2 – Au pied des Pyrénées

2 - Au pied des Pyrénées

2 – Au pied des Pyrénées

Il nous a fallu d’abord entrer dans le voyage.
Après deux jours passés dans la petite maison des Bichetières, perdue au milieu des bois en Sologne, pour nous remettre de l’appareillage, nous aurons mis huit jours pour arriver au pied des Pyrénées, avec quelques 1.500 kms déjà au compteur. Nous nous sommes en effet inventé des détours obligés par les trop nombreux copains que nous ne pouvions pas ne pas passer voir, et que nous avons envahis avec nos grosses bottes dans leur quotidien rythmé. Vous devinez ? Tous des amis rencontrés dans une vie antérieure, qui ont fini par céder aux appels des lumières du sud ; et qui en jouissent avec une certaine nostalgie des bruissements parisiens. Heureusement que la période n’était pas propices aux parisiens en vacances ; deux semaines n’auraient pas suffi pour accomplir ce programme, même à moto ! Et après sept nuits dans des lits différents (Sologne, Chatel Guyon, Ruoms, Marseille, Sanary, Arles, Montpellier, Marcevol : cf. le road book – dernière photo de l’album), comme quand nous marchions vers St Jacques l’année dernière, il nous a fallu nous poser 24 heures ; nous poser pour vous donner des nouvelles ; pour digérer les trop nombreuses impressions nées de ce nouveau mode de déplacement ; et pour profiter de l’accueil d’Henri.
En bref, pour les nombreux impatients, n’attendez guère de nouvelles avant début décembre maintenant ! Ne nous aviez vous pas promis de nous aider à apprendre à voyager len_te_ment ? !
Après 300kms de pluie, vent et brouillard qui nous ont permis de vérifier l’efficacité de nos équipements, nous avons retrouvé l’anticyclone en Limagne, vers Chatel Guyon où nous avions un pèlerinage à accomplir. Puis les lumières des Combrailles (pour la tribu Rousset : l’Aubrac n’est pas loin !) autour de La Chaise Dieu, avant de descendre l’Ardèche de sa source jusqu’au Rhône, dans les senteurs et couleurs d’un Midi approchant. A partir de l’Estaque, dans la banlieue de Marseille, c’est un nouveau monde qui nous accueille : la « Province » romaine, la mer scintillante comme un lac d’un bleu intense, femme et chaude, ses vignes aux couleurs violentes de l’automne, ses paysages polis par les siècles, où Novembre prouve qu’on n’y pêche pas que pour les touristes. Escale obligée à Arles pour un musée extraordinaire présentant les trouvailles vieilles de 2000 ans sorties de la vase du Rhône. Véronique s’y est régalée avec ses carnets de croquis.
Merci à tous ceux qui nous ont écrit sur le blog ou directement par email ; c’est très important pour notre vie loin de vous tous, d’autant plus que le téléphone va se mettre à coûter plus cher dès demain en Espagne.
Une précision pour regarder les photos jointes : quand vous cliquez sur un album photos, puis sur « visualiser l’album », vous avez ensuite le choix, si vous êtes pressés, de les regarder en « diaporama », ou bien, si vous avez le temps, en cliquant sur la première photo, puis photo par photo, ce mode de lecture donnant accès aux légendes et commentaires éventuellement ajoutés sur chaque photo.
Vous aurez aussi noté que Nicolas a gentiment mis un mot sur le blog de Motomag : http://www.motomag.com/Voyage-un-tour-du-monde-en.html et http://www.ffmc-25.org/aggregator/sources/1.
Encore merci à tous, et à bientôt !

1 – Démangeaisons

1 - Démangeaisons

1 – Démangeaisons

 

Cette fois, çà y est ! Nous voilà bientôt repartis pour un premier vrai voyage avec nos motos.
Nos 10 années de vie « bénédictine » à peloter des dossiers dans le secret du cabinet d’avocat n’ont pas fait oublier 25 années d’une vie itinérante de grand commerçant. La démangeaison dans la tête, la nécessité d’être autrement sont toujours là. Notre marche de l’hiver dernier les ont plutôt développées (http://lesperrinchapitre0versstjacques.blogs-de-voyage.fr/); même s’il est inconfortable de se remettre en route avec le sentiment d’abandonner enfants et petits enfants, ceux qui sont cloués sur leur lit ou dans leur tête, famille, amis et racines. L’arrachement s’est fait nécessité : « Pars ! Quitte ton pays, tes parents ! Va vers toi, va pour toi ! »

Nous espérons que vous nous aiderez à réussir ce premier voyage initiatique ! Vous savez que nous voudrions apprendre à voyager len_te_ment, et que nous nous sommes donnés dix ans pour faire le tour du monde, en essayant de le comprendre en vivant avec les gens sur place, dans le stade mieux qu’à la télé. Six mois chez nous, six mois partis, c’est toucher un peu du doigt le nomadisme ; il excite nos imaginations à tous, certes, mais les nomades font peur … et à nous aussi. Ne croyez pas qu’il soit facile de quitter six mois de suite sa tanière, ni d’ailleurs de n’y revenir que pour six mois … la révolution néolithique a laissé des traces. Nous comptons sur vous pour nous accompagner, comme vous n’avez cessé de nous soutenir et de nous encourager l’hiver dernier par vos messages, emails, et même visites (rendez-vous plus bas au § « Abonnez-vous au blog » en bas de page). Ainsi, nous apprendrons ensemble, et bientôt, vous nous accompagnerez.

