vrai canard laqué. Le cadre était superbe, le service impeccable, Nous étions dans un rêve en nous mettant à table. La conversation fût des plus animées, Très libre voire coquine quand nous avons compté Jusqu’à soixante-neuf à propos de Pandas Que personne n’avait encore vu comme ça. Reçus pendant trois jours, traités comme des princes Nous remontons vers Xi’an dans une autre province, Qiniing, c’est une porte des routes de la soie Autant dire que pour moi ce n’est pas sans émoi. Xi’an est archi connu pour ses terracotta Armée de terre cuite de milliers de soldats. Nous vous raconterons, ce ne sera pas rien Pour l’instant le train roule, il fait beau, tout va bien.
J13 : Xi’an et l’armée des soldats de Qin
Bonsoir tout le monde ! Il est 20 h déjà, et nous avions rendez-vous avec Bernard il y a 1/2 heure pour aller dîner, mais j’ai passé trop de temps à extraire 10 photos de cette journée magnifique passée dans les fosses de l’Armée aux 10.000 soldats de Terre Cuite de l’empereur Qin (IIIème s. avant JC, soit à peu près en même temps qu’Hannibal et 100 ans après le grand Alexandre si mes souvenirs sont bons, Internet est vraiment trop lent ici pour que je perde du temps à aller vérifier !).
Pour aller à cette armée enterrée en partant du centre de Xi’an (5,5 M d’hab), il faut marcher 40′ pour arriver à la gare routière en longeant les murailles de la ville,
puis prendre le bus sur 42 km (1 h). Il nous pose dans un immense complexe touristique avec plein de corrals à touristes un peu façon Pont du Gard ou maintenant le Mt St Michel. Heureusement que nous étions en hiver : très peu de touristes sous un immense soleil glacé. Je ne vous refais pas l’histoire de l’empereur Qin, tout premier empereur de la Chine en 221 BC. Il faut juste savoir que, pendant les trente six ans précédant sa mort, on estime qu’il mobilise 700.000 personnes pour lui creuser des tranchées autour de sa tombe, les paver de briques, les séparer par des murs de bois, y mettre une armée de 10.000 soldats cuits pièce à pièce à partir de deux douzaines de modèles de moules (têtes, mentons, moustaches, coiffes…), recouverts d’une fine couche d’argile puis de peinture polychromique (il n’en reste pas grand chose) pour les fignoler afin que chacun soit différent : voltigeurs, éclaireurs, fantassins, chevaux et cavaliers, chars, arbaletiers et archers, officiers et hommes de rang, toute cette armée est en ordre de bataille, tournée vers l’Est, où se trouvaient pour eux les barbares. L’ensemble fut ensuite recouvert de plafonds en bois, de nattes et de terre, et ne réapparut au jour qu’en 1979, quand des paysans remontèrent des objets bizarres du fond du puits qu’ils creusaient. On peut encore apercevoir la trace des solives sur les murs de terre, quand le soleil rasant de l’hiver arrive à pénétrer sous le gigantesque hall.
A quelques kilomètres de là furent découverts deux quadriges extraordinaires faisant partie du même ensemble : les chevaux et conducteurs sont en terra cotta, et les chars en bronze.
L’ensemble des personnages fut découvert en miettes, et il en reste des milliers à reconstituer. Il fallut huit ans pour reconstituer les quadriges. Des archéologues continuent à travailler sur le site.
De retour à Xi’an, comme nous avons acheté cette fois des timbres à un prix suffisant pour l’Europe, nous espérons que quelques heureux d’entre vous recevront un jour une carte postale de Chine !
Nous sommes revenus d’un dîner hâtif et culinairement peu intéressant, il est 22h30, et je vous souhaite à tous une bonne nuit, en compagnie du “Poème de route n° 13” de Bernard !
La gare de Xi’an-Nord est un vaste vaisseau De béton et de marbre, reliée au métro Qui, en un rien de temps, vous conduit jusqu’au centre. On constate en Chine tous ces contrastes entre La grande modernité des infrastructures, Des villes ceinturées d‘autoroutes, de voitures Et des campagnes laissées à l’écart du mouvement Dans une forme ancienne, marquées de dénuement. Xi’an un dimanche soir, ses boutiques animées Le marché où l’on peut manger à satiété Toutes sortes de plats vendus dans une rue Du quartier musulman, le premier qu’on ait vu. Vous verrez les photos de cette animation Il vous manque le bruit et les trépidations De la foule, des marteaux qui tapent sur la pâte Pour l’amollir sans doute mais aussi pour l’épate. Xi’an, porte essentielle de la route de la soie Est mondialement connue pour ses terracotta Armée de soldatesque par milliers en argile Enterrés en hommage à leur chef éclatant L’empereur Qin Shi Huangdi le grand. Il y a trois hangars où se trouvent les fouilles Encore en train, bien sûr sous les yeux de la foule Les plus beaux spécimens sont déjà réparés C’est-à-dire les morceaux de chacun bien collés C’est très impressionnant car ça date de 300 Avant notre ère, oui, mais le plus étonnant C’est qu’en métallurgie ils avaient découvert Le cuivre, l’inox, l’acier dont ils étaient couverts. Bref un très grand moment d’histoire de la Chine Du temps de sa grandeur qui n’était pas minime.
