Oui, je sais, cela fait six semaines que nous sommes revenus, déjà ! Et vous n’avez pas la fin de notre voyage ! Parce que d’une part, encore une fois, Blogs-de-voyage me laisse tomber, vous n’arrivez pas à ouvrir le blog, et moi non plus ! Ils viennent de m’informer qu’ils abandonnaient la partie devant une accumulation d’attaques et piratages qui ont mis en ruine le site… Et ils me conseillent tout bonnement de « migrer » vers une autre plateforme ! Je vais donc m’y atteler dès que possible, sachant que là, dans une semaine, le 1er septembre, je pars pour trois semaines sur la « HRP », la Haute Route des Pyrénées, une nouvelle aventure, je vous raconterai ça aussi, c’est promis, dès que j’ai pu consolider mes connaissances techniques en création de blog ! En attendant, voici l’avant dernier chapitre de notre voyage en Amérique du Nord… car j’ai prévu un dernier chapitre autour des étonnants panneaux rencontrés ici sur les routes, assez révélateurs d’une mentalité étonnante pour nous autres Européens.
C’est donc maintenant la dernière étape de notre tour de l’Amérique du Nord ! Au cours de ces deux dernières semaines, nous filons sans désemparer vers le Sud. Nous quittons la région des Grands Lacs en traversant la chaîne des Appalaches pour nous retrouver sur la Côte Atlantique, que nous redescendons de Washington jusqu’à Miami, au bout de la Floride, là où nous étions montés dans notre « camper van » il y a… 21.400 km !
Mais qu’y a-t-il donc à voir d’intéressant dans cette partie des Etats Unis ? D’abord, nous étions un peu pressés par le temps… 15 semaines seulement pour faire tout le tour de 30 états des Etats Unis et 2 provinces canadiennes, nous avons dû faire des choix, et abandonner l’idée d’aller jusqu’au « 4ème coin des Etats Unis », du côté du Québec, la Gaspésie, la Nouvelle Angleterre, Boston, New York… ; mais nous nous sommes promis de revenir dans pas trop longtemps y saluer ceux qui nous y attendaient ! Nous avons donc choisi de faire seulement une longue escale à Washington, où des amis nous attendaient après nous avoir fait miroiter l’exceptionnelle collection de musées qu’ils ont là bas ; puis une plus courte escale à Charleston, attachante petite ville du « Sud », où nous étions également attendus.
Cette région, où un Européen n’est pas vraiment dépaysé, n’offre certes pas les grands espaces et paysages parcourus dans l’Ouest. Mais la visite des grands monuments de Washington nous a bien fait avancer dans notre compréhension des racines complexes de ce grand peuple américain. Nous avions touché du doigt dans le « Far West » ce qu’avaient été les « guerres indiennes » des Navajos du Sud ou des Sioux des Grandes Plaines. Ici, dans l’Est, nous avons parcouru le champ de bataille de Gettysburg et les majestueux panthéons élevés à Washington en l’honneur des fondateurs de la démocratie américaine… et nous sommes allés de surprises en surprises… La « tuerie » de Charleston du 17 juin dernier (9 morts), dont le jeune auteur est un raciste adepte de la suprématie de la race blanche, nous a semblé une lointaine, mais évidente, conséquence de la « Guerre Civile », que nous appelons en France la « Guerre de Sécession ». Cette terrible guerre mit fin brutalement à l’esclavage dans les années 1860 ; elle fit plus d’un million de victimes ; c’est la plus meurtrière des guerres jamais menée par les Etats Unis. Elle fut voulue par le Président Abraham Lincoln, champion de l’émancipation : « Notre nation a été conçue dans la liberté, et vouée à la thèse selon laquelle tous les hommes sont créés égaux » ‑ et champion de la suprématie de l’Etat Fédéral : un « Etat d’Union » plus qu’une « Union d’Etats », la présente campagne présidentielle des Républicains ne cesse de la critiquer, sans oser égratigner l’icône Lincoln ; le « mémorial » qui lui a été élevé à Washington en 1922 l’a en effet littéralement déifié. Mais un siècle et demi après cette guerre, un profond racisme reste latent partout dans la société américaine. Quand on y ajoute les effets du 2ème amendement de la Constitution (1791) : « la sécurité d’un état libre interdit de restreindre le droit de posséder une arme et de la porter » ‑ on trouve un pays, par ailleurs donneur de leçons en matière de démocratie, où les hommes armés, policiers comme civils, se sentent manifestement plus « égaux » que leurs voisins !
En plus des forêts de Pennsylvanie, des musées de Washington et des charmantes façades sudistes des maisons de Charleston, vous lirez donc dans les légendes des photos ci-jointes comment cet immense pays, créé exclusivement par immigrations successives de peuples venus de toute la terre, tente de concilier le « Je suis fier d’être Américain » avec la mixité de ses populations. Car, aujourd’hui encore, chaque Etat se rappelle très bien dans quel camp il se trouvait lors de la grande guerre civile !
Toutes les photos commentées de la Pennsylvanie à la Floride sont sur :
https://picasaweb.google.com/113501550221338298900/12LaCoteEst?authuser=0&feat=directlink