Nous avons d’ailleurs déjà beaucoup travaillé de notre côté !
Nos deux Honda Transalp sont théoriquement bien rodées, équipées et révisées ; après avoir parcouru chacune environ 10.000 km, elles sont déjà montées cinq fois sur la dépanneuse (dont un câble d’accélérateur à 4000km, un incendie à 7000, …) ! Notre concessionnaire PROFIL à Vincennes, au bord de la faillite et pressé de nous voir partir pour de bon, nous a gardés tous les deux une demi-journée pour nous apprendre un B.A. BA de mécanique comme changer une roue ou faire une vidange. Véronique était presque plus à l’aise que moi …
Après la perspective de la panne, c’est celle de l’accident qui effleure tout motard. Nous sommes donc aller rafraîchir à la Croix Rouge des notions de secourisme qui remontaient à l’époque où nous étions tous deux chefs scouts ; notre corps a d’ailleurs fondamentalement changé depuis : on ne meurt plus aujourd’hui de ne pas respirer, mais d’un arrêt du cœur, et on n’enseigne donc plus la respiration artificielle, mais le massage cardiaque. Confiants, mais pas téméraires, nous avons cru sage d’y ajouter une « mondial assistance » !
Et puis rafistolé nos accessoires chez le chirurgien et l’ophtalmo, rafraîchi nos vaccins, pour l’instant évité La grippe, soigné nos lumbagos, cruralgie et autres grincements mécaniques. Tout en tentant d’assumer nos fonctions « ordinaires » de grands parents disponibles, parents attentifs, sœur ou frère solidaires, fille ou gendre affectueux, et amis fidèles. Bref, soigné nos corps et nos âmes autant que possible.

Mais printemps, été et automne ont déjà filé depuis notre dernier retour ; nos ruches se sont réveillées (malheureusement pas toutes, loin de là …) et rendormies ; les cerfs ont bramé sans nous ; les hirondelles sont reparties vers le sud ; il nous faut les suivre.

Il nous reste à tenter de faire tenir nos affaires dans les trois valises de chaque moto, et à donner rendez-vous aux motards qui le peuvent Dimanche 15 novembre à midi en haut de la rue Piat (75020), avec Paris à nos pieds au café « La mer à boire », qui nous a paru adapté pour un départ autour de la Méditerranée. Apportez du soleil, nous vous le rendrons dans les semaines qui suivent.

Pour accéder à l’album de photos, cliquez soit sur la petite photo en tête de l’article, soit sur sa légende. D’autres conseils dans l’onglet “Accueil”.

10 – Et nous voila a St Jacques de Compostelle

10 - A St Jacques de Compostelle

10 – A St Jacques de Compostelle

 

Et nous voilà à St Jacques de Compostelle, Sant Iaco de Compostella, province de Galice, a l’extreme Nord Ouest de l’Espagne, terminus de ce premier voyage, la pluie glacee ayant remplace la neige, pour deposer aux pieds de St Jacques, lors de la “messe des pelerins”, les multiples intentions dont nous etions porteurs.
Quelques mots d’abord, apres deux semaines passees en dehors du “chemin” a proprement parler, sur ces belles et grandes villes a la personnalite bien marquee qui nous ont accueillis avant d’arriver ici :
– Vitoria la basque industrieuse, où la ville des bureaux enserre le vieux centre historique, butte romaine situee sur la Via Aquitana de Bordeaux a Astorga : les gens presses semblent ne s’y nourrir que de tapas (et d’iberico !), certes delicieux, mais qui ne forment guere un “repas” pour nous autres extranjeros ;
– Burgos, capitale de la Castille du temps de la reconquista contre les musulmans, titre qu’elle perd des 1492, a la fin de la guerre, et qu’elle semble toujours avoir la nostalgie d’avoir perdu ; c’est a Burgos que Franco avait etabli ses quartiers generaux pendant la guerre civile, quelques annees apres avoir matar la rebellion ouvriere d’Oviedo, un peu plus loin vers le Nord. L’ambiance en garde des traces. Neige et froid quand nous y etions nous ont permis d’admirer les collections de visons de ces dames de Burgos ;
– Leon semble quant a elle ne montrer aucun regret de ne plus etre capitale d’un royaume qu’elle pretend s’etre etendu jusqu’au Rhone ; 130.000 habitants decomplexes, de leur cathedrale “française” (sur le modele de Reims) et d’avoir su tirer profit depuis 2.000 ans de l’exploitation des mines de la region d’Astorga.