J14 : Xi’an, capitale des Tang
Journée “tranquille” à Xi’an aujourd’hui, pendant laquelle, bien que sortant de l’hôtel en même temps que le soleil de l’horizon,
Véronique griffonant déjà ses notes
nous n’avons “fait” que la moitié du programme que nous nous étions fixés ! Après avoir escaladé la fameuse Tour de la Cloche aperçue le soir de notre arrivée
au loin, sous ses échafaudages, sa jumelle, la Tour du Tambour
et repris une 2ème fois le métro,
le métro toujours super propre, super efficace, super lumineux, ici comme à Guangzhou ou Chendu
nous allons passer deux heures au grand musée de “l’Histoire du Shaanxi”. C’est toute l’épopée de la Chine depuis la préhistoire jusqu’à l’an 1000 (date à laquelle le pouvoir passera, plus à l’Est, à LuoYang, puis Nankin ou Pékin) qui défile sous nos yeux. Je ne vous présente ici que deux objets de l’empire Tang (618-907 EC), qui a envoyé ses marchands jusque sur les côtes de la Méditerranée ou de l’Afrique : cette adorable petite “femme tenant un miroir”, dont la polychromie a bien résisté au temps
et cet infuseur à thé…
mais non, Véro, il s’agit d’un brûleur d’encens… mais pas n’importe quel brûleur d’encens : l’encens y brûle dans n’importe quelle position car il est monté sur une cage gyroscopique ! On peut l’emporter partout, même dans son palanquin !
Petite promenade à pied ensuite, après avoir fort bien déjeuné, par des jardins et jeux d’eaux parsemés de statues en bronze
jusqu’à la “Grande Pagode de l’Oie Sauvage” (VIIème s.),
tour de 64 m de haut que nous avons escaladée, plantée au milieu d’un grand monastère bouddhiste qui a pour vocation, depuis sa construction, de conserver les précieux manuscrits qu’a rapportés d’Inde, en l’an 647, le célèbre moine-routard Xuanzang parti de Chine 20 ans plus tôt.
Nouvelle course ensuite pour arriver sur les murailles de la porte Sud des remparts
où se tient tous les jours à heures fixes une parade de soldats habillés dans la tenue des Tang,
puis avant la tombée de la nuit au monument élevé à la gloire de la Route de la Soie dans la banlieue Ouest de Xi’an. Mais là, si nous avons fini par trouver le monument,
c’était d’autant plus nuit noire qu’il n’était pas éclairé du tout !
Bonne nuit ! Demain, nous sommes à Pingyao, 500 km plus au Nord-Est !
“Poème de route n°14” :
Malgré son beau métro qui pourrait inspirer Le vieux bureau d’études de la RATP, Xi’an nécessite une bonne paire de souliers Car cette ville est celle de la marche à pieds. De la tour de la Cloche au Musée du Shaanxi Ce sont des kilomètres, sans prendre un seul taxi. Ce Musée, parlons-en montre les divers clans Qui se sont succédées depuis 4000 ans: Les Chang, les Tang, les Ming qui ont unifié La Chine en un empire géant, développé, Féodal, inventif, peuplé d’aventuriers C’est de Xi’an que partent les routes les plus variées Pour des échanges de soie contre techniques et idées. Ces échanges ont bien sûr ouvert tout grand la voie À beaucoup de richesse, d’influence et tout ça. Après une longue marche, pour atteindre la pagode Dite de l’Oie Sauvage où grimper est commode Nous avons pris d’assaut les colossaux remparts. Encore des escaliers, mais – disait le Routard – Il y avait défilé de soldats d’opérette C’était bien gentil mais n’valait pas tripette. Enfin pour achever ce séjour plein de science Nous allâmes en banlieue pour voir si, par chance, On trouvait quelque chose célébrant cette fois Ce qui rendit Xi’an aussi riche : la soie Il y avait là, de fait un très grand monument Célébrant cette route mythique dignement. C’était mal éclairé, nous étions dans le noir Malgré ça, dans la nuit nous avons pu le voir. Il reste encore à Xi’an des tant de visites à faire Ce sera pour un autre jour, chers supporters Mais pas demain, c’est pris, en route pour Pingyao Une très belle ville, une visite au galop.
Apparemment, mon laptop remarche ! J’en profite pour tenter de vous écrire quelques mots ! Alors voilà des nouvelles d’hier !
