J26 : Suzhou, capitale de la soie
Dimanche matin 31 décembre 2017, nous décollons donc de la « maison » à 7h du matin pour aller attraper à la gare centrale de Shanghai le train de 8h25 pour Suzhou. Le chemin le plus court faisait 5 stations de métro, on choisit celui de 7 stations car présentant moins de marche à pied, mais je me trompe de sens après le changement et nous en ferons 13… Du coup, nous n’arriverons qu’1/4 d’heure avant le départ du train, en ayant beaucoup de chance avec la fouille à l’entrée de la gare comme au contrôle des billets, ouf !
Suzhou, c’est LA ville de la soie par excellence, celle où mon grand-père Morel Journel écrit y avoir fait ses meilleurs achats de cocons en 1904. Située sur le Grand Canal depuis la dynastie Sui (VIème s.) et bâtie derrière des remparts,
sillonnée de canaux navigables,
elle est la toute première étape de la « Route de la Soie » ! Elle offre d’abord un excellent Musée de la Soie, où des mannequins en tenue d’époque nous montrent comment on nourrit les vers à soie avec des feuilles de mûriers, comment on les laisse ensuite s’enfermer dans leur cocon, avant de, juste avant leur éclosion, les ébouillanter dans des plateaux à dim-suns.Il ne reste plus qu’à dévider le cocon, ce que nous avions déjà vu en détail en Anatolie à Ürgüp, près de Kayseri (l’antique Césarée), en avril 2012… à l’autre bout de la Route. En revanche, à Suzhou, nous voyons travailler une tisserande sur son métier, et nous pouvons admirer quelques pièces en soie intégrales du XVIIIème s. :
Détail d’une robe de la Cour des Qing
Mais ce que les touristes viennent aujourd’hui admirer à Suzhou, ce sont surtout les admirables jardins que se sont aménagés, au fil des siècles, les riches marchands de Suzhou, lesquels n’ont pas été touchés par la Révolution Culturelle. Malheureusement, le dimanche, tous les amoureux ou familles de Shanghai se donnent rendez-vous ici, surtout en ce 31 décembre où le soleil tente de dissiper les brumes nées des pluies des derniers jours : sur les 3 ou 4 jardins que nous étions venus visiter, nous n’avons pu en visiter qu’un, « le Jardin de l’Humble Administrateur » (1509),
au milieu d’une foule de métro chinois vers 18 h…
Cette foule nous a donné un goût de ce à quoi auraient pu ressembler tous les hauts lieux dégustés ici depuis quatre semaines si nous n’avions pas été au mois de décembre, étouffant !
Et puis, l’heure a tourné, il a fallu rentrer à Shanghai, faire un peu de ménage, voir le soleil se coucher pour les vingt (20 !) prochaines heures, boucler nos valises, reprendre une dernière fois le métro en Chine, emprunter un « MAGLEV » ‑ train automatique à suspension magnétique fonçant à 430 km/h ! – pour rejoindre l’aéroport international de Pudong, passer douze (12) heures rangés comme des harengs dans une boîte, retrouver le rythme des « RER » parisiens s’arrêtant à trois reprises en pleine voie sans explication, puis le bus, puis notre vrai « chez nous », bien chaud de notre fille Gaia qui s’y est perchée depuis quelques jours.
A très bientôt pour vous serrer dans nos bras « de vive voix » maintenant, et vous souhaiter, comme tout l’équipage de notre Boeing 777, une très bonne santé pour 2018 !
Et puis ne manquez pas le dernier “Poème de route“, le numéro “26” !
De retour de Suzhou, ville aux jardins charmants,
Nous y avons découvert de vrais encombrements,
Une foule compacte, des scooters klaxonnant
Un beau musée de soie, mais le reste oppressant.
Avec 7 heures d’avance nous changerons d’année
C’est un des avantages que de réveillonner
En Chine pour 10 minutes avant que d’embarquer
Dans un Boeing d’Air France qui va nous ramener
À Paris cette nuit*. Pendant que vous ferez
Une bamboche effrénée ou bien que vous serez
Calés d’vant la télé ! Merci d’avoir suivi
Nos aventures en Chine ; c’est un bien beau pays
Je n’aurai pas dit ça avant d’être ici
Heureusement ce voyage a tué l’apriori
Sur la Chine crasseuse et bruyante et polluée.
Nous avons découvert un pays développé
Qui s’équipe si vite qu’il va nous avaler.
La France vue d’ici apparaît dépassée
Faute de travailler, d’investir, de créer
Faute de volonté. On préfère râler,
Et réclamer des droits les plus exagérés
Et bien moins de devoirs. On va cher le payer
Car c’est le maillon faible que nous sommes devenus
Et l’Europe en carafe que des esprits tordus
Veulent assassiner au lieu de renforcer
Risque d’être balayée par ces pays pointus.
Même les plus beaux voyages ont un jour une fin
Merci à nos agents et leurs petites mains
Disponibles, efficaces et en plus si charmants
Qui chez DIY-Travel et Ciels de Yunnan
Ont très bien assuré un service impeccable.
Merci Darrell, Marlon d’inviter à votre table
Ces vieux Français venus à Chengdu pour Camille
Avec un sens aigu du soutien en famille.
Merci enfin Charlotte et Matthieu à Shanghai
Votre accueil mériterait une grande médaille
En rentrant vous retrouverez votre maison
Si belle et délicieuse, et où il fait si bon
Dans ce quartier vivant tout imprégné d’histoire
Méfiez-vous du succès nos lecteurs voudront voir.
Avec ces derniers vers c’est mille alexandrins
Écrits en 26 jours, un par un à la main
Un vrai plaisir pour moi, même si leur qualité
Fut souvent bien médiocre, mais c’est l’actualité
Qui tient le porte-plume et non un exercice
D’écriture littéraire, ceci dit sans malice.
Meilleurs vœux à vous tous pour cette année 18
Que vous soyez chrétien, musulman, shivaïte,
Juif ou bien agnostique : que vous et vos enfants
Vivez heureux, en paix, sans souci, clairvoyants.
Bernard