Pas plus qu’a Santiago nous n’avons croise dans ces villes des etrangers “installes”, ce qui nous a beaucoup change de notre colline de Belleville : ni pizzeria, ni brasserie telle qu’on en croise dans toute l’Europe du Nord, ni restaurant français ou meme asiatique, encore moins de restaurant turc, libanais ou “arabe”. A peine avons nous croise quelques immigres d’Amerique latine ; et le seul “arabe”, en banlieue de Lèon pres de la gare, chez qui Veronique soit entree pour acheter une bouteille d’eau a failli la mettre a la porte… N’avais-je pas lu pourtant quelque part qu’il y avait en Espagne trois fois plus d’etrangers qu’en France ? Ou sont-ils donc ?
En revanche, et meme si d’une façon tres differente de l’Italie, les rues de ces villes espagnoles ont un don tres particulier d’etre accueillantes, notamment avec ces personnages, souvent en bronze, artistiquement fondus dans le paysage, ou bien tous ces cafes ou l’on peut manger sur le pouce a toute heure.
Nous devons avouer que ces deux dernieres semaines depourvues des temps de pause inherents aux deplacements a la seule force de nos jambes nous ont satures d’images, qu’il nous faudra du temps pour decanter et assimiler ! A Santiago, nous sommes donc restes un peu plus longtemps que d’habitude dans la chambre ou au café Internet… et l’envie a commence de furieusement gratter Veronique de louer un appartement pour quelques jours, pour pouvoir y faire ses courses, sa cuisine, etc… et y vivre non pas comme des touristes mais comme des habitants : je commence ici a le sentir mieux, notre projet de sejourner dans des « villes mythiques » !
Il y a juste deux points sur lequel Veronique demande a nos lectrices de bien vouloir faire travailler leur imagination ; elle recherche d’une part des idees de tenues nomades plus variees, plus feminines, plus chic, plus class, et plus couture – Merci d’avance ! Et d’autre part, a propos de sa trousse d’aquarelle qui l’a accompagnee jusqu’ici, elle se demande a partir de quel degre d’oisivete nait l’esprit creatif : des idees ?
Pour en revenir a Santiago a proprement parler, je dois reconnaître que si « l’invention » de sa sepulture au Xeme siecle est vraiment, sur le plan historique, d’authenticite parfaitement douteuse, en revanche, la constance emouvante, depuis plus de mille ans, de ces pelerins qui viennent jusqu’ici a quelque chose d’etonnant, et semble empreinte d’authenticite. Encore qu’il ne soit pas facile d’en juger si l’on creuse en nous meme nos propres motivations a entreprendre cette aventure…. ou bien qu’on y ajoute les raisons que peuvent avoir les lecteurs de ce blog d’avoir la patience ou l’envie de continuer a nous lire. Vraiment, on nage en plein mystere !
Le mystere s’epaissit quand on ajoute a ces reflexions, pour ceux qui ne m’ont pas encore lache, le fait qu’il faut etre en Espagne pour decouvrir que Sant Jaquo (dans la lignee de Leon, Burgos, la Reconquista, puis la purete de la foi catholique et du sang español mises en œuvre par Isabelle et Ferdinand, puis Franco…), que St Jacques, donc, est ici tres represente en « Matamore », ou « Tueur de Maures », a cheval, avec des Arabes ecrases sous ses pieds. Ce qui peut, notamment apres les attentats de Madrid du 11 mars 2004, nous faire facilement passer de Franco a la guerre des civilisations chere au Pt Bush. Ou « du danger d’adopter les symboles du passe pour notre propre histoire » ! C’est ce meme danger qui nous est apparu dans l’eclectisme de la manifestation contre Israel a Gaza dont vous verrez quelques photos : on y trouve melanges dans un etonnant coktail l’autonomisme galice, le sentimentalisme pro palestinien, l’antisionisme, les communistes…
Nous nous appretons maintenant a quitter ces lieux tant esperes. Y venir nous aura ouvert des espaces de liberte inattendus par la decouverte de ces deux modes de transport a part entiere qui nous etaient inconnus auparavant, la marche a pied et la bicyclette (sans parler du « train avec velos accompagnes », que nous pensons mieux pratiquer pour notre retour a Paris !) : voila des horizons nouveaux aux nomades que nous esperons devenir !
A bientôt a Paris, ou au moins sur ce blog !

9 – Neige encore a Burgos, neige toujours a Leon

9 - A Burgos

9 – A Burgos

 

 

 

 

 