Arrivés la veille à ChengDu, immense ville de 14 millions d’habitants, après avoir vadrouillé dans les campagnes du Sud-Ouest, nous avions quelques tâches pressantes à accomplir comme 1/ aller récupérer les billets de train de la suite de notre voyage, après avoir fait patiemment (si, si ! heureusement, Marie est là pour tenir conversation avec Véro !) une longue queue.
Ensuite acheter des timbres pour vous écrire ; nous vous avons régulièrement écrit jusqu’à Yuanyang (les rizières inondées), mais on n’avait pas mis les bons timbres ; là, on espère que vous recevrez un jour nos cartes postales !
Et puis, fastoche, une grande ville comme ça championne d’informatique, de changer l’écran de mon smartphone… Sauf qu’il s’agit d’un SONY, et que Sony, c’est japonais fabriqué au Japon, et que les Japon et la Chine sont en graves bisbilles depuis quelques années à propos d’ilôts en mer de Chine. Du coup, Sony a plié bagages, complètement : il nous a fallu deux heures de marche à pied et l’aide de jeunes chinois désintéressés pour qu’ils s’en convaiquent eux-mêmes !
Photo ci-dessus : ces deux jeunes ont accompagné Philippe et Marie pendant 1h30 dans quatre endroits différents. J’ai donc remisé mon Sony au fond de ma valise…
Pour la petite histoire, en revanche, Véronique s’est téléchargé sur son Iphone (Apple) un “VPN” qui lui permet d’avoir tout l’Internet comme si elle était en France. C’est impossible avec les smartphones Androïd (Google). Parce que Google a refusé d’installer les contrôles du gouvernement chinois dans ses moteurs de recherche. Ce qu’a accepté de faire Apple, qui est d’autant plus en train de gagner des parts de marché que le coréen (du Sud) Samsung pourrait bien souffrir des tensions avec la Corée du Nord… Bref, on assiste là à des bras de fer entre grandes puissances non seulement politiques mais économiques !
Cantine populaire pour nous reposer de nos marches !
Je rentre à l’hôtel avec Marie ; nous avons le sourire malgré l’échec de la réparation du Sony, tellement ces jeunes chinois nous ont séduits. Notre seul moyen de communication était leur traducteur automatique (Google !!! Translate). Mais il faut se dépêcher, car ce soir, c’est le concert de Camille, le prétexte de notre voyage ! Il nous faut 1 h pour y aller ? Nous partons avec 1h30 d’avance…
Mais patatras, la station de métro n’est pas la bonne. Une demi douzaine de personnes…
…nous aideront successivement à retrouver le chemin de la Salle de Concert au milieu de cette banlieue gigantesque, où nous arriverons avec une bonne demi heure de retard… Et ensuite, place à la magie de Saint Saens et Tchaïkovski.
Le chef d’orchestre Darell Ang (Singapour) et un de ses copains chinois (hautbois) Marlon nous emmènent ensuite tous les cinq manger un “hot pot” fameux ! Coucher à point d’heure…
Demain, une voiture vient nous chercher à 9h30 pour aller voir les célèbres pandas !
Bonne soirée à tous ! Sans oublier le “Poème de route n°10” de Bernard !
Alors ce fût Chengdu, 15 million d’habitants Une croissance folle de 10% par an, Un métro magnifique et la circulation Dantesque presqu’autant que la pollution. Après une journée à travers les quartiers Pour régler des problèmes bien souvent qu’à moitié. Arriva vers 6 heures le moment attendu : Partir bien habillés au Sud de Chengdu Pour écouter Camille et l’orchestre d’ici Dirigé par Darrell, notre nouvel ami. Nous prîmes le métro comme il est conseillé Mais mal, on s’est trompé de station d’arrivée Et là il ne restait que 30 petites minutes Pour retrouver la salle, alors là on dit « flûte ». Nous sommes à Chengdu exprès pour ce concert Qui va nous renseigner pour nous indiquer vers Où diriger nos pas pour arriver à l’heure ? En courant, en taxi, en ayant surtout peur Nous sommes arrivés après que le concert Ait juste démarré, de rage nous étions verts. Nous avons pu rentrer malgré ce bref retard Parce que c’était nous la bande de franchouillards. La salle magnifique était quasi remplie Camille et l’orchestre avaient l’air tous petits Elle a joué Saint-Saëns, Tchaïkovski. Émoi, Elle était magnifique dans une robe de Paule K Le public est spécial, cette musique classique Doit surprendre certains et pour d’autres, bernique. Madame la Consul de France était présente Elle s’est félicité : ‘ cette soirée m’enchante ’ Puis quittant une partie de l’orchestre symphonique Nous sommes allés manger dans un resto typique. Cette soirée pour nous fût un moment magique Malgré le stress vécu. Vive la musique classique.
