Pour découvrir “l’état de nomade”, il disait…
Eh beh nous y voilà.
Moins d’une semaine après le départ, les chiens qui aboient et m’interdisaient le passage sans l’aide de Philippe ne me font même plus sursauter
(il me suffit de dégainer mon bâton de marche téléscopique de 70 gr, et de continuer à marcher en l’ignorant, même s’il vient me renifler les mollets) ; les panneaux “brocante” ne me font même plus faire de détours, une marche de 25 kms avec ampoules n’est pas du domaine de l’irréalisable et j’apprends à imiter le cri du faisan.
Je découvre que la marche sur le côté des voies de chemin de fer est très rapide et confortable, qu’il est utile de beaucoup boire et de s’étirer les jambes toutes les heures. Mon sac ne dépasse pas 7kgs avec ma gourde pleine (celui de Philippe est autour de 9 avec son eau et mes pommes) et… ma coquille St Jacques (55 gr), authentiquement bénite à St Malo, puis baptisée au pinard chez les Darras (les Nouveaux Coursiers, vous connaissez ? Ce sont eux !) me sert de cataphote aussi bien que les bretelles phosphorescentes de mon sac pour la nuit.
On a franchi le périphérique, vu un métro sorti de terre, puis des stations de “RER”, les avions en final d’Orly devant nous (beau temps, dit Philippe), puis décoller dans notre dos (mauvais temps), puis des stations de “TER” au milieu des champs, avec de vrais chasseurs et, pas loin d’eux, au bord du chemin, des faisans refroidis, la tête fracassée, dans leur belle livrée de plumes. Philippe a jeté les quelques pages qu’il avait déchirées de mon plan de banlieue tout neuf (il aurait pu prendre celles du vieux plan), puis sa carte au 1/25.000ème pour franchir ce qu’il appelle “la clé” de l’itinéraire (entre l’abbaye de Limon, la maison de retraite de La Martinière, et Supelec), et se débrouille maintenant avec ses lambeaux de carte au 1/100.000ème ; il peste car elles sont souvent surchargées de symboles touristiques aux endroits stratégiques, comme aux Vaux de Cernay, et nous perdons alors du temps, quelques centaines de mètres, et surtout du courage : notre arrivée à Rambouillet après près de 5km de “banlieue” entre Vieille Eglise et l’hôtel St Charles ont été laborieuses, sous une lumière terne et une peste bruineuse.
C’est là qu’on a touché du doigt qu’un bon plat du jour, vers 13h30, au chaud dans un troquet, nous remettait en route pour une autre fois 15 km, alors qu’une tranche de jambon dans une baguette humide du matin avec une pomme …. nous faisait finir dans un restaurant fin et gourmand après la douche à l’hôtel ! Mais tout dépend de ce que l’on trouve sur la route, même si cette Beauce n’est pas encore très dépeuplée.
Aujourd’hui vendredi 21 novembre, jour de mon anniversaire, c’est R E P O S = grasse matinée jusqu’à 9h00 (l’hôtel est en travaux!); cela fait le 2ème jour que nous faisons MOINS de kilomètres que la veille : pourvu que cela dure ! Puis quelques heures de papotte et shopping avec ma soeur Anne qui travaille dans le coin et nous a consacré son après midi.
Pour la semaine qui vient, nous avons prévu d’arriver dimanche soir prochain à Tours, après Chateaudun, Vendôme et Chateau Renault, avec chaque jour “l’option” entre la N10 pendant le minimum de kilomètres (je ne vous fait pas de dessin, surtout s’il pleut), ou bien les sentiers boueux d’un GR qui serpente et ajoute des kilomètres : on verra bien comment on gère !
Merci à tous ceux qui nous ont écrit, sur le blog ou par email, et à qui nous ne pouvons pas répondre individuellement tout de suite : tous vos encouragements nous sont très utiles, car, si nos pieds semblent suivre, il faut une tête pour les animer !
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