Ce n’est certes pas aujourd’hui tout a fait, et depuis pres de deux semaines, le “chemin” que nous avions prevu ! La neige et le froid nous ont en effet interdit toute progression par nos propres moyens.
Et je les vois venir, ha, ha, tous les augures de la 25eme heure : mais que diable sont-ils venus faire dans cette galere ? Dans leur pietre equipement, loin de chez eux, a l’etranger, en cette saison, avec ce programme debile ? Moi, a leur place …
He, He, mais d’abord, on n’est plus a votre place ! Ensuite, il faut bien savoir prendre quelques risques. Et enfin, vous n’avez pas bien compris ce qu’on vous a dit depuis le debut : on veut d’abord apprendre a devenir nomades ; cheminer vers St Jacques est d’abord pour nous une leçon de nomadisme ; et la, nous sommes servis !
Deux semaines en effet que nous avons gel et neige sous les yeux, que les journaux annoncent des records de froid (< – 10º), et que les hoteliers nous confirment que, si la neige n’est pas inhabituelle en cette saison dans la “Meseta” (cette grande plaine cerealiere du centre de l’Espagne), elle est cette annee venue tres tòt, et reste longtemps. Plusieurs de nos hotels n’etaient pas equipes d’un chauffage a la hauteur ! Un peu naivement, je m’etais dit qu’une altitude moyenne de 800 m, dans un climat presente par le Michelin comme proche de celui de la Bretagne, mais 1.000 km plus au sud, ne devait pas presenter de difficultes insurmontables. Eh bien non : quand on y ajoute une meteo peu fiable, l’exercice serait devenu reellement dangereux.
Dimanche 11 janvier par exemple, il faisait grand beau a Burgos, avec – 7º, et nous avons sorti les velos pour aller aux monasteres de Las Huelgas et Miraflores a moins de 10 km de l’hotel. Lundi, le soleil a fini par emerger des brouillards givrants, et la meteo annonçait un rechauffement pour les trois jours suivants. Nous avons donc declare le branle bas du redemarrage, reserve nos hotels a Fromista et Sahagun pour aller jusqu’a Leon en velos, verifie les itineraires sur Google Map, refait les sacs et les provisions et mis le reveil avant l’aube …. pour nous reveiller sous une nouvelle couche de neige de 10 cm… A quelques heures pres, nous pouvions etre “pris”… Nous avons donc laisse les velos a Burgos, et pris le train pour Leon, en esperant avoir l’occasion de nous remettre en route a la premiere fenetre meteo. Mais en vain ! Car on n’y a pratiquement pas vu le soleil, n’avons meme pas pu aller marcher quelques heures sur le “camino” tout proche, et le thermometre n’est repasse au-dessus de 0º que le jour de notre depart.
Alors, en bons petits nomades debutants, qui revaient en outre de decouvrir le monde en “vivant quelques mois dans des villes mythiques du monde”, nous en avons profite pour commencer par quelques jours a Vitoria, Burgos, Leon … en ayant un peu l’impression, certes, de n’y voir le “chemin” qu’en vitrine, mais en decouvrant une Espagne que le pelerin n’a sans doute que peu souvent l’occasion de decouvrir : quel plaisir d’etre sous la couette dans un 5* (le Parador de San Marcos a Leon, au prix d’un 2*, avec 185 chambres meublees d’epoque, dans un hospice pour pelerins du XVeme, avec cloitres et eglise gothique), sans autre perspective que l’attente du degel ! Les decouvertes du nomade se font tout aussi bien a l’arret qu’en deplacement !

9b - A Leon

9b – A Leon

Sans doute a bientot de Santiago !

8 – Sous les neiges de la cordillere cantabrique

8 - de Bayonne à Vitoria

8 – de Bayonne à Vitoria

“Si le temps se maintient”, ecrivait Philippe dans son dernier message, dans lequel il parlait aussi des “inquietantes Pyrenees a l’horizon”.
Eh bien nous y voila ! Cela fait le 3eme jour que nous regardons tomber la neige a Vitoria, capitale du pays basque español, situee a 500 metres d’altitude, et que la temperature refuse de repasser au-dessus du zero. Philippe avait toujours dit et repete qu’il refuserait de marcher dans la neige (il est vrai qu’avec ses chaussures basses imposees par sa broche qui depasse …) ; et en velo, il se rend compte que c’est encore plus impossible compte tenu de l’etat des bords des routes. Alors, pour le moment, on y attend le degel !
Quant aux “inquietantes Pyrenees”, si vous savez qu’en fait, on les a contournees par l’Ouest, elles s’appellent ici la “cordillere cantabrique” ; vu d’Irun, on remonte la vallee de l’Oria, tres etroite et industrialisee, par laquelle passent la riviere, le train Irun-Madrid et l’autoroute, sans laisser de place a rien d’autre, a part des usines et des hlm ; c’est a dire que pour nous, les velos, comme aucun panneau ne semblait nous interdire l’autoroute, Philippe s’y est lance ; et moi de le suivre, betement, comme d’habitude, en legere montee, a pres de 20 Km/h ; et nous voila froles par les semis remorques et les voitures limitees, quant a elles, a 110 Km/h. Au bout de quelques kilometres, alors que la pente se durcit et que nous n’avons pas du tout envie de mettre pied a terre, une sortie providentielle nous offre une vraie piste cyclable. L’histoire se repetera deux fois jusqu’a Beasain, 160 metres d’altitude.
Quand nous arrivons a Beasain ou nous avons prevu de dormir, il bruine. Et la meteo annonce la neige. Et demain, Philippe a prevu que nous franchissions le “Puerto de Etxegarate” (le tuñel de San Adrian ?) qui nous monte a 650 metres en 10 kms, pour dormir a Altsasu (600 m), puis a Vitoria, (530 m), 45 kms plus loin. Et la veille, estomac et intestins de Philippe ont joue le degel de la Berezina ; bref, je n’ai guere de mal a convaincre Philippe d’aller nous refugier en train a Vitoria le soir meme !
Vitoria est encore a deux petites journees de velo du “camino frances”, et a environ 100 km de Burgos. C’est une ville de 230.000 habitants qui ne manque pas de ressources; nous y sommes arrives juste pour la fete de l·Epiphanie du 6 janvier, qui non seulement est feriee ici, mais qui est la fète ou l’on s’offre des cadeaux comme chez nous a Noel. J’ai drolement envie de craquer sur toutes les rabajas (soldes) qui viennent de commencer, mais Philippe ne veut rien entendre pour mettre quoi que ce soit de plus dans son sac.
Nous en profitons quand meme tous les deux pour nous refaire une vraie sante, avec des nuits de 11 a 12 h. Philippe se prend pour Nicolas Bouvier coince par la neige a Tabriz (pour ceux qui ont lu l’incontournable bible des voyageurs, “L’usage du monde”) et parait ravi de la situation ; il parait que c’est la vraie vie de nomade qui commence, que de devoir attendre. Le matin, nous regardons la meteo dans les journaux locaux qu’il faut que je traduise a Philippe ; et le soir a la television. Pour l’instant, s’il faut bouger, ce sera en train !
Vivement que le soleil revienne !