J11 : Chengdu
Vous avez peut-être compris que les connections Internet, ici, c’est l’horreur quand on n’est pas Chinois avec Baidu, leur Google local. Sans smartphone, et avec un laptop dont la carte Wifi fait semblant de rendre l’âme, je m’étais décidé hier à VOUS laisser tomber pour profiter pleinement du voyage, me réservant de le mettre “tout simplement” sur notre blog au retour, mais voilà que ce soir, cela fait semblant de marcher, alors je vais essayer pour le moins de vous donner les dernières nouvelles !
Ce matin, les sponsors de Camille sont venus nous chercher avec une guide pour visiter la grande célébrité de ChengDu, la “nursery” de pandas. Les 2.200 pandas sauvages (ils n’étaient que 1.500 il y a 20 ans) ne vivent pas loin d’ici, et, pour éviter la disparition de l’espèce, depuis 20 ans, les Chinois ont établi cette nurserie de 300 pandas où, depuis un an, une dizaine de bébé pandas sont nés. La population mondiale de pandas (il n’y en a qu’en Chine) atteint les 2.500 individus. Vous verrez qu’ils sont très mignons, la plupart du temps blanc et noirs, mais on en trouve des rouges !
Et les Chinois en rafolent, il y a foule pour les admirer dans ce grand parc à 10 km de ChengDu.
Notre guide nous a ensuite emmenés visiter un nouveau “vieux quartier” de ChengDu, du genre “Village Suisse” à Paris (avec moultes scènes exotiques, comme ce laveur d’oreille installé en pleine rue),
lequel est situé juste à côté d’un grand centre bouddhiste, le temple Wenshu, créé ici du temps des Tang (VIIème s.), et accueillant autant de fidèles/touristes que notre N. D. de Paris.
Véronique espère avoir accompli les actes pieux nécessaires pour en finir avec sa bronchite !
On vous embrasse !
Poème de route n°11 :
Il arrive parfois qu’au cours d’un tel voyage On soit récompensés d’avoir eu le courage (N’ayons pas peur des mots) de saisir une chance Qui fait dire à certains, vraiment, vive la France. Et aussi la Belgique, car c’est notre Camille Qui fit de nous des VIP au nom de sa famille. Un chauffeur et une guide tous les deux excellents Sont venus nous chercher pour nous faire passer l’temps En allant tous les cinq visiter les pandas Vivant dans un grand parc qui est leur habitat. Une forêt d’ bambous (chaque jour 20 kilos) Des grands arbres où ils montent au milieu des enclos Et une foule immense venue pour admirer Ces peluches vivantes qui ont été sauvées Par une protection contre certains humains Pour les 2 200 derniers spécimens. Après 200 photos, quelques films et j’en passe Nous étions invités à un déjeuner classe Dans un quartier tout neuf reconstruit à l’ancienne Sorte de Village Suisse, décor et mise en scène Qui jouxte un vrai beau temple où de nombreux bouddhistes Viennent se promener, ou prier, gais ou tristes La guide nous donna toutes explications Sur cette philosophie qui n’est pas religion. Je passe sur la fin de journée, car lessive, Écriture et planning (préparer ce qui arrive) N’est guère passionnant, mais tellement nécessaire Nous devons voyager avant que vous distraire.
D’abord un petit mot pour vous dire que Véronique va (un peu) mieux en quittant Li Jiang ce matin !
Au lieu de prendre bêtement le bus comme tout le monde (mais nous sommes pressés, voulant voir un max de trucs sur notre planning serré), comme nous voulions aller jeter un coup d’oeil sur l’incontournable “Saut du Tigre”, célèbres rapides du Yang Tsé Kiang au fond de sa gorge profonde, et que le bus bien sûr n’y allait pas, nous nous sommes payés une voiture particulière avec chauffeur pour y faire le détour. Nous ne sommes pas venus au bout du monde pour passer à côté d’un truc pareil, non ? Eh bien à cette heure ci (midi), et en cette saison (eaux basses), le seul truc qui valait le coup, c’est l’exercice que j’ai mené tambour battant pour aller voir la plateforme au fond du trou : le tigre a rebondi sur le rocher au milieu du torrent :pas de lumière, pas d’embruns, à peine mieux que l’Arve à Chamonix, Michèle voit de quoi je parle. En revanche, les 551 marches pour remonter et l’aller/retour en 25′, c’est nettement mieux que l’heure 1/2 annoncée par le Routard ! Dix jours que n’avais fait aucun exercice !
Et puis nous avons remonté (ou descendu ? le Yang Tsé coulait vers le nord… pas compris, là !) la gorge et la vallée, en apercevant de temps à autres des sommets glacés et vertigineux ,jusqu’à arriver à un col où notre jeune chauffeur muet a accepté de s’arrêter : la grande vue !
L’arrivée sur ShangriLa se fait par un plateau où nous longeons les spectaculaires travaux de l’autoroute ET la ligne de chemin de fer qui ne vont pas tarder à y arriver, pauvres Tibétains !