7 – Bonne Année ¡

7 - de Bordeaux à Bayonne

7 – de Bordeaux à Bayonne

 

Eh bien nous y voilà, encore une fois, devant un exercice improbable que nos cerveaux débiles ont préparé avec soin et précision : Noël est passé, nos corps sont théoriquement reposés par quatre jours sans marche et une journée de thalasso, les enfants sont repartis travailler à Paris, la maison que nous ont prêtée les Balmont est propre et rangée, la clé chez la voisine ; il fait beau et froid (comme d’habitude !) ; nous avons 40’ devant nous pour le bac de 12 heures, et nous nous apprêtons à rejoindre les Pyrénées … avec des bicyclettes.
Nous avons enfilé nos maillots moulants avec fessier renforcé (intérieur rouge, comme chez les orangs outangs !), chaussé nos casques, nos lunettes de protection, nos gants spécial cyclistes, nos circlips de bas de pantalon, nos gilets fluos …. ficelés nos sacs à dos sur les porte bagages, avec en plus un minimum d’équipement pour cycliste, et, toute honte bue, nous nous présentons à l’embarquement dès son ouverture … il y a même des panneaux pour les cyclistes que nous sommes.
Même ambiance de « Transatlantique » qu’à l’aller, il y a 4 jours, sauf que nous avons des montures dans la cale, et prévu 50 kms dans l’après midi, jusqu’à « Hourtin », 1er endroit sur la route où un hôtel était ouvert, même si sans restaurant = nous emportons piques niques pour déjeuner ET dîner. Deux heures plus tard, après avoir traversé Soulac sur Mer, démarrage de la “voie du littoral” du “camino”, il est 14h et l’heure de casser une croûte rapide au bord du chemin, au soleil, à l’abri du vent, dans les herbes presque chaudes, après 15 kms : divin.
Ce qui fut moins divin, c’est le redémarrage : mes DEUX pneus sont à plat (pas DU TOUT ceux de Véronique, heureusement !), crevés par des aiguilles de genêts que nous enlevons à la pince à épiler, avant d’essayer la bombe anticrevaison, puis la pompe à main (pas convaincante), puis les enduros qui font du bruit pas loin, mais non, non, pas de gonfleurs ; puis un automobiliste s’arrête (il ira voir si les deux stations services du coin sont ouvertes, mais non, pas le dimanche) ; nos gilets fluos ont du bon, car c’est ensuite tout un groupe de cyclistes qui s’arrête pour nous prêter conseils, encouragements, matériel, puis N° de portables en cas de nouveaux problèmes (quelle solidarité !). Il est presque 16 heures quand nous repartons, avec mes pneus gonflés à 2 kg au lieu des 4 de rigueur (surtout ne pas taper les jantes !), et toujours 35 kms à faire alors que mon GPS m’indique qu’ici, c’est à 17h26 que le soleil plonge dans l’Océan ; plus de fantaisies d’itinéraires par les pistes cyclables, restons sur les routes fréquentées. Cela n’empêchera pas une bonne ½ heure de nuit noire sur la route, avant d’arriver à Hourtin. Vieux souvenirs qui remontent en collant sur la seule chambre qui nous reste les rustines que notre fille Catherine nous a offertes pour Noël il y a 3 jours !
Le lendemain lundi, c’est fête, car nos amis parisiens les Deau, en vacances à Bordeaux, se proposent de venir déjeuner avec nous, et pourrons nous trouver dans une grande surface une nouvelle bombe anticrevaison ainsi qu’une chambre à air neuve ; nous nous donnons rendez-vous à peu près à mi chemin (soit à 35 kms du but : nous n’avons peur de rien), à Le Porge, où malheureusement rien n’est ouvert, et pas plus dans le village d’à côté où la boulangère a pourtant dit que … ce ne sera que largement passé 16 heures que nous pourrons à nouveau enfourcher nos bécanes, le ventre bien rempli par « Cha Cha » à Lège, mais n’arriverons à destination à nouveau que la nuit tombée depuis plus d’une heure, heureusement sans incident.
La route de Biganos à Mimizan (75 km) sera superbe, nous offrant rapidement de « l’air à 4 kgs » dans mes chambres à air, puis un déjeuner en terrasse au soleil à Parentis, et enfin une magnifique piste cyclable des bords du lac de Parentis. Nos fessiers souffrent un peu, mais récèdent encore au Paracetamol !
Le 4ème jour sera tout aussi beau : pistes cyclables faciles et rapides, fessiers discrets, table au soleil pour déjeuner, lacs et pins, avec même le temps d’une pause sur l’Océan à Vieux Boucau, avec les inquiétantes Pyrénées à l’horizon.
Il finira en apothéose : Véronique aura une grave panne avec son pédalier (dévissé au point d’être « tombé »), une heure avant la tombée de la nuit, à 15 kms de notre destination. Notre vendeur de Royan est déconfit mais n’y peut rien ; une voiture s’arrête : « on est passé tout à l’heure, vous étiez déjà là ; on peut vous aider ? ». Martine et Pierre Robles embarquent Véronique, son sac … et son vélo, pour un réparateur de cycles à Soustons, encore ouvert en ce 31 décembre, et qui est sur notre route. Quand je les rejoins, non seulement le vélo est réparé, mais Véronique a fait les courses qu’elle voulait avec sa nouvelle copine Martine. Oncle Philippe de Laage nous a également rejoint en voiture, commençant à être inquiet de ne pas nous voir nous pointer chez lui !
Après avoir réveillonné avec leur fils Patrick, sa petite fille Siham, et Mathieu leur petit fils, nous passerons un 1er janvier très paresseux en compagnie de Sibylle et Georges, ce dernier, grand pèlerin de St Jacques, nous donnant de précieux conseils.
La suite du programme présente en effet plusieurs alternatives compte tenu de nos petits maux physiques récurrents (cruralgie dans la jambe non cassée pour Philippe et mal de talon pour Véronique se sont calmés avec la montée en selle, mais nécessitent encore un peu de repos) et d’une date de retour à Paris pour le 10 février « dernier carat » (rdv d’anesthésiste pré-opératoire).
Une fois éliminée la voie classique par St Jean Pied de Port (très à l’Est pour nous), puis la « voie du Baztan » (refuge clé fermé en janvier), et même envisagé de rejoindre Pampelune en bus de Bayonne, nous avons finalement choisi de poursuivre encore quelques jours avec nos vélos, probablement jusque vers Léon.
Cette solution nous permet a priori d’avancer beaucoup plus vite si le temps se maintient, tout en nous permettant un vrai « tourisme » dans ces régions magnifiques. En retrouvant le plaisir de la marche à pied quelques 250 kms avant St Jacques, nous ne devrions pas nous sentir trop frustrés d’être passés si vite à côté de trop de belles choses.
Hier après midi 2 janvier, nous avons trouvé un réparateur de cycles qui nous a révisé nos vélos, et un Intersport où Véronique a pu changer ses chaussures « explosées » par moins de 700 kms de marche.
Nous dormirons ce soir à Irun, en Espagne, avec encore quelques imprécisions sur le franchissement du mystérieux « tunnel de San Andrian » entre Beasain et Salvatierra, indiqués comme étape du « camino », mais guère connus de Michelin !