Arrivés dès 15h, nous avons passé l’après midi à escalader des marches pour aller voir les temples. A 3.200 m, même Véronique s’est prêtée avec le sourire à l’exercice. Il faut dire que ce moulin à prière géant en forme de château d’eau recouvert d’or était intriguant : l’iconographie tourne autour de du thème de Lhassa ; il faut être 1/2 douzaine de personnes pour le mettre en branle, puis deux ou trois pour le maintenir en rotation. Nous nous sommes pris une bonne suée à le faire tourner !
Du haut du Gui Shang, on découvre le panorama de la ville.
Le vieux quartier a brûlé il y a 3 trois ans, mais il est déjà reconstruit ; ils sont fantastiques ces Chinois. Mais côté touristes occidentaux, nous étions les seuls…
Il reste pourtant beaucoup de belles maisons le long de rues pavées séculaires. Le nom historique de ShangriLa était Zhongdian ; c’est un centre commercial important depuis le début du Moyen Age, entre les Hans, les Naxi et les Tibétains. La Chine a décidé d’avoir une ville appelée “ShangriLa”, du nom de cette ville mythique inventée par un roman publié en 1933, où sont accueillis les survivants d’un accident d’avion au Tibet. Entre les deux villes touristiques tibétaines concurrentes, c’est Lijiang qui a perdu et Zhongdian qui a gagné !
Demain, nous allons visiter ce surtout pourquoi nous sommes ici, le monastère de SongZanlin (XVIIème s.), qui abrite actuellement quelques 600 moines du bouddhisme tibétains des “Bonnets Jaunes”. Les Gardes Rouges l’avaient bien saccagé, mais les gens du cru (plus de la moitié de la population ici est tibétaine) l’ont retapé depuis, et à leurs frais. Et puis nous nous envolons ensuite le soir pour Chengdu pour un concert, Bernard espérant bien y retrouver sa douce !
A demain sans doute donc !
“Poème de route n°8” :
Je serai un peu bref pour décrire nos pas Sur la route qui fait Lijiang-Shangri-La Quittant vers les 10 heures notre hôtel et ses chats Nous étions attendus par une Toyota Qui nous mena bon train jusqu’aux Gorges du Tigre Réputées pour leurs flots tourbillonnants. Mais bigre, Le Yang Tse Kiang l’hiver affiche basses eaux C’était à peine mieux que le saut d’un ruisseau. Nous avons donc repris la route du Tibet Sachant que Shangri-La abrite un préfet Et dépend elle aussi de la province Yunnan D’ailleurs plus de 50% des habitants Sont des Huan c’est-à-dire Chinois de l’intérieur Qui sont dans le commerce, prennent un air supérieur. Mais Il n’empêche que le Bouddhisme est présent Avec de nombreux temples et monastères vivants. En 2014 la ville a brûlé. Le centre ancien partit presqu’entier en fumée Il est d’ores et déjà presque tout rebâti Comme si les maisons en bois ou en torchis Étaient toutes authentiques, façades bien polies Un décor pour touristes, mais c’est assez joli. Pendant l’après-midi il faisait assez chaud À 3200 mètres nous étions en polo Mais le soleil couché c’est pas la même histoire On va se les geler. Ouf, y’a du thé à boire.
J9 : Songzanlin, le “petit Potala”
Une de nos plus belles journées aujourd’hui ! Ce matin, visite de la grande lamasserie de ShangriLa, avec ses 600 moines. Cette après-midi, on prend l’avion pour ChengDu. Ce soir, Bernard retrouve sa douce arrivée dans la journée de Paris. Et pour dîner, nous retrouvons leur belle fille Camille, la grande violoncelliste ! En bref, fin en beauté de la première partie de notre voyage, plutôt axée sur des régions paysannes et reculées.
Nous faisons taxi commun avec de jeunes chinoises pour aller au monastère de Songzanlin, un “petit Potala” fondé au XVIIème s.
Elles sont ravies d’exercer leur anglais avec nous, et nous apprennent que, dès l’école primaire, tous les élèves de Chine doivent s’initier à l’anglais, langue obligatoire pour passer l’équivalent du bac (gaokao). Nous comprenons mieux pourquoi nous n’avons pratiquement jamais vu d’indications en pinyin, mais au contraire presque systèmatiquement partout des sous-titrage en anglais : mort du pinyin ? Remplacé par l’anglais ? Le pinyin, qui écrit phonétiquement les ideogrammes du mandarin en caracteres occidentaux, a pourtant été imposé par la République Populaire de Chine dès 1958, notamment pour faciliter l’enseignement dans les campagnes. Les Chinois se mettent réellement en ordre de bataille pour conquérir le monde ! Et c’est bien pratique pour les piètres sinisants que nous sommes !! Mais nous voilà arrivés au monastère !
L’immense monastère de Songzanlin est posé sur une colline face à un petit lac qui le reflète paisiblement. Il faut gravir quelques centaines de marches pour accéder aux temples principaux, puis à leur toiture. Du sommet des toits recouverts d’or, la vue sur les montagnes tibétaines qui nous entourent est époustouflante. Le monastère a été ravagé par les Gardes Rouges pendant la Révolution Culturelle, puis intégralement restauré par la ferveur des populations locales. Nous avons pu fureter partout dans les temples, où la piété est intense. L’immensité des salles et le recueillement devant les différentes statues des bouddhas et bodhisatvas comme la riche iconographie fait penser à nos églises, voire nos cathédrales.
Dommage que nous n’en sachions (pour le moment !) pas plus sur les “Bonnets Jaunes” fondé par le maître Tsongkhapa. Ici et là, nous croisons de jeunes moines ou novices.
Changement complet de décor quelques heures plus tard, 1.000 km plus à l’est, après avoir survolé d’immenses sommets glacés de plus de 7.000 m, puis la mer de “nuages” (plutôt de pollution genre smog ?) dans laquelle l’avion a plongé, nous faisant quitter la merveilleuse lumière que nous avions depuis Lijiang. Ambiance glauque, nébuleuse et humide pour notre arrivée à ChengDu, dans notre hôtel posé sur les bords de la rivière Jinliang (“Rivière Jin”), pour nous rappeler que la ville fut pendant cinq siècles la capitale du brocart (“Jin” = brocart).
Nous retrouvons alors non seulement Marie, mais notre artiste Camille, et surtout ses chefs d’orchestre et amis qui nous traiteront pendant les deux jours à venir avec une attention respectueuse, puis amicale, pour laquelle nous leur sommes très reconnaissants !
Affectueusement à tous !
“Poème de route n°9” :
Le Yi Hotel de Shangri-La vaut le coup d’œil : Deux jeunes gens charmants nous font un bel accueil Les chambres sont en bois avec de larges baies Qui permettent de voir les temples étagés. Le réglage de la clim est pour moi trop complexe Ouf, alèze chauffante, sinon la chambre est fraiche. Ce matin au programme un très beau monastère Gompa Ganden Sumteling plus loin dans les terres Où dit-on 1000 lamas y prient et vivent là Bouddhistes à bonnet jaunes, disciples de Tsong Kapa Justes après Lhassa c’est le deuxième centre Pour y prier Bouddha dans de multiples temples Couverts d’or et remplis d’ex-voto et d’offrandes Ce site de pèlerinage montre que leur foi est grande. Pour y aller nous prenons à six un taxi Avec trois jeunes Chinoises contentes d’être ici Et de parler anglais et même un peu français Elles ont l’air malines plutôt que délurées. L’arrivée chez les moines passe par un escalier De 551 marches tout droit ! Quelle montée ! Heureusement la lumière au soleil du Tibet Est là pour réchauffer nos cœurs et puis nos pieds Au retour, à midi, une cantine incertaine Propose yack’à manger en fondue tibétaine Avant de prendre l’avion pour aller à Chengdu Pressés de retrouver après ces jours ardus Marie avec Camille et puis le violoncelle Car demain il y a un concert avec elle C’est d’ailleurs pour cela que nous sommes venus Sinon à ce qu’on dit, il y a mieux que Chengdu. Bernard
Hier soir en nous couchant, pour la première fois depuis que nous sommes en Chine, nous apercevons des étoiles dans le vent du nord. Et ce matin, magique, on voit du ciel bleu, le brouillard s’est levé, et, dès 7h30, nous contemplons les fameuses terrasses des champs de riz, inondées en cette saison, qui brillent au soleil depuis la terrasse de notre hôtel.
Si vous voulez un peu plus de photos et d’explications sur l’incroyable spectacle de ces rizières inondées de la région de YuanYang / Xinjie, rendez-vous sur le petit album Google Photos qui s’ouvre en cliquant sur ce lien : Les rizières inondées de YuanYang Xinjie.
Notre guide, prénommé KOH, nous emmène ensuite au marché hebdomadaire du village de Shengcun. Véronique y fait des folies pendant que nous nous régalons de portraits : ici se mêlent des tribus venues des Vietnam, Laos, Birmanie et Tibet voisins.
Wanadoo n’autorisait que 10 photos par envoi, alors j’ai dû choisir un peu au hasard parmi les plus de 300 photos de la journée ! Mais maintenant, vous pouvez en apprendre plus sur les minorités ethniques Yi et Hani, ainsi que vous régaler des portraits de ce marché en cliquant sur l’album Google Photos “Le marché de Shengcun (Yunnan)“.