Nous avons été très touchés par tous les messages postés soit sur le blog, soit sur nos boîtes email, à l’occasion de ce début d’année.
Soyez tous sûrs que vos prières nous tiendront compagnie, à vélo comme à pied, jusqu’à Saint Jacques.

Bon courage à tous pour vos diverses « rentrées » !

6 – Joyeux Noël !

6 - de Saintes à Bordeaux

6 – de Saintes à Bordeaux

De Saintes à Bordeaux, en faisant étape à Pons (superbes tour, église romane et surtout “hôpital des pèlerins”), Mirambeau, Etauliers et Blaye (au bord de la Gironde), Philippe m’a surtout fait marcher le long de la nationale ; les trois premières étapes, d’environ 25 km chacune, auraient dépassé les 30 km si nous avions suivi le GR ou même l’itinéraire conseillé pour aller à St Jacques ; vous savez que nous sommes des habitués maintenant des nationales, presque agréables par temps sec et peu de trafic. Après Etauliers (je ne peux que vous conseiller d’aller sur le site “via michelin” si vous avez des problèmes pour nous situer géographiquement : http://www.viamichelin.fr/viamichelin/fra/tpl/hme/MaHomePage.htm), il y a une piste cyclable, puis on aperçoit la « mer » briller (en fait c’est la Gironde, mais il en faut peu à Philippe en la matière), et l’arrivée à Blaye en fin d’après midi fut superbe (visite de la forteresse de Vauban), la courte étape m’ayant même permis d’inaugurer ma boîte d’aquarelle à l’heure du pique nique dans l’herbe chaude.1035566356.JPG
Le lendemain, traversée avec le bac vers le Médoc avec ses incroyables « champs » de vignes, entrecoupés de pinèdes. Nos jambes et notre état général fatiguant quand même un peu à l’approche de Noël, nous avons terminé l’étape en stop jusque chez nos vieux amis Debelleix à Eysines (banlieue nord de Bordeaux), chez qui nous nous sommes permis de discuter jusqu’à point d’heure ; le lendemain 23, Colette nous emportait à la gare de Mérignac, d’où nous avons pris le train vers le Nord pour la Pointe de Grave, puis le bac pour Royan où nous avons passé Noël.
Philippe vous avait parlé d’une « surprise » pour la prochaine mise à jour, mais vous allez voir qu’il n’y a rien de très surprenant, au moins de sa part : l’idée, pour « reposer » nos jambes avant d’attaquer l’Espagne, c’est, à partir de Royan, de rejoindre la frontière espagnole du côté de Biarritz à … bicyclette ; il y a quelques 300 km à faire, et nous nous sommes donnés 4 jours, du dimanche 28 au mercredi 31, histoire d’attaquer le « camino frances » avec l’an neuf. 1517219750.JPG
Autant vous dire que nous n’avons plus de vélos depuis que nous sommes devenus parisiens intra muros il y a 20 ans en … 1988, et que l’idée de faire 300 km à vélo une fin de décembre, même à plat dans les Landes, m’a paru un sacré challenge ! Philippe m’a donc emmenée le 24 dans l’après midi (une bonne période pour faire ses courses !) dans des (3!) magasins de vélos à Royan, dont nous sommes déjà ressortis avec casques, gants, et, tenez-vous bien, des colants spécial cyclistes avec épaisseur de « peau de chamois » sous le fessier (genre tenues de catch), car il paraît que, dans ce genre d’exercice, on se prend à haïr sa selle très vite. J’ai censuré les photos des essayages !1739993172.JPG
Un joyeux Noël et une Bonne Année à tout le monde.
Malheureusement, on ne peut pas vous annoncer de date pour une prochaine mise à jour : ne nous oubliez pas pour autant s’il vous plaît !