Nous faisons beaucoup de rencontres, toutes très amicales, et serions bien restés un peu plus longtemps, mais demain soir, nous devons à nouveau être à Kunming pour un train de nuit (“super luxueux” nous a-t-on promis) qui, en près de 10 heures de temps, va nous emmener jusqu’à Lijiang, dans le “Tibet chinois”.
J’espère que j’aurai un peu plus de temps à l’avenir pour vous écrire un peu plus en détail, car chaque jour, je règle des détails cruciaux comme les séparateurs d’adresse sur Wanadoo ; ne plus disposer de Google, c’est très compliqué au quotidien !
A bientôt, mais sans doute pas avant Lijiang !
Nous vous embrassons !.. avec le “Poème de route n°5” de Bernard !.
Et le quatrième jour tout devint merveilleux : Des étoiles dans le ciel, le soleil dans les yeux Les rizières luisantes accrochées sur les pentes Le tout dans une auberge faite pour la détente. Foin de dithyrambie il fallut y arriver Une fois l’accident de camion dépassé La nuit était tombée, le brouillard toujours là Les chauffeurs en retard pressés d’aller en bas Idem à la montée d’où croisements difficiles Koh a accéléré et doublé à la file. Une fois dans la vallée il fallut remonter On voyait à 2 mètres, juste devant le capot Heureusement quel as du volant l’ami Koh Nous sommes arrivés chez Jacky à Duoyishu (Va donc faire des rimes avec ces noms, mon chou !) Une célébrité du monde des routards Qui nous a accueillis bien qu’il soit assez tard. Récompense ce matin un lever de soleil Dans un ciel bleu et blanc, c’est un rêve au réveil Après trois jours de gris, pas mauvais, mais pas beaux. À nos pieds la vallée dans la brume, que d’eau ! Les clients au p’tit déj disaient qu’on a du pot La veille dans le brouillard, ils avaient le cœur gros. Nous sommes alors partis dans le parc naturel Qui couvre les rizières car elles sont si belles Que l’monde entier défile pour les photographier Ainsi que les tribus qui sont domiciliées Dans des maisons très sobres ou en béton très laid. Nous avons commencé au marché animé De Chengcun où l’on a admiré les étals Et les femmes bien sûr en costume local. Nous n’avons pas manqué de faire des achats Mais je n’en dirais rien c’est un secret d’état. Le reste de ce jour nous avons bien marché Tout autour de rizières la plupart inondées Enfin nous sommes rentrés et au lieu de repos Je me gratte la tête pour vous écrire ce mot !
J6 : La forêt de pierre de Shilin
Très longue journée hier pour redescendre de nos 1800 m d’altitude, dans le brouillard revenu, à 200 m d’altitude, jusqu’à traverser le Hong He (Fleuve Rouge), ce grand fleuve qui descend jusqu’à la mer de Chine en traversant Hanoï, puis remontée à 1.700 m par une route large mais encombrée de gros poids lourds polluants. Ce fut très instructif de partager les risques de la route chinoise ! Après une halte déjeuner d’un très grand bol de nouilles et porc au bord de la route, nous attrapons l’autoroute pour rejoindre d’abord Shilin, où une célèbre “forêt de pierre” est une attraction très courue par les Chinois. Le temps est bas, gris, brouillardeux, sans aucune lumière, il fait froid, le cœur n’y est pas, d’autant plus que ce soir, il n’est pas question de rater notre train de nuit pour le Tibet chinois, à 21h30 à Kunming, dans encore 100 km. Véronique traîne toujours sa bronchite comme ses pieds ; elle a dormi tout le trajet et est heureuse de se dégourdir les jambes.
Après une entrée dans Kunming (4 millions d’habitants) à travers d’énormes embouteillages sous d’aussi énormes échangeurs autoroutiers, notre chauffeur depuis 3 jours, Koh, nous dépose devant un restaurant à 3 pas de la gare d’où nous étions partis il n’y a pas trois jours. Comme d’habitude, Google Translate et des clients de tables voisines viennent dans la bonne humeur nous aider à faire notre choix dans ces menus mystérieux.
Une heure plus tard, nous rejoignons notre salle d’embarquement, toujours aussi impressionnante,
après que je me sois fait arrêter à la sécurité à cause de mon couteau suisse, dont j’ai dû casser la lame pour ne pas l’abandonner (la policière, l’air sévère : “You don’t think you’ll board the train with that knife ?”). Trois jours plus tôt, ils n’avaient pas fait tant d’histoires. Il faut se rappeler qu’il y a trois ans, une vingtaine de passagers avaient été tués dans cette même gare à l’arme blanche par des musulmans du Sinkiang…
Nous découvrons alors notre train couchette pour les 500 km et 9 heures qui viennent. Notre agence nous a trouvé un compartiment VIP tout à fait confortable, où nous avons dormi à poings fermés, bercés par les roues du train, les passages dans les innombrables tunnels, et les klaxons incessants de la locomotive.
Affections à tous !
“Poème de route n°6“:
Avons quitté Jackie avec force émotion Nous étions si bien dans sa vieille pension Accueillis en anglais et des photographies par Jackie Et ses deux acolytes, des femmes du pays. (Sachez que cinq tribus se partagent la vallée En tranches horizontales et champs privatisés). Il pleut des hallebardes et le brouillard s’y met. Koh est assez prudent i, il a le pied léger Le long du fleuve Rouge qui file vers Hanoï Un chantier d’autoroute occupe bien des boys Des camions, des engins, des travaux titanesques Pour aller au Viêt-Nam et ses lieux touristiques, On ne voit pas quoi d’autre ! Sauf avoir des visions. De col en autoroute sans arrêt avançons, Nous atteignons Shillin en cours d’après-midi Le Disney du Sichuan pour les grands et petits. La célèbre Forêt de Pierres classée par l’UNESCO Merveille naturelle, Païolive en plus gros. C’est bien aménagé, comme un piège à touristes Des rochers innombrables, mais la lumière triste Nous gâche le plaisir. Notre tour fût donc bref. Je vous écrit ce soir dans le train de Lijiang Où nous passons la nuit (ça vous fait une belle jambe) Et bien sachez pourtant que dans les trains chinois Les wagons-lits pour VIP ont un bon matelas, Un service attentif et de plus sont à l’heure. J’essaye de rattraper mon retard dès demain Mais préfère visiter Lijiang et ses recoins.
J7 : Lijiang
Et le lendemain matin – heureusement que Lijiang est le terminus ! – petit moment de panique quand nous réalisons que le train arrive avec une demi heure d’avance, c’est-à-dire à 6h20… Il fait nuit noire, mais le ciel est constellé d’étoiles. Nous sommes à 2.400 m d’altitude, mais le froid n’est pas mordant. Impossible d’arriver à cette heure à notre auberge ! Nous attendons le lever du jour au “buffet de la gare”. Il n’y a que Véronique qui a mal dormi avec sa toux persistante ; il va falloir prendre les grands moyens ; heureusement que nous avons des médocs de choc dans la pharmacie !
Un taxi nous pose à 300 m de l’hôtel, tout le centre ville de Lijiang est piétonnier. Le soleil se lève, c’est le grand beau temps, la lumière est magique.
Après une douche, Véronique repart sous la couette rattraper son sommeil pendant que je pars avec Bernard escalader la seule colline de la ville en haut de laquelle se trouve une grande pagode… et une vue stupéfiante sur les toits de la ville et le “Dragon de Jade” (5.600 m).
La ville est essentiellement construite de maisons en bois, les rues pavées de dalles de pierre usées par le temps, enjambant les nombreux torrents à ciel ouvert qui la traversent : il s’agit de l’ancienne capitale du royaume Naxi, 300.000 habitants, aujourd’hui envahie par les touristes.
Nous poussons la promenade sous un soleil printannier jusqu’à l’étang du Dragon Noir et son célèbre pont aux cinq arches dit “de la Ceinture du Mandarin” : avec le “Dragon de Jade” en fonds de tableau, c’est tout bonnement superbe !
Demain, nous partons à Shangri La, l’ancienne Zhongdian, à 3.200 m d’altitude, en espérant pouvoir apercevoir le Yang Tzé-Kiang grondant dans les Gorges du Saut du Tigre !
Bonne nuit à tous, avec le ‘Poème de route n°7” !
Lijiang, terminus à 2600 mètres Extrémité Est de l’Himalaya certes Ravagée y’a 20 ans par un tremblement d’terre Aujourd’hui reconstruite et qui a l’air prospère. Nous débarquons du train à 6 heures et demi Il ne gèle même pas, hébétés par la nuit Pour aller à l’hôtel, nous prenons un taxi Une chouette maison en bois dans la vieille ville Autour d’une belle cour, managé par deux filles. Une bonne douche et hop, en avant la visite Pour Philippe et pour moi mais pas pour Véronique Dont le rhume d’exception met sa tête dans le potage. Elle a beau la combattre, la maladie fait rage. Elle va donc dormir et tousser et dormir Pendant que les deux vieux que ça ne fait pas rire Partent en reconnaissance dans la cité ancienne Sorte de Chamonix où les radios sans doute Reprennent le refrain « La monnaie, prend la toute » On voit dans chaque rue des offres étonnantes Pour essayer de vendre avec marge importante L’inutile à un prix élevé à un point Que pour acheter çà il faut être crétin. Mais ce mercantilisme n’altère pas la beauté Du ciel bleu, des montagnes à 5500 mètres Et des maisons en bois, toits pointus et fenêtres Des jardinets fleuris, des temples colorés Des ethnies en costumes (pour demain au marché) Mercredi nous reprenons la route en voiture Jusques à Shangri-La au cœur de la nature.