5 – En descendant vers la Gironde

5 - de Poitiers à Saintes

5 – de Poitiers à Saintes

 

Nous avions les yeux braqués sur les Charentes, le pays de Véronique ; eh bien nous y voilà maintenant, pour une journée de repos bien méritée après huit (8) jours de marche sans discontinuer. Le compteur est à 547 km pour Belleville-St Savinien …

Mille excuses à tous les lecteurs passionnés de notre blog, qui doivent attendre une livraison aléatoire de la suite de nos aventures !
Heureusement, les plus initiés d’entre vous ont pu apprendre que nous étions toujours vivant de la bouche de témoins qui sont venus en voiture, de Paris, nous toucher et nous voir boire et manger comme vous tous. Si le coeur vous en dit, sachez que nous conservons nos portables personnels allumés la plus grande partie de la journée ; c’est pourquoi beaucoup de photos de Véronique la montrent à cette occupation ; elle songe même à s’équiper d’un kit main libre, nettement plus confortable pour marcher. Vous voyez qu’il y a mille façons de péleriner, et qu’elles ne sont pas toutes du moyen âge, ce blog en est la preuve.

Ces huit derniers jours nous ont donné une météo certes clémente par rapport à celle qu’ont pu subir nos copélerins de la route du Puy en Velay (y en a-t-il d’encore plus fous que nous ?), mais souvent grise, froide et surtout sans lumière; sauf au départ de Lusignan, après une belle averse de neige !

Une des bonnes nouvelles, c’est que, contrairement à vous autres lecteurs de toute l’hémisphère Nord, nos jours ont cessé de raccourcir depuis que nous avons passé Chartres et pris la route du Sud, c’est à dire depuis déjà trois semaines ; nous parcourons même tellement rapidement (!) cette route que chaque deux jours, nous gagnons une à deux minutes de jour, descendant plus vite vers le Sud que les jours ne raccourcissent ; nous sommes donc certains de toujours trouver le jour en arrivant à l’étape tant qu’il n’est pas 17h45 ! Voilà une des utilités d’un GPS “sans carte”, en plus de savoir exactement les distances parcourues, les temps de marche, ou bien la trace laissée dans l’heure passée si l’on s’est perdu.

Alors que les “altitudes” sont extrêmement modestes, nous avons parfaitement eu conscience de monter, après Poitiers, pour franchir le “seuil du Poitou” (175 m !), puis de redescendre vers le bassin d’Aquitaine (10 m à St Savinien!), en passant de pays d’élevage à de la grande culture, puis du bocage ; et c’est en entrant dans le département de Charente Maritime, après ceux de Vienne et Deux Sèvres, que nous avons découvert, enfin, un superbe “chemin de St Jacques” qui ne nécessite de sortir la carte que si on veut le quitter pour le raccourcir ; mais il paraît qu’il cesse aussitôt sortis de ce département. C’est alors aussi que nous avons repéré les premiers pins parasols, par lesquels les familles protestantes se signalaient du temps des dragonnades, ainsi que leurs cimetières privés, ceux des paroisses leur étant refusés.

Entre Tours, Chatellerault, Poitiers et Ligugé, dont un grand oncle Basset a été prieur, nous avons longtemps marché parallélement au TGV, ouragan de bruit et lumière emportant des gens manifestement pressés : c’est la halte chez les bénédictins de Ligugé qui nous a fait toucher du doigt à quel point nous étions passés, comme eux, de l’autre côté d’une “clôture” invisible : l’effet pélerin commence à se faire sentir !

Demain, nous continuons notre marche vers Bordeaux, que nous pensons atteindre mardi 23, date à laquelle nous prenons des “vacances de Noël” avec nos enfants à Royan, que nous rejoindrons par le train, dans une maison prêtée par nos neveux Grégoire et Sophie Balmont. Notre prochaine mise à jour du blog devrait donc avoir lieu après Noël. La suite du programme vers St Jacques est une surprise.

Nous souhaitons donc un joyeux Noël à tous nos lecteurs en n’oubliant pas de méditer sur cet incompréhensible mystère d’un dieu venu se faire homme avec nous.

4 – à Poitiers

4 - de Tours à Poitiers

4 – de Tours à Poitiers

 

Juste un petit mot ce soir pour vous dire que nous venons de passer à Poitiers les 400 kms depuis Paris ; malgré cela, les pieds, jambes et tête vont bien ; nous commençons à avoir les yeux braqués sur les Charentes, et, au-delà de la Gironde, vers les Pyrénnées.

L’expérience la plus mémorable de la semaine fut bien sûr celle du 4 décembre, où il s’est mis à pleuvoir pendant notre petit déjeuner; nous avons pour la 1ère fois quitté l’hôtel avec nos ponchos (et les encouragements du fils à Papa de service : « ils ont prévu de la pluie toute la journée »), et comme d’habitude, avec le choix entre la route ou le GR, entre la distance la plus courte ou la tranquillité.
Comme il pleuvait déjà et que le vent se levait, nous avons rapidement décidé que plus vite nous serions au prochain hôtel, mieux ce serait, et avons donc décidé la route, en l’espèce une « D910 », qui n’est autre que la célèbre « Nationale 10 », route de Paris à Bordeaux datant du XVIIIème siècle, déclassée en Départementale depuis que ce n’est plus la nation qui l’entretient, mais le département. Cette route a trois voies; quand vous roulez en voiture dans une direction ou l’autre, vous passez de deux voies (où vous pouvez dépasser), à une voie (où vous ne pouvez pas); quand vous êtes piéton, vous marchez « à contre sens » pour être sûr de voir le danger qui vient; quand les voitures à contre sens n’ont qu’une voie, elles ne peuvent guère s’écarter de vous en vous croisant; si en plus il pleut, et que le vent souffle de votre droite, ce sont des déluges d’embruns mêlés de boues, huiles et autres fumets qui vous arrosent à chaque passage (cf. photos). L’ambiance était très “face Nord”, mais le soleil a fini par revenir dès 13h, au moment où un vrai restaurant nous tendait les bras : tout a une saveur inoubliable quand vous le dégustez pieds nus, à côté de vos chaussures remplies de serviettes de toilettes pour les éponger.

L’autre temps fort de la semaine fut la journée d’hier dimanche, où nos cousins Bruno et Béatrice de Laage sont venus d’Angers marcher avec nous toute la journée sur la voie romaine entre Chatellerault et Poitiers, par un magnifique grand beau temps froid.

Demain soir, nous dormirons chez les moines de Ligugé, avant de nous orienter vers le Sud Ouest.

Nous vous embrassons tous.

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3 – Sur la Loire !

3 - de Chartres à Tours

3 – de Chartres à Tours

 

Eh bien nous voili voilà aux bords de la Loire !
Qui l’eût cru il y a deux semaines ? Dix jours déjà que nous ne vous avons rien dit de nos pérégrinations.
En deux mots, il faut retenir que :
– vos messages sur le blog ou directement par email nous font chaud au cœur, même si nous avons l’impression d’avoir traversé un véritable « désert Internet ». A Chateaudun, en octobre dernier, un blog disserte sur les éventuels avantages d’avoir un cybercafé pour la ville ; et la mediathèque n’est ouverte que 4 jours par semaine, sur abonnement annuel, avec l’internet sous contrôle d’un maître. Heureusement, l’hôtel St Georges à Vendôme avait équipé sa réception d’une connexion, et Véronique avait tapé dans l’œil de M. Bergougnoux, le propriétaire (qui a fait une partie du camino … à cheval) = nous avons pu consulter nos mails.
– la marche à pied est un vrai plaisir si les jambes et pieds suivent ; la metéo n’a pas encore été un problème ; il peut faire froid quand on s’arrête, mais en général … on marche … et avec plaisir tant la route est belle et les rencontres sont variées, toujours à l’affût d’une nouvelle photo ! la difficulté, que nous espérons passagère, c’est que nos pieds ne se font pas oublier tout le temps, et qu’il faut parfois les fouetter à l’aspirine ou au doliprane pour qu’ils se taisent ; et ce même en l’absence d’ampoules ou tendinites. il paraît que cela disparaît après la 3ème semaine, ce qui nous permettrait d’améliorer encore nos moyennes, passées de 19 km/j entre Paris à Chartres à 22,5 km/j entre Chartres et Tours. La journée reste infiniment plus facile si on peut trouver un café ouvert entre 12 et 16 heures pour un plat du jour, voire seulement une boisson chaude ; sinon, on se dit que c’est normal que cela fasse mal aux pieds (Phil), ou mal à l’estomac (Véro), d’avoir l’estomac dans les talons.
– L’itinéraire a été presque chaque jour un vrai problème si on refuse de dépasser les 30 km dans la journée, ainsi que d’emprunter les Nationale 10 ou équivalents. En effet, on a en général de choix entre suivre le GR et se rajouter 30 à 40 % de kilomètres ; ou d’emprunter un « grand axe », comme la route entre Chartres et Illiers, avec beaucoup de trafic. C’est pourquoi, faute de solution de couchage entre Château Renault et Tours, nous avons dû demander à un taxi de venir nous chercher à mi chemin à Chançay, nous emmener à l’hôtel, puis nous ramener le lendemain matin à Chançay, au milieu des vignes de Vouvray, mais sous une pluie battante, un dimanche matin, sous laquelle profusaient joggeurs, cyclistes, vététistes, quadistes et autres citadins : nous approchions d’une grande ville !
– après avoir traversé les 75, 92, 91 et 78 relativement urbanisés, il faut reconnaître que des citadins comme nous ont l’impression de découvrir, de l’intérieur, un autre pays en parcourant les campagnes des 28, 41 et 37 : « l’Echo d’Eure et Loire » ou « La Nouvelle République » pour toute source d’information gratuite ; un « thé au lait » à 16 h à Saint Ouen (banlieue Nord Est de Vendôme) est servi à Véronique par le 1er café trouvé ouvert de toute la journée avec une soucoupe, une tasse, et une théière avec dedans du lait chaud dans lequel trempe un sachet de thé (Ben quoi, un thé au lait ?), le tout sur fond de NRJ à fond à la télé. J’ai cru que Véronique allait pleurer ; moi, j’avais ma Suze !
Nous repartons demain matin vers Chatellerault et Poitiers, où nous devrions prendre une nouvelle journée de repos dans une semaine.
Amicalement à tous

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